Cette technique utilisant des soies naturelles permet de mieux réparer les nerfs endommagés

Actuellement, il existe déjà des méthodes pour réparer les nerfs endommagés. Cependant, ces méthodes peuvent ne pas fonctionner, et elles ne peuvent être utilisées que sur de courtes distances. Une nouvelle technique pourrait être la solution pour les patients qui ont besoin d’une réparation des nerfs. Des chercheurs ont eu l’idée de combiner deux types de soie pour créer une technique biocompatible qui permet de régénérer les nerfs sur de longues distances.

Chez une personne, les nerfs périphériques ont pour rôle d’envoyer des messages du cerveau et de la moelle épinière vers le reste du corps. Ces messages permettent par exemple de faire bouger les muscles lors de la marche, ou de faire savoir que les mains ont froid. Les nerfs périphériques sont fragiles, et des lésions peuvent empêcher le cerveau de communiquer avec les muscles et les organes.

Araignée
Crédits 123RF.com

Aujourd’hui, la procédure standard pour réparer les nerfs consiste à faire une autogreffe. La partie endommagée d’un nerf est alors remplacée par un nerf prélevé sur une autre partie du corps, généralement un nerf sensoriel qui n’est pas vital. Toutefois, le taux de réussite des greffes de nerfs est très aléatoire.

Un nouveau matériau prometteur

A part l’autogreffe, il y a aussi l’utilisation de structures dénommées « guides nerveux » pour relier les deux parties d’un nerf sectionné. Cette technique ne permet toutefois de soigner qu’une longueur de nerf très courte, de l’ordre de 3 cm. Dans ce contexte, des scientifiques de l’Université d’Oxford et de l’Université Médicale de Vienne ont créé un nouveau type de guide nerveux en combinant deux différents types de soie naturelle. Il s’agit de la soie produite par les vers à soie de l’espèce Bombyx mori, et celle produite par les araignées Trichonephila edulis.

Plusieurs études ont déjà montré les bienfaits de l’utilisation de la soie comme biomatériau. Les protéines dans la soie, qui sont la fibroïne et la séricine, peuvent induire une guérison des lésions en augmentant la prolifération des cellules. D’un autre côté, la soie produite par l’araignée Trichonephila edulis possède des propriétés mécaniques remarquables. Elle présente une grande résistance à la traction et une flexibilité élevée.

Pour la première fois, les caractéristiques de ces deux types de soie ont été combinées. Les scientifiques ont développé des conduits dont la paroi est constituée de fibroïne remplie de fibres de soie d’araignée.

Les résultats des tests

Les guides nerveux à base de soie ont été testés sur des rats avec les nerfs sciatiques endommagés, les espaces à remplir ayant une longueur de 10 mm. Les chercheurs ont découvert que les nerfs endommagés s’adaptaient aux guides nerveux en soie et « poussaient » en suivant les fils de soie. Les deux parties des nerfs ont ainsi fini par être reconnectées.

Selon Lorenz Semmler, premier auteur de l’étude, ils ont réussi à réparer un nerf, mais ils ont aussi été capables d’analyser en détail les composants du processus de guérison.

L’utilisation de matériaux naturels pour la fabrication de guides nerveux présente des avantages par rapport aux substances synthétiques. La soie d’araignée, par exemple, est biodégradable et produit une réponse immunitaire minime dans les modèles animaux. Cette soie peut aussi être utilisée à grande échelle. De son côté, la nature de la soie de vers pourrait permettre d’incorporer des molécules bioactives pour promouvoir la régénération des nerfs sur de longues distances.

Les chercheurs espèrent que leur découverte permettra d’ouvrir la voie au développement de guides nerveux « prêts à l’emploi » pour traiter les lésions des nerfs périphériques chez les humains.

SOURCE: New Atlas

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