Semi-conducteurs : L’Italie prévoit injecter un montant conséquent dans son industrie pour attirer des acteurs majeurs, dont Intel

Pour revitaliser son économie et réduire ses dépenses énergétiques, l’Italie va consacrer plus de 4 milliards € (soit 4,6 milliards $) à sa production de puces électroniques, d’ici 2030. L’information, rapportée par Reuters, provient d’un décret obtenu par Reuters le 1er mars 2022.

Puce électronique.
Crédit : 123rf

Opération séduction en marche

L’investissement annoncé par l’Italie vise concrètement à attirer des fabricants de semi-conducteurs, notamment le géant américain Intel, dans le pays. La manœuvre permettrait à Rome de moins dépendre de producteurs majeurs tels que les États-Unis et la Chine ; une situation qui lui coûte cher si l’on se fie à la pénurie actuelle et aux difficultés au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, l’institut national des statistiques de l’Italie a révélé en octobre passé que cette crise a plongé la production italienne d’automobiles de 33 % d’une année à l’autre.

En ce qui concerne Intel, Rome a engagé en décembre 2021 des pourparlers avec la société, espérant convaincre celle-ci d’investir dans une usine d’assemblage dans le pays. D’après des informations relayées par Challenge, si le projet venait à se matérialiser, l’infrastructure serait spécialisée dans l’assemblage avancé basé sur des technologies innovantes. Elle devrait fabriquer des puces à partir des tuiles produites par Intel et d’autres fabricants.

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Dans le détail, le projet entier pourrait coûter jusqu’à 8 milliards € (9 milliards $) sur une décennie. Dans ce cadre, les 4,1 millions € annoncés seraient déboursés sur la base de 150 millions € en 2022 et 500 millions € par an, entre 2023 et 2030. Outre ces fonds, elle prévoit également profiter des facilités récemment annoncées par la Commission européenne pour booster la production de puces dans l’Union européenne (UE).

Reuters rapporte également que le gouvernement de Sergio Matterella négocie déjà avec le fabricant franco-italien STMicroelectronics, déjà présent à Catane en Sicile, MEMC Electronic Materials basé aux États-Unis, ainsi que l’Israélien Tower Semiconductor. Il faut souligner que ce dernier a été racheté par Intel le mois dernier.

Intel sur le marché européen

Avant même que l’Italie n’initie des négociations, le fabricant américain avait déjà annoncé un plan d’investissements de 80 milliards € au cours de la prochaine décennie pour renforcer sa présence dans l’UE. Selon Reuters qui cite une source proche du dossier, Intel aurait déjà choisi la ville de Magdeburg en Allemagne pour accueillir une méga-usine en Europe. Quant à la France, elle devrait bénéficier d’un centre de recherches et l’Italie, d’une usine d’assemblage.

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En Italie toutefois, la situation est relativement complexe, en dépit de la disposition du gouvernement local à séduire Intel. En effet, selon des informations reprises par Reuters, les conditions proposées par l’entreprise dirigée par Pat Gelsinger pour installer son usine dans le pays sont plutôt exigeantes.

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