Selon des scientifiques, on pourrait produire du carburant pour fusées à partir de bactéries

D’après des scientifiques, les lancements de fusées pourraient être rendus plus écologiques. Il serait en effet possible de fabriquer un bio-carburant à l’aide d’une molécule antifongique produite par les bactéries Streptomyces. Dans un communiqué, les chercheurs ont indiqué que le bio-carburant pourrait avoir bien plus de densité énergétique que les carburants utilisés actuellement.

Jay Keasling, PDG du Joint BioEnergy Institute du Département de l’Energie des Etats-Unis et responsable du projet, explique que les bio-carburants seraient produits à partir d’une bactérie nourrie avec de la matière végétale. Leur utilisation dans les moteurs de fusées va réduire significativement la quantité de gaz à effet de serre libérée.

Streptomyces
Crédits Pablo Morales-Cruz

Pour le moment, le projet n’en est qu’à ses débuts. Toutefois, les scientifiques indiquent que les résultats obtenus jusqu’ici sont très prometteurs.

Les caractéristiques du bio-carburant

Avec le réchauffement climatique qui commence à montrer ses effets néfastes, certains environnementalistes pointent l’industrie spatiale du doigt, surtout avec le nombre de lancements qui ne cesse d’augmenter. Même si la plupart des fusées se servent de l’hydrogène liquide et de l’oxygène liquide, elles peuvent toujours être équipées de boosters externes utilisant des produits moins écologiques.

D’après les chercheurs responsables de la mise au point du nouveau bio-carburant, celui-ci serait extrêmement énergétique et pourrait même booster les fusées au-delà de leurs capacités actuelles. Les molécules de base du carburant écologique se nomment POP-FAMEs ou « polycylcopropanated fatty acid methyl esters ».

La structure de ces molécules inclut des anneaux de triple-carbone en forme de triangle qui contraignent les liaisons carbone à former des angles extrêmes de 60°. Cette contrainte produit une énergie de combustion à haut potentiel. La structure inhabituelle permet également aux molécules d’occuper un volume relativement plus petit.

Après avoir fait l’inventaire des génomes des bactéries de l’espèce Streptomyces pour trouver ceux qui pourraient être utilisés dans les carburants pour fusées, les scientifiques ont découvert les « ingrédients nécessaires » aux POP-FAMEs dans la souche S.albireticuli.

Les résultats obtenus

La prochaine étape pour l’équipe est de produire assez de molécules pour des tests sur terrain. Ces tests nécessitent en général au moins 10 kg de produit.

Pour l’instant, les résultats obtenus proviennent de simulations. Les données collectées suggèrent que les POP-FAMEs pourraient générer une densité d’énergie de 50 mégajoules par litre après un traitement chimique. Cette valeur est supérieure à la densité générée par l’essence qui est de 32 mégajoules par litre et celle générée par le RP-1 à base de kérosène qui est de 35 mégajoules par litre.

Actuellement, les scientifiques travaillent pour augmenter la production des bactéries afin de commencer les tests de combustion. Ils essaient également de créer des molécules de longueurs différentes en vue d’applications dans les moteurs de fusées à carburant solide, dans les moteurs d’avions, mais aussi dans les moteurs diesel.

SOURCE: Space.com

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