Quand une IA nous en apprend un peu plus sur les auteurs des Manuscrits de la Mer Morte

Même si les Manuscrits de la mer Morte sont parmi les artefacts les plus célèbres, et de ce fait les plus étudiés par les spécialistes, ils n’ont pas fini de livrer tous leurs secrets. Preuve en est, pour le cas du rouleau d’Esaïe, une IA a permis de découvrir quelque chose d’intéressant.

Pour rappel, les 900 et quelques manuscrits découverts dans 11 grottes de la mer Morte (d’où le nom Manuscrits de la mer Morte), restés jusqu’à ce jour anonymes, constituent la majorité des textes qu’on retrouve dans la Bible hébraïque.

Photo de Henryk Niestrój. Crédits Pixabay

L’IA développée par Lambert Schomaker, a permis aux chercheurs de constater que le rouleau d’Esaïe était le fruit d’une collaboration entre deux scribes.

Cette étude n’a pour le moment été effectuée que sur le rouleau d’Esaïe, mais Mladen Popôvic, investigateur principal de l’étude et professeur de la Bible hébraïque et de Judaïsme ancien à l’Université de Groningen au Pays-Bas, envisage d’étendre l’étude sur les autres Rouleaux de la mer Morte.

L’IA révèle une collaboration de deux auteurs sur un même rouleau

Les statistiques et les raisonnements de l’IA ont ainsi permis de déceler qu’un des Rouleaux de la mer Morte a été écrit, non par un seul scribe mais par deux scribes collaborant sur le même document. Une trace de jonction de deux pages et une rupture entre les textes ont en effet été observées entre les colonnes 27 et 28 des 54 colonnes du rouleau d’Esaïe.

Selon les chercheurs, s’appuyer sur les seules observations à l’œil nu, même par un spécialiste, peut fausser les résultats. En effet, dans ces documents, les petites variations de coup de plumes sont tellement réprimées qu’il en devient très compliqué de trouver des différences de style.

L’IA permet en revanche d’observer les variations les plus subtiles dans chaque lettre manuscrite du rouleau. Elle a ainsi pu établir lesquelles sont de simples variations dans l’écriture d’un scribe, et lesquelles sont issues de mouvement musculaire de deux auteurs distincts.

On comprend mieux le monde des scribes qui ont rédigé ces manuscrits

Étudier le rouleau d’Esaïe a permis aux chercheurs de constater que l’écriture de ces deux scribes était tellement semblable qu’il a fallu le soutien de l’IA pour les distinguer. Ceux-ci auraient donc eu une même formation dans une école de scribes ou au sein d’un même groupe.

D’après Popôvic dans un mail à Live Science, un outil de cette envergure « […] va ouvrir de nouvelles possibilités pour étudier tous les scribes derrière les Rouleaux de la mer Morte et nous mettre dans une nouvelle et potentiellement meilleure position pour comprendre à quel genre de collection, ou à quelle collection de manuscrits nous avons affaire ».

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