Le racisme affecterait les microorganismes du cerveau et de l’intestin

Des études ont déjà montré que la discrimination favorise certains troubles comme l’obésité, la dépression et la dépendance. Mais une nouvelle recherche vient de révéler que le racisme peut également infliger des dégâts au niveau biologique.

La discrimination raciale affecterait les microorganismes du cerveau et de l’intestin

Jusqu’ici, les voies biologiques reliant les expériences sociales à la santé physique étaient largement méconnues. Au départ, les chercheurs se sont concentrés sur l’axe de l’hypothalamus et de l’hypophyse surrénalien, régulateur du stress. Mais ils ont ensuite élargi leur champ de recherche.

C’est ainsi que Tien S. Dong et Gilbert C. Gee ont découvert la corrélation entre la discrimination et le système microbiome du cerveau-intestin ou BGM

Une inflammation qui laisserait des séquelles

L’étude a été réalisée sur 154 habitants de Los Angeles et d’origine raciale différente. Chaque participant a eu pour rôle de remplir des questionnaires afin d’évaluer leurs expériences en matière de discrimination. Les résultats ont montré que les discriminations concernent en général la race, le sexe et l’âge.

Pour observer le lien entre la discrimination et la connectivité du cerveau, les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance fonctionnelle. Ensuite, ils ont prélevé du sang pour mesurer les marqueurs inflammatoires, puis des échantillons fécaux pour évaluer la population microbienne et ses métabolites. Ces données leur ont permis de comprendre les altérations de la BGM provoquées par la discrimination, tout en considérant le sexe, l’âge, l’indice de masse corporelle et le régime alimentaire.

Les résultats ont montré que la discrimination affecte le système nerveux central et le système autonome qui contrôle la digestion. Elle modifierait les signaux bidirectionnels entre le cerveau et le microbiome intestinal à cause de l’inflammation.

« Cette nouvelle étude met en lumière le large impact de l’exposition au racisme sur les émotions, l’activité cérébrale, les marqueurs inflammatoires dans le sang et la composition du microbiome intestinal. »

John Krystal, rédacteur en chef de Biological Psychiatry

Les effets de la discrimination diffèrent selon l’origine raciale

Les précédentes recherches sur les relations entre la discrimination et les maladies comparaient uniquement des individus “noirs” et “blancs”. Pour cette étude, les auteurs ont étudié plusieurs groupes raciaux et ethniques (caucasiens, asiatiques, hispaniques, etc.)

Les travaux suggèrent que la discrimination produit des effets spécifiques au groupe sur certaines voies biologiques. Ce qui constitue un premier pas vers la compréhension de la manière dont les inégalités sociales deviennent des expériences du corps entier.

« Notre recherche suggère que pour les Noirs et les Hispaniques, la discrimination entraîne des changements qui incluent une augmentation de l’inflammation systémique. Pour les Asiatiques, les modèles suggèrent que les réponses possibles à la discrimination comprennent la somatisation ou la production de multiples symptômes médicaux sans cause connue discernable. Chez les Blancs, la discrimination est liée à l’anxiété, mais pas à l’inflammation. »

Le Dr Dong

SOURCE : SCITECHDAILY

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