Selon une étude, le niveau de la glace de mer de l’Antarctique est aujourd’hui à son plus bas niveau

Une nouvelle étude récemment publiée dans la revue Advances in Atmospheric Sciences montre que la situation est grave concernant la glace de mer en Antarctique. La glace a en effet atteint son niveau le plus bas depuis que des satellites ont été utilisés pour faire un suivi dans cette zone.  

Selon les résultats de l’étude, ce niveau très bas de glace a été atteint le 25 février 2022 dernier. La glace avait une surface de 2 millions de km² et d’après l’étude, c’est la deuxième fois en 5 ans que la quantité de glace de mer a autant baissé. La baisse significative précédente a eu lieu en 2017.

La glace de l'Antarctique
Crédits 123RF.com

Le volume de glace de mer de l’Antarctique ne reste pas constant. Au cours de l’année, la surface de la glace oscille autour de 18 100 000 km² en hiver et 2 580 000 km² en été. Mais le 25 février, vers la fin de l’été, ce chiffre était de seulement 1 920 000 km². C’est la première fois que l’hémisphère sud a vu des volumes de glace aussi bas depuis que les pôles ont été suivis par satellite en 1978.

Ce que les mesures ont montré

D’après les résultats obtenus, les volumes de glace de mer à travers la région étaient près de 30 % plus bas que la moyenne annuelle. Les scientifiques ont même détecté des « anomalies négatives significatives » en termes de volume de glace dans la partie ouest du continent, c’est-à-dire dans les mers Bellingshausen, Amundsen,  et Weddell. La situation était aussi la même près de l’Océan Indien Occidental.

Afin d’obtenir ces résultats, les chercheurs ont utilisé une méthode qui s’appelle « sea-ice budget analysis ». Ils ont cherché les facteurs qui pourraient influencer les hausses et les baisses de la perte de glace de mer. Cela permet d’évaluer comment le continent a pu atteindre des niveaux aussi bas.

Les raisons derrière cette baisse record

En analysant les données collectées, les scientifiques ont observé que pendant l’été, des anomalies au niveau du mouvement de la chaleur en direction des pôles provoquaient la baisse du volume de glace dans la partie ouest de l’Antarctique. Il a aussi été observé que la diminution du volume de glace avait commencé plus tôt que la normale l’année dernière. Puis, il y a eu un retard au niveau de la récupération vers la fin du mois de février, ce qui a conduit à des niveaux de glace bas.

Les chercheurs pensent également qu’il y a un autre phénomène derrière la baisse du volume de glace, et il est lié à l’effet albédo. Cet effet est créé lorsque la lumière frappe la surface de la glace et est reflétée vers l’atmosphère, permettant ainsi de garder les températures plus basses.

Avec le réchauffement climatique, ce système de refroidissement a été chamboulé. Quand les régions perdent de la glace, elles perdent également leur capacité à gérer la température. Au lieu de refléter la lumière, la mer absorbe la chaleur provenant du Soleil, ce qui conduit à encore plus de fonte.

Au cours du printemps, les scientifiques ont aussi observé que la perte en volume de glace dans la partie sud-ouest de l’Antarctique pousse la glace vers le nord, vers les tropiques. Mais les températures y sont plus élevées et une fonte est encore plus probable.

D’après les explications des chercheurs, ces volumes de glace sont seulement temporaires et sont basés sur plusieurs facteurs variables. Cependant, ces résultats sont un signe que la fonte annuelle dans l’hémisphère sud est en train de changer une tendance déjà observée depuis longtemps dans le nord. La glace de l’Arctique diminue en effet rapidement à cause du réchauffement climatique tandis que celle de l’Antarctique augmente. Cela risque ainsi de changer si on se base sur les résultats de cette étude.

SOURCE: Vice

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