Taxe Google : Eric Schmidt ne veut pas payer les éditeurs de presse français

Depuis quelques semaines, nous assistons à un véritable bras de fer entre Google et la presse française. En cause, le portail d’actualités du géant américain qui indexe une partie des contenus diffusés par les journaux et par les quotidiens. Le mois dernier, le gouvernement Hollande a donc été jusqu’à lancer un ultimatum à la firme et Google a ainsi deux mois pour trouver une solution et pour faire des propositions. Or justement, à l’occasion d’une entrevue menée par le New-York Times, Eric Schmidt a été amené à s’exprimer sur la question et son point de vue est on ne peut plus clair : il est hors de question que Google paye pour des contenus qu’il n’héberge pas.

On commence avec un rapide rappel des faits. Google Actualités, comme chacun le sait, est un portail qui a pour vocation de centraliser au même endroit des contenus publiés sur des sites d’actualités et sur des blogs. L’objectif de ce service est donc clair, il s’agit de faciliter la vie des internautes en leur permettant de trouver sur un seul et même site toute l’actualité du moment. Que l’on s’intéresse à l’économie, à la politique ou même aux nouvelles technologies, on est donc presque sûr d’avoir un tour d’horizon complet de tout ce qui se passe en ce moment.

Taxe Google : Eric Schmidt ne veut pas payer les éditeurs de presse français

Alors bien sûr, ce portail ne récupère pas l’intégralité des articles publiés sur les sites d’actualités. En réalité, il se contente de reprendre leur titre et leur premier paragraphe. L’internaute qui souhaite en savoir plus doit donc cliquer sur un lien, ce qui a pour effet de le renvoyer immédiatement sur la page du site concerné. Très intéressant pour l’éditeur de contenu, bien sûr, d’autant plus que tous les articles indexés sur le portail sont également mis en valeur dans les résultats du moteur de recherche de la firme.

Très concrètement, donc, lorsqu’un site est indexé sur Google Actualités, il profite d’un meilleur positionnement et il peut donc espérer voir ses statistiques de fréquentation s’envoler.

Toutefois, la presse française, et plus spécifiquement son lobbie, ne voit pas les choses de la manière. Elle accuse ainsi Google de gagner de l’argent sur son dos, sur ses contenus, et il semblerait que notre gouvernement soit de son avis puisque François Hollande, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin ont décidé de recevoir Eric Schmidt le mois dernier afin d’entamer des discussions. Google a donc deux mois pour trouver une solution et un accord avec la presse française. Passé ce délai, le gouvernement pourra présenter un projet de loi afin de contraindre légalement la firme américaine à rémunérer les plaignants.

Amusant, non ?

Certes, mais il semblerait que la situation n’amuse pas autant Eric Schmidt. De son point de vue, Google n’a évidemment pas à payer pour indexer des sites dont il n’héberge pas le contenu. Autrement dit, la firme américaine ne compte pas rémunérer la presse française et il s’agit là de son dernier mot, merci Jean-Pierre. Il y a mieux encore puisque Eric Schmidt, pour étayer ses propos, a pris l’exemple de la presse brésilienne. Rappelons effectivement que cette dernière a décidé d’appliquer exactement la même posture qu’en France. Oui, la même.

Mais là encore, Google n’a pas bronché d’un poil. Et savez-vous ce qu’il s’est passé ? Et bien la presse brésilienne a finalement demandé à être déréférencée et donc à ne plus apparaître sur le portail d’actualités. Pas besoin d’être medium pour comprendre qu’il risque de se passer exactement la même chose en France. Et au train où vous les choses, il y a donc de fortes chances que la presse française disparaisse purement et simplement de Google Actualités.

J’en connais quelques uns qui risquent de faire la tronche. Remarquez, pour une fois, ce sera bien mérité.

Crédits PhotoCharles Haynes

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