Après que l’Oscar du “meilleur acteur dans un second rôle” lui a échappé pour Pulp Fiction en 1995, Samuel L. Jackson estime aujourd’hui que ce prix aurait dû lui revenir. Pas forcément parce que considérant que Martin Laudau était moins méritant que lui, mais car selon lui, les acteurs noirs sont plus facilement décorés pour avoir joué des personnages “méprisables”.
Bien que l’on se souvienne principalement de lui pour son rôle de Jules Winnfield dans Pulp Fiction, Samuel L. Jackson n’avait pas décroché l’Oscar correspondant. Il n’aura d’ailleurs jamais remporté la fameuse statuette de toute sa carrière. À l’occasion de la 94e cérémonie des Oscars qui se tiendra le 27 mars prochain, on lui remettra un Oscar d’honneur dont on se doute qu’il aura un goût de chocolat pour le principal intéressé.

Auprès du Times, Samuel L. Jackson a déclaré qu’il avait donné tout ce qu’il fallait dans Pulp Fiction pour remporter l’Oscar du “meilleur acteur dans un second rôle”. On pourra aussi souligner qu’il s’agit là de son unique nomination de l’évènement toutes éditions confondues.
Samuel L. Jackson assure qu’un Oscar ne rend pas plus riche
L’acteur a tenu des propos assez forts sur la raison pour laquelle, selon lui, ses camarades noirs seraient distingués aux Oscars.
“Je suppose que les Noirs gagnent généralement pour avoir fait des choses méprisables à l’écran. Comme Denzel [Washington] pour avoir été un flic horrible dans ‘Training Day’. Toutes les bonnes choses qu’il a faites dans des rôles édifiants comme ‘Malcolm X’ ? Non, on va donner ce prix à cet enf..ré… Alors peut-être que j’aurais dû en gagner un. Mais les Oscars ne font pas bouger la virgule de votre chèque – il s’agit d’attirer les foules et j’ai fait du bon travail à cet égard…”
On peut aussi étendre le prisme et se dire qu’il devient plus évident d’être récompensé quand on a incarné un personnage ayant demandé une notable transformation physique (par exemple Charlize Theron dans Monster). Samuel L. Jackson poursuit en appelant à la création d’une certaine catégorie.
“Tous les films sont valables. Certains vont au cinéma pour être émus. D’autres aiment les super-héros. Si quelqu’un obtient plus de fesses sur les sièges, cela signifie simplement que votre public n’est pas aussi large. Il y a des gens qui ont eu des carrières réussies mais personne ne peut réciter une ligne de leur rôle. Je suis le gars qui dit de la m..de qui est imprimée sur un T-shirt… Il devrait y avoir un Oscar pour le film le plus populaire, parce que c’est ça le business”.
Et dans ce monde souhaité, Bienvenue chez les Ch’tis et Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? auraient certainement occupé une plus grande place aux César.
Source : The Sunday Times (article complet réservé aux abonnés) (via ETCanada.com)