Quand les récifs coralliens se mettent à “chanter”

Les mouvements de l’eau et des créatures aquatiques rendent les récifs coralliens bruyants, notamment durant le jour. Suite à une étude, Lauren Freeman, membre de l’équipe de l’US Naval Undersea Warfare Center, avait constaté qu’un élément du paysage sonore sous-marin était lié à l’abondance de macroalgues. Cependant, elle n’arrivait pas à comprendre le phonème qui produisait le son. Dernièrement, les résultats d’une nouvelle étude réalisée par son équipe ont répondu à la question.

Les scientifiques ont conclu que les bruits qui sortent des récifs coralliens proviennent de la production de bulles de gaz bruyantes par les algues. Ces bulles sont constituées d’oxygène, libéré durant la photosynthèse, et d’azote. Les chercheurs ont abouti à cette conclusion après avoir recréé les conditions de cet écosystème dans un réservoir utilisant une espèce d’algue hawaïenne : le Salicornia gracilariaspecies.

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Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue en libre accès PLOS ONE par Simon et Lauren Freeman le 3 octobre dernier.

Des bulles créant une grande source sonore

« Intrigués, nous avons effectué des expériences avec des algues dans des réservoirs afin de vérifier la source et de déterminer comment les sons produits par les algues contribuaient à la création de paysages sonores de récifs coralliens », racontent les chercheurs dans le rapport.

« Lors de la libération, la relaxation de la bulle en une forme sphérique crée une… source sonore qui sonne », a révélé l’étude. « Beaucoup de ces bulles créent une grande source sonore répartie sur le fond de la mer. »

Les bruits indiquent l’état de santé des récifs coralliens

Les chercheurs ont souligné que ces propretés sonores ne sont pas propres à cette espèce d’algue en particulier.

Ils pourront donc, dans l’avenir, utiliser les mesures de ce type de son comme indicateurs de l’activité photosynthétique des algues et l’état de santé des plantes aquatiques en général. Cette nouvelle méthode constituerait une « alternative rapide et peu coûteuse aux méthodes visuelles d’estimation de l’abondance des algues ».

« Déterminer visuellement les variations d’abondance des algues est un processus long et coûteux », a poursuivi l’équipe du centre naval américain. « Cette technique pourrait donc constituer un outil précieux pour la gestion des écosystèmes ».

« Nous avons découvert que les algues émettaient un son en écoutant d’abord les récifs coralliens et en faisant le lien entre combien d’algues avaient étouffé le corail », a d’ailleurs déclaré Simon Freeman.

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