
On pourrait se servir de cette technique des crocodiles pour combattre les infections
Les crocodiles existent depuis environ 83 millions d’années. Ces reptiles font partie des prédateurs les plus redoutables de la planète, et il s’avère que leur système immunitaire est aussi puissant que leur mâchoire.
Une étude menée par des scientifiques de l’Université La Trobe à Melbourne, en Australie, a révélé que le crocodile d’eau salée possède un mécanisme de détection du pH qui permet à son système immunitaire d’identifier et de stopper les infections fongiques. L’espèce peut ainsi prospérer dans les eaux infectées de microbes et d’agents pathogènes. Les chercheurs pensent que ce système pourrait un jour être appliqué chez l’homme pour traiter les infections fongiques graves.

Ce mécanisme de détection du pH est formé par de petites protéines connues sous le nom de défensines qui ont pour rôle d’informer le système immunitaire quand elles détectent la présence d’une infection.
Le rôle de la défensine chez le crocodile
Les défensines ont été découvertes dans les années 1980. Faisant partie du système immunitaire des animaux et des plantes, elles contribuent à lutter contre les agents pathogènes comme les bactéries et les champignons.
Chez les crocodiles d’eau salée, la défensine CpoBD13 enregistre les niveaux de pH de son environnement et lutte contre les microbes. Grâce à elle, le système immunitaire de ces reptiles peut reconnaître les zones et les cellules infectées et attaquer les agents pathogènes fongiques.
Scott Williams, auteur principal de l’étude et chercheur à l’Université La Trobe, a déclaré que les défensines des crocodiles étaient capables de changer d’activité selon le pH de l’environnement. Grâce à ce mécanisme, on pourrait développer d’autres défensines qui pourraient s’activer et s’éteindre en fonction de la présence d’une infection. Cela contribuerait à réduire les « dommages collatéraux » et à se concentrer uniquement sur ce qui est nocif.
Un nouveau traitement antifongique potentiel
Le rôle d’alarme des défensines n’a pour le moment été découvert que chez les crocodiles. On ne l’a encore identifié chez aucune autre espèce animale ou végétale.
D’après Williams, les défensines des crocodiles auraient les mêmes structures que celles qui se trouvent chez l’homme. Avec les infections fongiques qui sont devenues de plus en plus fréquentes chez les humains ces dernières années, notamment à cause de la forte résistance aux antibiotiques, les chercheurs pensent que leur découverte pourrait être utilisée pour concevoir un traitement efficace et ciblé des infections fongiques humaines. Il s’agira de développer des défensines synthétiques avec une activité dépendante du pH.
SOURCE: New Atlas