Quand une explosion cosmique phénoménale change notre compréhension de l’Univers

Des chercheurs en Namibie ont repéré une explosion cosmique phénoménale à un milliard d’années-lumière de notre planète. Le phénomène pourrait aider à mieux comprendre l’univers.

L’explosion cosmique phénoménale est le résultat d’une supernova, c’est-à-dire de l’explosion d’une étoile. Elle est ainsi une source de rayons gamma. Le réseau de télescopes à imagerie Tcherenkov atmosphérique (HESS) de Gamsberg en Namibie a permis de détecter ces derniers le 29 août 2019. À noter que les télescopes spatiaux de la NASA, Swift et Fermi, ont localisé l’origine du rayonnement, laquelle se trouve dans la constellation de l’Éridan. Un sursaut gamma typique se produit généralement à plusieurs milliards d’années-lumière de notre monde. Ce phénomène observé à un milliard d’années-lumière est donc relativement proche. Du moins, en termes de distance cosmique.

L'espace infini
Crédits Pixabay

Cet éloignement inhabituel a permis de voir les couleurs du rayonnement, autrement dit les énergies des photons. Trois jours après l’explosion, les chercheurs ont continué de suivre la rémanence. Ils ont découvert des éléments modifiant ce qui était déjà connu sur ces types de radiation.

Un même mécanisme derrière les rayons X et rayons gamma

D’après les théories établies, les émissions de rayons X et de rayons gamma se réalisent selon des mécanismes distincts. Les premiers sont issus de décharges d’électrons ultra-rapides qui sont déviées dans le champ magnétique du sursaut. Nos accélérateurs de particules reprennent ce principe pour produire des rayons X. Il semblait peu probable que même des explosions très puissantes puissent accélérer les électrons afin de générer des rayons gamma.

Les observations de cette nouvelle explosion suggèrent autre chose de différent : les rayons X et les rayons gamma diminuent de manière synchronisée. Par ailleurs, le spectre énergétique du rayonnement gamma correspond avec précision à une extrapolation de celui des rayons X.

« Il est plutôt inattendu d’observer des caractéristiques spectrales et temporelles aussi remarquablement similaires dans les bandes d’énergie des rayons X et des rayons gamma à très haute énergie, si l’émission dans ces deux gammes d’énergie avait des origines différentes », a expliqué Dmitry Khangulyan de l’université Rikkyo à Tokyo. Les scientifiques ont baptisé cette explosion cosmique relativement proche « GRB 190829A ». Les données de l’observation ont été publiées dans la revue scientifique américaine Science.

Des nouveaux appareils pour mieux observer les explosions cosmiques

« La portée de cette possibilité souligne la nécessité de poursuivre les études sur l’émission de rémanence des sursauts gamma à très haute énergie », a souligné Mathieu de Naurois, directeur adjoint de l’HESS. En effet, les chercheurs insistent sur la nécessité de pousser les études de ces phénomènes afin d’améliorer notre compréhension de l’univers.

Pour cela, s’appuyer sur des instruments de nouvelle génération comme le réseau de télescopes Tcherenkov devient très utile. À noter que celui-ci regroupe des télescopes capables de repérer régulièrement des sursauts gamma à très hautes énergies.

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