Le poisson rouge est un compagnon très apprécié des gens, au même titre que les chiens et les chats, les poils et les bruits en mois. Faisant partie de la famille des Cyprinidae, à l’instar du poisson-zèbre, le poisson rouge aussi appelé carassin doré descend de la carpe. Mais à proprement parler les génomes de ces deux espèces sont complètement différents.
Après avoir comparé les génomes de diverses variantes de poissons rouges avec celui du poisson-zèbre et de leur ancêtre la carpe, les chercheurs se sont aperçus que le génome des poissons rouges est en effet vraiment… étrange.

Au cours de son évolution, le poisson rouge se serait ainsi débarrassé de certains chromosomes, modifiant son comportement ainsi que son apparence. Parmi les modifications pointées du doigt par les chercheurs, il y a la suppression de la nageoire dorsale chez certaines espèces de poisson rouge.
Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans la revue PNAS.
Les chercheurs ont d’abord comparé le génome du poisson rouge avec celui de la carpe
Chez la majorité des animaux, on retrouve deux regroupements de chromosomes, venant distinctement du père et de la mère. Chez l’être humain, on compte ainsi 23 chromosomes issus du gamète mâle et 23 autres issus du gamète femelle, et au final, chaque descendant se retrouve avec 46 chromosomes en tout.
Toutefois, alors que les poissons rouges et la carpe ont 25 chromosomes, ces derniers ont 4 répliques, ce qui fait que ces deux espèces de poissons ont au total 100 chromosomes dans leurs génomes. Les chercheurs pensent que cette particularité rend ces poissons plus tolérants aux mutations génétiques.
Plus bizarre, après avoir comparé le génome du poisson rouge avec celui de 16 carpes sauvages, les chercheurs sont parvenus à un étonnant résultat. En effet, le génome du poisson rouge ne contient que 1,8 milliard de paires de bases, alors que le séquençage génétique minimal devrait donner dans les 4,3 milliards de paires de bases. Et cela est dû à un processus appelé « balayage sélectif » qui fait que certains gènes sont effacés du génome.
Les scientifiques ont ensuite fait entrer le poisson-zèbre en scène
Afin de vérifier l’ampleur de ce balayage sélectif, les chercheurs ont alors comparé le génome du poisson-zèbre à celui de la carpe, puis à celui de poisson rouge. Après analyse, chez le poisson-zèbre, le balayage sélectif aurait effacé 173 gènes. Et cette suppression est encore moindre par rapport à ce qui se passe ans le génome du poisson rouge.
En effet, après avoir étudié le génome du “poisson rouge à œufs” de près, les scientifiques ont constaté que chez ce dernier, 400 gènes ont été supprimés, ce qui explique par exemple la disparition de la nageoire dorsale chez ce dernier.
Si vous ne l’avez pas encore remarqué, observez votre poisson de plus près, il se pourrait bien qu’il lui manque quelque chose.