Feiyu a présenté en fin d’année dernière un nouveau stabilisateur pensé pour les boîtiers les plus légers, l’AK2000s. Après l’avoir testé pendant plusieurs semaines, le moment est venu de voir faire part de mon verdict.
Si vous faites un peu de vidéo, alors vous savez sans doute qu’il est ainsi compliqué de filmer à main levée. Il existe bien entendu des astuces pour réduire autant que possible les tremblements de la caméra, mais il viendra forcément un moment où vous envisagerez l’achat d’un stabilisateur.
Et là, trois marques finiront par s’imposer : DJI, Zhiyun et Feiyu.
C’est de la dernière donc on va parler aujourd’hui puisque Feiyu m’a fait parvenir en début d’année l’un de ses derniers stabilisateurs, le bien nommé AK2000s.
Design & Ergonomie
Comme son nom l’indique plutôt bien, l’AK2000s succède à l’AK2000 et il s’adresse donc aux propriétaires d’un hybride ou d’un petit reflex. La charge utile maximale ne pourra en effet pas excéder les 2,2 kg, avec l’optique, la batterie et les cartes mémoire.
En ce qui me concerne, j’ai principalement testé l’AK2000s avec deux hybrides, l’A7 III de Sony et le GH5 de Panasonic.
Il faut bien l’avouer, côté design, l’AK2000s a pas mal d’arguments à faire valoir. Feiyu ne s’est en effet pas contenté de reprendre le design et le form factor du précédent modèle.
En réalité, il a été beaucoup plus loin. Le manche, pour commencer, est recouvert de deux plaques en bois afin de rendre le stabilisateur le plus confortable possible en main. C’est bien, mais ce n’est pas tout, car l’AK2000s est aussi livré avec un manche supplémentaire démontable qui viendra se fixer à l’arrière du stabilisateur.
Si ce manche est totalement optionnel, il s’impose très vite comme un incontournable. Il rend en effet le stabilisateur beaucoup plus confortable à tenir, mais aussi beaucoup plus flexible.
Grâce à lui, il est en effet possible de faire des plans au ras du sol avec un maximum de confort, et sans avoir besoin de se casser le dos. Même chose pour tous les plans de type inception, lorsqu’on place le boîtier à l’horizontale et qu’on le fait tourner sur l’axe.
Oui, ce manche est très utile, mais il augmente également l’encombrement du stabilisateur, ce qui posera vite problème aux personnes disposant d’un petit sac à dos. Et ce qui est vraiment dommage, c’est qu’il faudra impérativement penser à prendre la clé qui va bien avec soi pour pouvoir démonter et remonter le manche.
Perso, j’aurais vraiment préféré un système manuel, mais ce sera peut-être pour le prochain modèle.
Autre nouveauté intéressante, chaque élément de la nacelle s’accompagne d’un bouton permettant de verrouiller l’axe associé. Cela n’a l’air de rien, mais ça évitera que la nacelle se balade dans tous les sens une fois glissée dans un sac. Une fonction très chouette, donc, que l’on retrouve également sur le Ronin SC de DJI.
Rien à dire de particulier sur les commandes. Elles sont similaires à celles du modèle précédent. On retrouve donc toujours la roue qui permettra de modifier l’inclinaison de la nacelle ou de piloter le système de follow focus, de même pour l’écran qui reste tactile et qui facilitera du même coup le passage d’un mode à l’autre.
En prime, on va également trouver un stick et trois boutons de commande placés sous l’écran, des boutons qui serviront à lancer l’enregistrement d’une vidéo ou à basculer entre le mode photo et le mode vidéo.
Un autre bouton se cache sur le côté droit, un bouton qui servira cette fois à mettre sous tension le stabilisateur. Le connecteur de charge se trouve juste en dessous, protégé par une languette en plastique. Zhiyun a opté pour de l’USB Type-C et c’est bien entendu un très bon choix puisque ce format tend à se démocratiser.
