Retour sur l’histoire d’un inventeur à qui on a refusé un brevet parce qu’il était esclave

Les querelles autour des brevets sont récurrentes dans le monde scientifique. Aujourd’hui encore, de nombreux Américains pensent avoir la preuve que les frères Wright n’étaient pas les premiers hommes à réussir un vol motorisé, mais plutôt un émigré allemand, tombé dans l’oubli depuis.

Ce qu’a vécu Benjamin Montgomery était beaucoup plus terrible.

L’homme a en effet inventé en 1864 une nouvelle hélice pour bateau à vapeur. Pour assurer la sécurité juridique de son œuvre, il décide naturellement de déposer une demande de brevet. L’Office des brevets déclare sa demande irrecevable du fait qu’il était esclave.

Montgomery n’était pourtant pas n’importe qui. Après la Guerre de Sécession, il devint le premier noir admis dans la fonction publique.

Un ingénieur dans l’âme

Benjamin Montgomery n’était pas à son premier coup d’essai en déposant cette demande de brevet. Des documents du 19e siècle mettent en lumière une maîtrise hors pair des sciences de l’ingénierie. Malheureusement, on ne saura probablement jamais combien de machines Montgomery a inventées. Ses œuvres furent sans doute attribuées à d’autres scientifiques, notamment des ingénieurs militaires.

L’Office des brevets était à l’époque présidé par Joseph Holt, originaire du Kentucky. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a même pas essayé de faire semblant pour masquer la motivation raciale de sa décision.

Au-delà du cas de Montgomery, Holt tenait régulièrement des propos qui faisaient l’éloge de l’esclavage. Pour lui, les noirs ne pouvaient pas prétendre à mieux que les travaux dans les champs de coton.

La naïveté de Montgomery face au cynisme d’une société profondément raciste

Montgomery était évidemment loin d’être le seul inventeur noir de l’époque sauf que les autres voyaient, avec amertume, la réalité en face.

Ils ne déposaient pas eux-mêmes leurs brevets. Ils faisaient appel à des hommes blancs en guise de prête-nom. Avant Montgomery, Thomas Jennings a néanmoins réussi à obtenir un brevet de son invention en 1821. C’était une période où la loi le permettait, à condition d’être reconnu comme un citoyen américain.

La Cour suprême a rendu en 1857 un arrêt controversé, dans l’affaire Dredd Scott contre Sanford. La plus haute instance judiciaire américaine estimait que les esclaves n’étaient pas des citoyens américains et qu’en conséquence, ils ne pouvaient pas déposer de brevets. C’est sur la base de cet arrêt que l’Office de brevets refusa la demande du pauvre Montgomery.

1 réflexion au sujet de « Retour sur l’histoire d’un inventeur à qui on a refusé un brevet parce qu’il était esclave »

  1. Pas la peine d’être esclave pour ce faire piller ses inventions ses idées etc. ses blague etc

    le web fourmille de star(ou autres gens aux réseaux fort et relationnel puissant) qui surf sous pseudo et pille la moindre blague, la moindre idée, la moindre invention etc et s attribuer la trouvaille puisque eux on le carnet d’adresse le réseau pour faire fructifier la chose.

    on me dira cela fait partie de l’évolution des civilisation ok mais dans ce cas pourquoi le ,par exemple, copyright commence a un moment donné et non pas à un autre , pourquoi tel ou tel droit existe à ce sujet depuis peu, depuis 1 millième de seconde dans l’histoire des civilisations passé et futur, hein pourquoi ? dans ce cas ne pas abolir toute forme de droit d’auteur de copyryte etc comme on a essayé de le faire au sujet de la culture en ligne ? En tout cas une chose est certaine un jour nous reviendrons a ce qui permis aux civilisations d’évoluer c’est a dire copier faire évoluer améliorer sans aucune forme de limite de droit x ou y de copyright et ou de brevet x ou y qui souvent nous freine et/ou nous fait entré en guerre ! pour des raisons mercantile !

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