Quand Playboy ne comprend pas le fonctionnement des liens hypertextes

C’est une affaire bien étrange qui oppose actuellement Playboy au site Boing Boing. Le célèbre magazine pour adulte a déposé plainte contre le site pour une histoire de copyright qui ne tiendrait vraiment pas la route selon l’accusé. Sur sa page web, Boing Boing explique que la plainte de Playboy serait basée sur une « version imaginaire et marginale » de la loi américaine sur le droit d’auteur.

Playboy Entertainment Group Inc. accuse le site d’information d’avoir lié une collection des pages centrales de son site sans son consentement. Pour le groupe auquel appartient la revue masculine, il serait illégal de lier un contenu sans en avoir informé son auteur. C’est tout le principe et le fonctionnement des liens hypertextes qui sont remis en cause par cette soi-disant infraction.

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Boing Boing a contesté l’accusation en avançant le ridicule des revendications de Playboy.

Une revendication « dangereuse »

Dans son post, Boing Boing qualifie la revendication de Playboy comme « dangereuse » pour les petits éditeurs.

Si la loi évoquée par la revue de Hugh Hefner venait à prendre effet pour de vrai, les petites structures seraient alors tenues de verser des millions de dommages et intérêts aux principaux médias. Ce qui représenterait ainsi la faillite pour bon nombre de ces éditeurs.

Pire encore, si le système juridique venait à prendre le parti de Playboy, les grandes structures pourraient alors facilement écarter les organisations médiatiques qui les dérangent. Dans ce cas, c’est la liberté de la presse tout entière qui est menacée. Rien que pour cela, la cour devrait rejeter la plainte du célèbre magazine masculin, aussi influent soit-il.

Boing Boing contre-attaque

Dans sa requête pour faire abandonner les poursuites à son encontre, Boing Boing présente la situation comme suit : « La théorie de la responsabilité de Playboy semble indiquer qu’il est illégal de lier au matériel posté par d’autres sur le web – un acte accompli quotidiennement par des centaines de millions d’utilisateurs de Facebook et Twitter, et par des journalistes comme ceux de Playboy. »

Le site fait ainsi remarquer que la plainte de Playboy ne tient pas la route puisque lui aussi lie et intègre régulièrement d’autres médias, sans qu’il ne soit fait mention de statut de droit d’auteur et copyright. Boing Boing martèle également que si le jugement portait en faveur du magazine coquin, cela porterait atteinte au fonctionnement actuel du web.

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