
On devrait revoir nos connaissances actuelles de la génétique selon cette nouvelle étude
Ces dernières années, les généticiens ont tenté de trouver des explications génétiques à l’apparition de certaines maladies. Ils ont alors mis au point des technologies puissantes de séquençage du génome dans l’espoir que ces connaissances conduisent à de nouveaux traitements. Toutefois, une étude menée par l’université de Californie à Los Angeles et publiée dans la revue Science a mis en garde contre une trop grande confiance dans les estimations de corrélation génétique. Les résultats suggèrent que les méthodes actuelles d’évaluation des liens génétiques entre les caractéristiques négligent souvent l’influence des modèles d’accouplement.
Les chercheurs de l’UCLA pensent que ces estimations auraient pu être faussées par des facteurs non biologiques qui n’ont pas été entièrement pris en compte. Ce type d’erreur conduirait ensuite à des estimations exagérées de la force du lien génétique entre les caractéristiques et les maladies. Par ailleurs, ils ont découvert que plusieurs traits de caractère différents présentaient des corrélations génétiques.
Ces travaux ont été financés par les National Institutes of Health, la Chan Zuckerberg Initiative, la National Science Foundation, Open Philanthropy et le Wellcome Trust.
Les estimations de corrélation génétique actuelles ne sont pas fiables ?
Les estimations de la corrélation génétique reposent sur le fait que l’accouplement entre les individus est aléatoire. Les membres de la communauté scientifique auraient accordé trop d’importance à ces données en se fondant sur l’idée que l’étude des gènes, parce qu’ils sont inaltérables, permet de surmonter les facteurs de confusion. Toutefois, les chercheurs de l’UCLA ont pensé que, contrairement à ce qui est généralement admis, ces données ne sont pas assez pertinentes pour prédire le risque de maladie ou pour glaner des indices menant à des thérapies potentielles.
Par conséquent, certaines corrélations génétiques obtenues dans le cadre de travaux antérieurs peuvent être liées à des hypothèses statistiques incorrectes. C’est le cas notamment des estimations antérieures du chevauchement génétique entre l’indice de masse corporelle (IMC) et le niveau d’instruction. Elles supposent que des individus d’un trait ont tendance à s’associer à des individus d’un autre trait. Mais en réalité, les partenaires s’apparient en raison de nombreux intérêts communs et de structures sociales.
L’assortiment des génotypes déterminerait l’apparition d’un trait de caractère
Selon les chercheurs de l’UCLA, les estimations des corrélations génétiques méritent un examen plus approfondi dans la mesure où elles ont été utilisées pour la recherche. Richard Border, chercheur postdoctoral en génétique statistique à UCLA et auteur principal de l’étude, explique que l’apparition d’un même trait de caractère chez un groupe de personnes n’a pas forcément la même cause. Pourtant, le monde scientifique a en quelque sorte supposé que si l’on pouvait remonter aux gènes, alors on aurait l’histoire causale.
D’après leurs analyses, ce serait l’assortiment entre de génotypes différents qui expliquerait une partie “substantielle” des estimations de corrélation génétique. Cet accouplement croisé a provoqué des corrélations intéressantes entre l’ADN que nous héritons de notre mère et l’ADN que nous héritons de notre père. C’est ainsi que les chercheurs ont pu démontrer une corrélation génétique entre des troubles psychiatriques qui présentent apparemment peu de similitudes comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et la schizophrénie.
SOURCE : SCITECHDAILY