Semaine noire pour l’histoire de l’informatique et d’Internet : Stephen Wilhite, l’un des pionniers et créateurs du format d’image GIF, est décédé le 13 mars dernier de la COVID-19 à l’âge de 74 ans. Son décès a été rendu public hier par sa femme Kathleen à plusieurs médias nord-américains.

Les GIFs perdent leur créateur
Le format d’image numérique GIF, ou Graphics Intechange Format de son nom complet, est de nos jours pris pour acquis dans notre utilisation quotidienne des réseaux sociaux et autres moyens de communication par Internet.
S’il est communément associé aux memes, le format GIF n’en était pas moine une petite révolution lors de sa création dans les années 80 par Wilhite, à l’époque où ce dernier travaillait pour la société américaine CompuServe. Sa capacité à afficher des animations à l’aide de plusieurs images, comparativement à sa relative petite taille, le rendait particulièrement pratique à une époque où le haut débit n’existait pas.
Une invention qui, aussi banale soit-elle devenue dans le monde de l’informatique et de la communication 2.0, suscite encore un débat houleux, plusieurs décennies après sa création… Que ce soit en France ou outre-Atlantique, il est rare de trouver un accord consensuel sur la prononciation correcte du mot “Gif”. Certains estiment qu’il faudrait prononcer “Jif”, tandis que d’autres lui préfèrent une autre consonne avec “Guif. En réalité, si les deux prononciations sont acceptées dans la vie de tous les jours, Wilhite n’en dément pas : il n’existe qu’une seule prononciation correcte — “Jif”, et rien d’autre.
Le format à connu une véritable explosion au début des années 2012 à travers la démocratisation des réseaux sociaux Facebook et Twitter ; à tel point qu’il fut nommé “mot de l’année” par le dictionnaire d’Oxford University Press en 2012. Les GIFs sont désormais indissociables de la culture meme sur Internet. L’une des premières vidéo virale, celle du “Dancing baby” modélisé en 3D, a été rapidement diffusée à travers la toile grâce à une version GIF, désormais rentrée dans les annales de l’histoire du web.