Selon les scientifiques, utiliser des éoliennes sur Mars aurait ses avantages

C’est bien connu, l’atmosphère de Mars est très ténue lorsqu’on la compare à celle de la Terre. Sa densité est seulement de 1%, ce qui signifie que les vents martiens transportent uniquement 1% de la force des vents terrestres. C’est la raison pour laquelle on a toujours pensé que l’utilisation d’éoliennes sur Mars n’était pas une solution viable pour alimenter les missions en énergie.

D’après Victoria Hartwick, scientifique au NASA Ames Research Center à Mountain View en Californie, le plus grand défi concernant l’énergie éolienne sur Mars, c’est le fait que même les vents rapides ne transportent pas beaucoup de force. Toutefois, ces derniers temps, des scientifiques ont travaillé sur la création d’éoliennes capables de fonctionner dans des zones extrêmes et qui peuvent produire de l’énergie même avec des vents faibles.

Dans une nouvelle étude, Hartwick et ses collègues ont expliqué que ces facteurs pourraient être considérés pour fabriquer des éoliennes martiennes opérationnelles.

Les avantages d’utiliser des éoliennes sur Mars

S’il s’avère que l’énergie éolienne puisse être exploitée sur Mars, cela pourrait offrir des avantages que les autres sources d’énergie ne peuvent pas offrir. Par exemple, la quantité d’énergie obtenue grâce aux panneaux solaires varie au cours de la journée, des saisons, mais aussi par rapport à la latitude. Les tempêtes de poussière peuvent aussi empêcher leur fonctionnement. En ce qui concerne l’énergie nucléaire, elle peut être produite de façon continue, mais placer des matériaux radioactifs près des habitations peut poser des risques. Il y aura aussi un problème d’élimination de déchets sur le long terme.

Hartwick et ses collègues se sont inspirés des travaux de l’analyste des ressources Clara St.Martin. Cette dernière a décrit des techniques de modélisation de pointe utilisées pour découvrir les zones propices à l’implantation d’éoliennes sur Terre. Hartwick et son équipe ont voulu savoir ce qu’il se passerait si on appliquait des méthodes similaires sur des modèles globaux du climat martien. Ils ont découvert qu’ils pouvaient « évaluer de manière exhaustive le potentiel éolien sur toute la surface et pendant toute l’année martienne ».

Les résultats obtenus

Les chercheurs ont calculé la quantité d’énergie que 4 différents types de turbines éoliennes produiraient sur Mars. Parmi ces 4 engins, il y avait l’Enercon E3 de 300 kilowatts avec un rotor de 33 m de diamètre, et l’Aeolos V de 5 kilowatts avec un rotor de 4,5  de diamètre.

Les scientifiques ont découvert que la puissance du vent martien était à son maximum pendant la nuit, ce qui pourrait compenser l’énergie solaire. La puissance du vent est aussi élevée pendant les tempêtes de poussière globales et durant les saisons hivernales aux latitudes polaires et moyennes. Hartwick a indiqué qu’ils ont pu identifier 13 régions larges avec des ressources en vents stables.

Au cours de l’étude, l’équipe de Hartwick a aussi découvert que sur les 50 sites d’atterrissage proposés, 40 sites présentaient une vitesse du vent qui pourrait permettre de générer au moins une puissance utile.

Sur 3 sites, la vitesse du vent pourrait produire 24 kilowatts d’énergie, ce qui est assez pour un équipage de 6 personnes, pendant plus de 35% de l’année.

Sur 7 autres sites, les éoliennes pourraient fournir plus de 50% de l’énergie nécessaire, que ce soit pendant les mois d’hiver ou pendant les périodes avec beaucoup de poussière.

Si on combine l’énergie éolienne avec l’énergie solaire, les résultats seront encore plus intéressants. Selon Hartwick, cela signifie que certaines régions intéressantes du point de vue scientifique, mais qui ont été délaissées à cause d’un problème d’énergie, pourraient être accessibles à des missions humaines.

SOURCE: Space.com