Souffrez-vous de misokinésie, un trouble touchant 1 personne sur 3 ?

La misokinésie affecterait, selon les chercheurs, environ une personne sur trois à travers le monde. Les statistiques étant ce qu’elles sont, il est donc possible que vous en souffriez. Mais comment le savoir ?

Sartre le disait, l’enfer, ce sont les autres. Et force est de constater qu’il n’avait pas tout à fait tort. Si nous avons besoin de nos semblables, ces derniers peuvent également être une source de frustration, de tristesse ou encore de colère.

Un homme en colère
Image par Engin Akyurt de Pixabay

Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas que leurs actions ou leurs paroles qui peuvent provoquer des troubles.

La définition de la misokinésie

Le meilleur exemple reste celui de la misophonie, un trouble qui provoque une irritation basée sur des sons répétitifs. Comme un collègue tapotant inlassablement sur son clavier, ou jouant avec son stylo.

Mais un nouveau trouble semble être en train de faire son apparition, du moins si l’on en croit une étude menée par des chercheurs travaillant pour l’Université de la Colombie-Britannique au Canada.

Ce trouble porte un nom, il s’agit de la misokinésie. Et d’après cette fameuse étude, il toucherait environ une personne sur trois.

Comme l’explique l’un des chercheurs dans le papier, la misokinésie est en réalité définie “telle une forte réponse affective ou émotionnelle négative à la vue de mouvements réduits et répétitifs de quelqu’un d’autre”.

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Un trouble qui découle d’un agacement pour les mouvements des autres

Concrètement, donc, elle survient lorsque vous voyez une personne effectuer un mouvement court et répétitif, comme le tapotement de ses doits sur une table ou le balancement régulier de son pied. Un mouvement qui n’est pas directement contrôlé par ce dernier, mais qui va réveiller en vous des pulsions négatives.

Ces mouvements sont en effet considérés comme de l’agitation, une agitation qui peut troubler la centration de la personne qui les génère, mais également de son entourage. La misokinésie survient donc principalement en groupe, comme dans les amphithéâtres ou les open spaces.

Fait intéressant, l’étude, menée auprès de 4 100 personnes, a révélé qu’un tiers des individus souffrait de misokinésie. Et s’il arrive que ce trouble soit lié à la misophonie, ce n’est pas une constante.

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Un trouble qui touche une personne sur trois

Mais alors, comment expliquer ce trouble ? Pour le moment, les chercheurs n’ont pas vraiment de réponse, mais ils pensent que cela peut être lié à un aspect cognitif. Ils évoquent également la piste des neurones miroirs.

Ces derniers s’activent en effet lorsque nous bougeons, et donc lorsque nous nous déplaçons ou lorsque nous faisons des mouvements, mais aussi lorsque nous voyons les autres bouger. En conséquence, les scientifiques pensent que les personnes souffrant de misokinésie voient leurs neurones miroirs s’activer lorsqu’elles sont confrontées à des personnes anxieuses ou nerveuses, ce qui génère de l’agacement.

Cela expliquerait donc la frustration ressentie, et tout ce qui en découle. D’après les chercheurs, il est donc impératif de mener de nouvelles études afin de faciliter le vivre ensemble et de désamorcer les possibles situations conflictuelles qui pourraient découler de tels agacements.

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