Et puis, bien sûr, on trouve une gâchette située à l’arrière du stabilisateur. Gâchette qui nous permettra de remettre notre boîtier dans l’axe ou de le faire pivoter dans notre direction pour faire nos face cam.
De manière générale, l’AK2000s est bien construit et on sent tout de suite qu’il est fait pour durer. Feiyu a d’ailleurs apporté le plus grand soin aux détails.
Je pense notamment à la texture antidérapante apposée sur le trépied, ou encore aux pas de vis présents sur la nacelle et sur la poignée optionnelle. Ils vous permettront en effet de brancher tous vos accessoires sur le stabilisateur sans encombrer votre boîtier.
Finalement, je note un seul défaut. Contrairement au Ronin SC, la batterie est directement intégrée dans le manche et il n’est pas possible de la démonter.
Fonctions & Utilisation
Maintenant que nous avons fait le tour de l’AK2000s, le moment est venu de nous pencher sur ses fonctions, et donc sur ce qu’il propose en utilisation.
Après avoir sorti le stabilisateur de sa boîte, la première chose à faire sera de placer votre caméra dessus et de l’équilibrer. La procédure n’est pas très compliquée, mais elle exige un minimum de rigueur et il faudra ainsi vous assurer que votre boîtier soit bien équilibré sur tous les axes.
Si vous ne faites pas les choses comme il faut, alors les moteurs du stabilisateur travailleront plus que de coutume, ce qui pourra épisodiquement se traduire par des vibrations ponctuelles.
Une fois l’équilibrage fait, il faudra encore brancher le stabilisateur à votre boîtier afin de pouvoir utiliser les commandes déportées. Feiyu a bien fait les choses et le stabilisateur est livré avec différents adaptateurs convenant à toutes les marques, et ce même sur le pack standard.
Toujours au rayon des bonnes idées, on peut également citer le double plateau de dégagement rapide qui nous permettra de gagner pas mal de temps en nous évitant de devoir tout rééquilibrer à chaque utilisation.
À noter que le premier plateau, celui qui vient se fixer sous le boîtier, est en plus compatible avec les systèmes de fixation de Joby. Il sera du coup parfaitement possible de l’utiliser pour accrocher le boîtier à un GorillaPod, ce qui est plutôt cool lorsqu’on a tendance à alterner les systèmes.
Le démarrage se fait en deux à trois secondes. Une fois que tout est en ordre, quatre boutons vont apparaître sur l’écran du stabilisateur. Ils vous permettront de passer rapidement d’un mode à l’autre.
Le bouton situé en haut à gauche renvoie vers le lock mode. Une fois sélectionné, le stabilisateur bloquera votre boîtier dans la direction dans laquelle il se trouve. Ce mode sera notamment intéressant pour filmer un sujet en train de se déplacer.
Le second bouton permet d’activer le mode panorama. L’axe vertical sera toujours bloqué, mais ce ne sera pas le cas de l’axe horizontal. Il ne vous laissera alors plus qu’à tourner le stabilisateur vers la gauche ou la droite pour réaliser des panoramas.
Le troisième bouton activera le pan & tilt mode. Il s’agit d’un mode panorama étendu. Cette fois, le boîtier suivra tous les déplacements du stabilisateur, que ce soit vers la gauche, la droite, le haut ou le bas.
Ensuite nous avons le All Follow Mode qui propose exactement la même chose, mais pour tous les axes et notamment les diagonales.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’AK2000s ne s’arrête pas là. En effectuant un balayage de la droite vers la gauche sur l’écran de contrôle, il sera en effet possible d’accéder à un cinquième mode, un mode baptisé inception. Une fois ce mode sélectionner, votre boîtier se relèvera vers le haut et il faudra donc coucher le stabilisateur pour le placer à l’horizontale. Après, il ne vous restera plus qu’à régler la vitesse avec le stick et appuyer sur l’un des boutons pour que votre boîtier se mette à pivoter sur lui même.
