Les sérums de vérité, est-ce que ça marche vraiment ?

Le terme « sérum de vérité » désigne des substances qui ont la capacité d’altérer l’esprit. Elles sont censées réduire certaines facultés, notamment intellectuelles, du sujet pour qu’il ait des difficultés à concocter un mensonge. Autrement dit, un sérum de vérité, c’est avant tout une drogue. Néanmoins, aucune drogue n’est suffisamment puissante pour qu’une personne se retrouve dans l’incapacité totale de mentir.

Les sérums de vérités sont en fait des drogues

En outre, les sérums de vérité ont un grand défaut. Lors d’un interrogatoire, de telles drogues rendent le sujet amical et chaleureux avec son interrogateur. Ces sentiments, couplés avec un état de désorientation sévère, peuvent pousser la personne à dire ce que ce dernier veut entendre, ce qui peut être vrai ou faux. 

D’après Esther Inglis-Arkell, par exemple, les sérums de vérité disponibles actuellement sont généralement « inutiles ». Ces substances favoriseraient l’afflux d’une trop grande quantité d’informations. Il en devient quasiment impossible de déceler le vrai des aveux complaisants.

L’un des plus vieux sérums de vérité

Depuis l’époque de l’Empire romain, les humains savaient déjà que l’alcool éthylique rend les personnes plus sincères. La désignation « sérum de vérité » viendrait d’ailleurs de là. Cette même connaissance sur l’alcool transparaît dans une expression italienne : « In vino veritas ». Cette expression qui est attribuée à un philosophe romain du nom de Pline l’Ancien signifierait en latin « Dans le vin, il y a la vérité ».

Ainsi, qu’elle soit consommée par voie orale ou absorbée par voie intraveineuse (éthanol pur), l’alcool éthylique aide à délier la langue. Toutefois, elle n’est pas sans faille. En effet, même complètement saoule, une personne peut toujours dire de petits mensonges.  

Par ailleurs, il existe également d’autres substances qualifiées de sérums de vérité. Le pentothal de sodium et l’amytal de sodium, des barbituriques, en sont des exemples. La consommation ou injection de ces drogues peuvent entre autres entraîner la mort.

Peut-on se fier aux sérums de vérité ?

En 2006, David Brown, journaliste du Washington Post, a écrit que les sérums de vérité ne semblent pas efficaces. Aucune étude n’avait prouvé qu’une substance pharmaceutique puisse favoriser de manière prévisible l’expression de la vérité.

Malgré tout, Mark Wheelis reste optimiste quant à l’avenir des sérums de vérité. Il est professeur et expert de l’histoire de la guerre biologique et du contrôle des armes biologiques à l’Université de Californie à Davis.

« Nous n’avons pas encore de recettes pour les contrôler, mais le potentiel est clairement prévisible. Je serais absolument étonné que nous n’identifiions pas une gamme de produits pharmaceutiques qui seraient d’une grande utilité pour les interrogateurs. »

Déclaration de Mark Wheelis au Washington Post en 2006

SOURCE : SCIENCEALERT

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