Le sexe et le statut social d’un individu peuvent constituer un grand obstacle, peu importe les compétences qu’il peut posséder. Et le domaine de la paléontologie n’échappe pas à cette triste réalité. C’est d’ailleurs ce que nous prouve l’histoire qui suit.
Mary Anning fut la première femme paléontologue. Née à Lyme Regis (Royaume-Uni), en 1799, ce fut aux côtés de son père, Richard Anning, qu’elle a effectué ses premiers pas dans le monde des fossiles. Et malgré les embuches et les coups durs, Mary Anning n’a pas arrêté d’enchaîner les découvertes majeures.

Cependant, de son vivant, Mary Anning n’a pas du tout reçu la reconnaissance qu’elle méritait. Les éloges revenaient toujours à d’autres personnes, qui à l’époque, étaient souvent des hommes aisés qui faisaient don des fossiles aux musées. Fort heureusement, depuis quelques années, les œuvres relatant les faits d’armes de Mary Anning émergent un partout.
La paléontologie était en même temps un gagne-pain et une passion
Issue d’une famille défavorisée, Mary Anning a commencé à assister son père dans la recherche et la vente de fossiles à partir de 6 ans. Malheureusement, 5 ans plus tard, le décès de ce dernier a bouleversé sa vie et celle de sa famille. Mais cela n’a pas poussé la jeune fille à baisser les bras, au contraire.
Mary Anning s’est en effet efforcée de se cultiver, tout en continuant à se mettre en quête de trésors préhistoriques. Et après quelques mois de fouilles, Mary Anning a fait une découverte cruciale, qui l’a sûrement aidée à devenir la grande paléontologue qu’elle était durant son vivant. Il s’agissait d’une impressionnante ammonite, un mollusque fossilisé, qu’elle a pu vendre une demi-couronne.
Depuis ce jour, Anning s’est totalement consacrée à la paléontologie et a enchaîné les trouvailles. Parmi ses découvertes les plus importantes, nous pouvons énumérer le premier squelette complet d’un ichtyosaure, un reptile préhistorique marin faisant 5,2 de longueur, qu’elle a vendu 23 livres sterling à l’époque. Plus tard, en 1823, Anning a déterré les ossements entiers d’un plésiosaure, puis retrouvé le premier ptérosaure en 1828.
Le sexe et le statut social de Mary Anning ont toujours joué en sa défaveur
Au cours de sa vie, Mary Anning n’a jamais eu la reconnaissance qu’elle méritait pour son travail. Et Lady Harriet Silvester, une riche veuve anglaise de l’époque, a souligné que ce n’était pas qu’à cause de son sexe, mais également de son statut social.
Ce n’est qu’en 1904, 54 après le décès de Mary Anning, grâce au partage d’une notice nécrologique, que le Quarterly Journal de la revue Geological a commencé à changer les choses. Jusqu’à sa mort, Mary Anning ne fut jamais reconnue en tant que grande paléontologue, un statut qu’elle méritait amplement. Mais aujourd’hui, d’innombrables ouvrages racontent son incroyable histoire, et c’est tant mieux pour lui rendre justice.