Quand un disque de rock cache… un programme secret développé sur Commodore 64

Les easters eggs, ces fonctions cachées dans les logiciels informatiques et jeux vidéo, sont très répandus aujourd’hui. Google en est d’ailleurs un spécialiste. Mais saviez-vous qu’ils existaient déjà dans les années 80s, notamment dans l’industrie musicale ? En effet, c’est un ingénieur du son, du nom de George Peckham (né en 1942), qui a eu l’idée d’ajouter des notes décalées (hors-beat) dans la zone morte de la cire d’un disque vinyle.

Le phénomène a ensuite pris de l’ampleur et il était alors courant de découvrir des choses cachées (comme des messages manuscrits) dans le sillon intérieur d’un disque vinyle.

Un vinyle sur sa platine
Crédits Pixabay

Mais la chose prend une toute autre ampleur lorsque c’est un programme Commodore 64 qui est découvert sur un ancien vinyle.

Un programme Commodore 64 caché sur un vieux disque du groupe rock Prodigal

C’est le YouTuber canadien Robin Harbron, un collectionneur qui dirige la chaîne 8-Bit Show and Tell, qui a découvert le programme Commodore 64 caché sur le disque Electric Eye du groupe de rock chrétien des années 1980, Prodigal. Le programme BASIC de seulement neuf lignes était dissimulé au-delà du groove final. En déchiffrant le programme, il a découvert des citations d’Albert Einstein et de la Bible, écrites dans un cadre de fond gris et de bordure rouge. Si le programme en lui-même est simple, ce qui est plus surprenant c’est la méthode employée pour le graver sur le disque vinyle.

Dans un email, Harbron a expliqué qu’il en avait entendu parler du programme Commodore 64 en ligne, où des informations étaient apparues sur Reddit et dans une interview du claviériste de Prodigal, Loyd Boldman. Mais le message caché lui-même était introuvable. “Je ne pouvais pas trouver de vidéo ni même de capture d’écran du programme caché, et personne ne semblait l’avoir archivé pour qu’un émulateur ou un vrai C64 puisse le lire”, a-t-il déclaré.

Alors Harbron a lui-même acheté une copie du disque avec un «C-64» gravé à l’envers de la cire. Puis il a lui-même déchiffré le programme. Pour ce faire, il a dû modifier son tourne-disque pas cher pour lui permettre de jouer dans la zone morte de la cire afin de pouvoir enregistrer une version numérique du fichier C64. Ensuite il a copié la version numérique du fichier sur une cassette, puis l’a lu sur son ordinateur Commodore 64. L’ensemble du processus lui a coûté “pas mal de travail fastidieux pendant quelques jours”, selon ses propres termes, le tout résumé dans une vidéo de 17 minutes.

Une pratique à la mode dans les années 1980

Cacher un easter egg sur un album était quelque chose d’assez répandu dans les années 1980, en particulier au Royaume-Uni, où de nombreux groupes de cette époque plaçaient des données à la fin des cassettes ou des disques pouvant être lues sur le système le plus populaire du pays à l’époque, le Sinclair ZX Spectrum. Certains groupes tels que les Thompson Twins ou Pete Shelley des Buzzcocks étaient bien connus pour ça.

Prodigal, considéré comme l’un des pionniers du rock chrétien dans les années 1980, est cependant le premier à réussir le petit exploit de placer du programme Commodore 64 sur un de leurs albums. Bravo !

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