Il peut arriver qu’un couple veuille avoir un enfant sans pour autant réussir à concevoir. L’une des raisons possibles de ce phénomène est une mauvaise qualité du sperme. Dans ce cas, il est possible de procéder à une fécondation in vitro, mais cette méthode peut également ne pas réussir, notamment à cause de la difficulté à sélectionner les bons spermatozoïdes.
Il existe déjà des techniques pour obtenir les meilleurs spermatozoïdes. Cependant, elles présentent certains inconvénients qui peuvent réduire les chances de réussite. Comme solution à ce problème, des scientifiques ont conçu un objet simple, imprimé en 3D, qui permet de sélectionner efficacement les meilleurs spermatozoïdes.
L’étude a été récemment publiée dans la revue Nature : Microsystems & Nanoengineering.
Les méthodes existantes
Parmi les méthodes généralement utilisées pour la sélection des spermatozoïdes, il y a celle qui consiste à faire nager les cellules sexuelles. Un milieu accueillant pour les spermatozoïdes est placé au-dessus d’un échantillon de sperme dans une éprouvette. Il faut ensuite attendre pendant environ une heure. Au cours de cette période de pause, les spermatozoïdes les plus sains vont réussir à nager dans le milieu. Il ne reste alors plus qu’à les collecter.
Il y a aussi une autre technique qu’on appelle centrifugation en gradient de densité. Une éprouvette est remplie de liquides ayant des densités différentes, et un échantillon de sperme est placé tout en haut. L’éprouvette va ensuite passer dans une centrifugeuse, et au cours de la rotation, seuls les spermatozoïdes les plus sains arrivent à passer à travers les liquides les plus denses pour arriver au fond du tube. Ceux qui sont faibles restent piégés dans les couches supérieures.
Une meilleure approche
Selon des scientifiques de l’Université de Technologie de Sydney en Australie, ces méthodes présentent un inconvénient majeur. Elles peuvent toutes les deux causer une fragmentation de l’ADN et la mort des cellules à cause de l’introduction d’espèces réactives d’oxygène. Les chercheurs proposent alors leur approche qui consiste à utiliser un disque en polymère imprimé en 3D.
L’objet en question a été conçu pour imiter l’appareil reproducteur de la femme. Il est constitué d’un réservoir sur sa bordure extérieure, et ce réservoir est relié à un puits central de collecte par des canaux microfluidiques complexes. Lorsqu’un échantillon de sperme est placé dans le réservoir, seuls les spermatozoïdes les plus forts et les plus actifs peuvent traverser les canaux pour arriver au puits de collecte.
D’après le professeur Majid Warkiani, qui a mené l’étude, Ils ont procédé à des tests extensifs en comparant les résultats avec ceux des méthodes de sélection conventionnelles. Il a indiqué que leur méthode a produit une amélioration de 85% de l’intégrité de l’ADN, et une réduction moyenne de 90% de la mort des spermatozoïdes. Les cellules sélectionnées avec la nouvelle méthode ont également montré une meilleure récupération après congélation comparées à celles sélectionnées avec des méthodes traditionnelles.
SOURCE: New Atlas