Russie : LinkedIn banni de l’Appstore et de Google Play

Le sort de LinkedIn en Russie en est jeté. Le réseau social professionnel – filiale de Microsoft depuis juin dernier – a été banni de l’AppStore et de Google Play, après que son site internet ait été bloqué en novembre dernier comme l’explique le New York Times.

Contacté par l’équipe du site ReCode, le service a confirmé – par l’intermédiaire d’un porte-parole – que suite à une décision judiciaire, son application avait bien été supprimée des deux plateformes de téléchargement. Les responsables de LinkedIn se disent “déçus” par l’action de l’agence de régulation des télécoms russes, et précisent que l’accès à leurs services a été bloqué à la fois pour les particuliers et les entreprises.

Russie-LinkedIn
La Russie a visiblement une dent contre le réseau social professionnel LinkedIn.

Cette décision pour le moins radicale a été prise dans un contexte précis : LinkedIn aurait visiblement refusé de respecter les lois russes en matière de stockage des données. Toujours selon le New York Time, le réseau social n’aurait pas “stocké les données personnelles des citoyens russes à l’intérieur des frontières du pays“, ce qui est illégal aux yeux de la Roskomnadzor, l’agence de régulation précédemment citée.

Les données des citoyens russes ne doivent pas sortir de Russie…

C’est en tout cas ce que l’on peut comprendre de cette situation, les pouvoirs publics russes étant visiblement très pointilleux sur la question des données personnelles de leurs citoyens, mais peut-être pas forcément dans le bon sens.

En effet ce n’est pas la question de la récupération des données personnelles qui pose ici problème, mais plutôt celle de leur stockage ; le gouvernement de Vladimir Putin étant apparemment soucieux de garder ces données bien au chaud, et surtout au bercail…

De là à y voir une volonté du Kremlin de garder un oeil plus ou moins discret sur sa population, il n’y a qu’un pas.

Cette prise de décision de la Roskomnadzor, n’est d’ailleurs pas sans évoquer celle de la Chine, qui avait – comme le rappelle le New York Times dans son article – supprimé très récemment l’application dudit journal de l’AppStore d’Apple. Le site web du Times ayant été pour sa part bloqué dès 2012.

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6 réflexions au sujet de “Russie : LinkedIn banni de l’Appstore et de Google Play”

  1. Si l’idée que les Russe veulent garder la liberté de surveiller leurs citoyens est logique, il ne faut pas non plus oublier que les américains ont prouvé (merci leur culture du lanceur d’alerte, qui est le contre pouvoir a la culture CIA) le même gout pour suirveiller, non pas seulement leurs cytoyens mais les autres ressortissants, les entreprises, et même les dirigeant politiques…

    C’est galère pour les informaticiens, un défi pour les architectes, mais le fait que les données doivent être stockées sur le territoire du citoyen (ou au moins sur un territoire qu’il choisi en toute liberté sans contrat léonin) est de bon sens.

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    • Effectivement, ce débat est relancé auprès des politiques, je crois que le dernier projet de loi sur le numérique prévoyait dans une première lecture cette obligation.
      Le journaliste ici n’est pas très objectif sur le sujet…. D’autant plus que, c’est une pratique qui se passe dans les entreprises : vouloir garder les données dans son infrastructures. Pratique qui a des avantages comme des inconvénients !

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      • c’est un idéal, et le mieux ce serait de le garder sur soi, mais justement pour partager il faut… partager.
        Un truc qu’on oublie c’est que pas mal de donnée sur LI aident parfois un pirate à connaitre l’infra qu’il attaque.
        ca aide aussi le doxxing (je l’ai vu dans mon domaine de veille sur sujet controversé).
        Les réseaux sociaux c’est une visibilité mondiale.

        Ici le point c’est que dans son pays, un service secret a l’avantage de pouvoir accéder en direct aux serveurs, et menacer les personnes qui l’administrent, pour faire des analyses plus fine que via le produit lui même, même piraté.

        par exemple cherchez tout les gars qui discutent de syrie, ou ceux qui travaillent sur une technologie que les iranien utilisent pour leurs centrifugeuses…

        quoi qu’on dise, l’intrusion classique et la corruption/menace c’est plus efficace que le piratage.

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        • Tout à fait d’accord, cependant cette question de : “Ou dois t-on stocker les données d’un réseau social mondialisé ?” relève certes de beaucoup de technique et de ses conséquences mais également voir surtout du juridique ! En gardant les données dans le pays ou elles sont exploitées, juridiquement ce n’est pas la même du tout !! (et mine de rien cela a son importance) Maintenant, pour reprendre l’auteur de l’article qui pense (a priori) que c’est l’état russe qui finance et administre le stockage de donnée à des fins de surveillance. Au dela/en dessous de la surveillance de masse, il y a aussi la garantie d’un service public de stockage de la donnée, et je trouve que ce sont des concepts très intéressants que personne même les sois disant “curieux de nature et les mordus d’histoire avec un grand H” ne traite !! Cela pourrait garantir des droits et des devoirs différents de ceux que l’on connait aujourd’hui sur le stockage des données !! Bref, autant de questions techniques et juridiques à traiter et on est très loin de trouver un modèle qui plaira à tous les acteurs…

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          • Je ne sais pas si je vous ai bien compris, mais ils vous semble que les données sont stockées à un endroit pour être traitées, ce qui est je l’admet le cas le plus simple.

            Un des clé du problème est dans la distribution technique des données, selon des critères nationaux, qui est un cauchemard.

            Il y a bien des solutions pour les bases distribuées.
            Le plus bel exemple sont le système des couriers, le DNS et le web, où des données sont traitées, échangées , avec des territoires bien définis.

            Je n’ai pas compris pourquoi LinkedIn/Microsoft a refusé cette demande, similaire à ce que la commission européenne ou la CNIL pourrait demander.
            Ma première hypothèse est que leur base ne peu pas être éclatée et que ca couterait cher et prendrait un temps long pour le faire…
            Une deuxième est que dans Microsoft il y a une division qui est une branche réprésentante/partenaire du FBI comme dans pas mal de boite US, et que’lle défend les intérêts du pays et refuse de perdre cet avantage.

            Une troisème est qu’ils pensaient pouvoir faire plier la russie, et créer une jurisprudence , pour maintenair l’avantage NSA/USA pour tout les GAFA.

            On verra à la réaction de Microsoft quels étaient leurs buts de guerre

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