Ce mode est vraiment pratique, d’autant que vous pourrez changer rapidement le sens de la rotation ou même le nombre de rotations à effectuer.
Et un sixième mode est également proposé, un mode dédié cette fois aux motionlapses.
Je n’ai cependant pas eu l’occasion de le tester et je ne peux pas vous dire ce qu’il vaut sur le terrain.
Mais au delà de ces différents modes, il est également possible de contrôler la configuration du boîtier et d’accéder à des paramètres directement depuis le stabilisateur. Il faudra ainsi effectuer un balayage de la gauche vers la droite sur l’écran pour voir apparaître un écran divisé en deux colonnes.
Celle de gauche permettra de modifier l’exposition et celle de droite la sensibilité.
En effectuant le même geste une seconde fois, vous pourrez accéder à la balance des blancs et la modifier une fois encore sans avoir besoin de passer par le boîtier.
Plusieurs paramètres sont aussi accessibles pour le stabilisateur. En faisant deux balayages horizontaux de la droite vers la gauche à partir de l’écran des modes, vous pourrez ainsi accéder à quatre boutons.
Le premier vous permettra de configurer le payload et donc la manière dont la nacelle va stabiliser votre boîtier, avec un bouton permettant de déterminer automatiquement les réglages les plus adaptés à la charge soutenue.
Le second bouton vous donnera la main sur les shooting modes avec quatre options possibles : par défaut, smooth mode, action mode et customize.
Concrètement, les deux modes les plus intéressants sont les smooth et action mode. Dans le premier cas, le stabilisateur privilégiera la précision pour vous permettre de créer des mouvements ultra fluide. Dans le second, il mettra l’accent sur la vitesse. Le stabilisateur sera alors beaucoup plus réactif.
Et pour aller encore un peu plus, il sera aussi possible de se rendre dans le menu settings, un menu qui vous permettra notamment de lancer le calibrage automatique du stabilisateur.
Alors après, la liste n’est pas exhaustive non plus. Je ne vais pas tout détailler, mais sachez tout de même que Feiyu propose en option un follow focus et une télécommande pour piloter le stabilisateur à distance, une télécommande capable de reconnaître vos gestes.
Et si vous n’avez pas les moyens d’investir dans cet accessoire, alors vous pourrez aussi retrouver les mêmes fonctions depuis l’application Feiyu On, que j’avais déjà évoquée dans mon test de l’AK4000 si je ne me trompe pas.
En Conclusion
Si Feiyu a réussi à s’imposer durablement sur le marché de la stabilisation, ce n’est pas pour rien. La firme a en effet prouvé à maintes reprises sa capacité d’innovation et l’AK2000s s’inscrit pleinement dans cette tendance.
Et ce qui m’a frappé, finalement, c’est le confort procuré par ce système de double poignée.
Elle permet en effet de mieux répartir le point du stabilisateur et de son boîtier, ce qui rend du même coup les séances de shooting plus confortables. Et puis, surtout, cette configuration rend le produit très flexible. Et si vous êtes adeptes de l’effet inception ou des séquences tournées au raz du sol, alors vous devriez être très sensibles à cet argument.
D’autant que derrière, les moteurs et les nouveaux algorithmes font très bien le job et ils parviennent ainsi à supprimer la plupart des tremblements intempestifs.
Vous l’aurez compris, l’AK2000s m’a pas mal séduit. Après, il y a la question du prix. Pour l’instant, le stabilisateur coûte un peu plus cher que le Ronin SC et cela risque malheureusement de freiner les vidéastes les moins fortunés. Maintenant, son prix devrait rapidement baisser dans ces prochaines semaines.
Comme son nom l’indique ((plutôt bien)), l’AK2000s succède à
l’AK2000. ((et)) il s’adresse ((donc)) aux propriétaires d’((un)) hybrides ou de((’un ))
petits reflexs. La charge utile maximale ne pourra ((en effet)) pas excéder
les 2,2 kg, avec ((l’))optique, la batterie et ((les cartes)) mémoire embarqués.