TEST de l’Oukitel K10000 PRO – Une grosse brute au cœur tendre

Oukitel n’est pas le constructeur chinois le plus connu, et pourtant, ce dernier se fait remarquer depuis quelques années au travers de modèles salués pour leurs énormes batteries et leurs designs… particuliers. Il s’agit notamment de la lignée K, et la bonne nouvelle c’est que nous avons eu l’occasion de tester pendant deux semaines un certain Oukitel K10000 Pro.

Pourquoi K10000 ? Eh bien tout simplement parce que le terminal embarque une batterie de 10000 mAh, capable de mettre une bonne grosse droite des familles à l’immense majorité de ses concurrents sur l’entrée de gamme, car oui, notre K10000 Pro est proposé sous la barre symbolique des 200 euros.

De quoi le considérer d’emblée comme une offre intéressante sur un secteur qui manque souvent de piquant.

Fiche Technique

Et du piquant, le terminal d’Oukitel n’en manque pas, du moins pour un smartphone de cette gamme. Il suffit d’ailleurs de jeter un coup d’oeil à sa fiche technique pour s’en rendre compte.

Lancé en juin dernier, le smartphone se pare notamment d’un assez bel écran IPS 1080p de 5,5 pouces et d’un SoC en provenance de chez MediaTek.

Il s’agit du MT6750T, une puce 8 cores équipant de nombreux smartphones entrée de gamme, nous la retrouvons d’ailleurs sur les Neffos X1 Lite et LG K10, que nous avions testés en septembre. Elle se trouve ici cadencée entre 1 Ghz et 1,50 Ghz, et épaulée de 3 Go de mémoire vive (contre seulement 2 sur l’Oukitel K10000).

Côté stockage, le bougre dispose de 32 Go de mémoire, bien évidemment extensibles via Micro SD.

Deux modules photo sont évidemment de la partie, un capteur 5 Mpx en façade et un autre 13 Mpx au dos.

Pour ce qui est de la connectique, le terminal embarque un prise Jack et une entrée Micro USB, et profite en termes de réseau du Wifi 802.11 a/b/g/n, du Bluetooth 4.2, et des bandes de fréquences 4G suivantes : 800, 1800 et 2600 Mhz (celle des 700 Mhz manque toutefois à l’appel).

Notons enfin que le mobile fonctionne sous Android 7.0 Nougat ; qu’il est doté d’un lecteur d’empreintes digitales ; qu’il est équipé – comme nous l’avons dit – d’une batterie 10000 mAH compatible charge rapide “Flash Charge” ; d’un double port SIM par défaut ; et que son écran est traité au Corning Gorilla Glass.

Le constructeur ne précise toutefois pas à quelle version du traitement on a droit, ce qui nous pousse à croire qu’il ne s’agit pas de la fameuse Class 5.

Design & Ergonomie

Qu’il est difficile d’aborder la question du design de notre K10000 Pro tout en restant objectif… Ce que l’on peut dire de manière certaine, c’est que ce dernier ne plaira clairement pas à tout le monde.

Oukitel a voulu donner à son téléphone des airs de grosse bête indestructible, tout en soulignant ses lignes au moyen de matériaux relativement classiques – le métal notamment – et d’autres que l’on avait pas forcément vus venir – nous parlons ici du cuir.

La firme chinoise a en effet pris le parti de coller une large bande de cuir australien sur le dos de son mobile pour un résultat assez discutable. Au toucher ce dernier ne respire pas particulièrement la qualité et il se trouve ajusté sur une coque arrière faite d’un plastique assez vilain, pour un résultat qui fera – en dépit des tentatives du constructeur – assez peu “quali”.

Les pièces de métal ajoutées ici et là viendront compenser le tout, et donneront peut-être un certain cachet au téléphone, même si tout est encore une fois question de point de vue…

Toujours est-il que le mobile profite de lignes qui semblent un peu dépassées en 2017, avec de grosses bordures au dessus, au dessous et sur les côté de l’écran, et un look global qui évoque assez franchement les téléphones renforcés que l’on peut trouver chez Caterpillar par exemple.

Le problème viendra du fait que malgré son apparence, le K10000 Pro n’est pas aussi robuste qu’il en a l’air. La qualité d’assemblage n’est pas exceptionnelle (il suffit de secouer le téléphone pour entendre un son “maracas” assez peu rassurant sur la fixation des différentes pièces internes), et les matériaux choisis ne semblent pas particulièrement résistants à l’usage. Heureusement que les plaques de métal sont là pour rehausser un peu le bilan.

Le K10000 Pro reste toutefois un beau bébé. Ou plutôt un gros bébé puisqu’il affiche tout de même 292,5 grammes sur la balance. Inutile de dire qu’on le sent bien lorsqu’on l’a dans la main ou dans la poche – et qu’il n’est pas du genre à se laisser oublier.

À défaut d’être bien placé, le capteur d’empreintes est très réactif.

Au-delà de son poids, le petit dernier d’Oukitel ne se présente pas comme une demi-portion, ce qui sera probablement l’un des défauts principaux du terminal. Si la question de son design restera fatalement une affaire de goût, celle de son ergonomie ne plaira clairement pas en sa faveur.

Il est lourd, il est imposant dans tous les sens du temps (tant en longueur, qu’en largeur, ou pire, en épaisseur), et le tenir correctement en main lorsqu’on a pas de grandes paluches ne sera ni aisé ni confortable.

On paye clairement l’intégration d’une batterie maousse sous la coque arrière, et heureusement que cette dernière s’avère efficace (nous y reviendrons), parce que dans le cas contraire, l’Oukitel K10000 Pro ne serait qu’un gros pavé mal dégrossi…

Ecran & SoC

Voilà un point sur lequel le terminal parvient sans mal à se rattraper. On profite ici d’une dalle IPS Full HD de bonne facture et de belles dimensions (5.5 pouces). Concrètement l’affichage est fin et les couleurs loin d’être vilaines pour un appareil vendu à moins de 200 balles.

On constate tout de même une tendance marquée de l’écran à tirer vers les bleus, mais la chose n’est pas trop embêtante puisqu’en activant le mode “Eye Protection” les couleurs gagneront alors en chaleur sans que ce filtre anti lumière bleue ne s’en prenne trop fortement à l’affichage des blancs, qui resteront correctement calibrés.

Il s’agit là d’une petite astuce qui fera du bien à la rétine et à la colorimétrie. Pourquoi s’en priver ?

Pour le reste la dalle profite d’excellents angles de vision, et d’un taux de luminosité convenable (bien qu’un poil faible en extérieur).

En réalité seul le contraste de l’écran de notre K10000 Pro nous aura semblé perfectible au même titre que la réactivité tactile qui pêche parfois un peu. Mais encore une fois, compte tenu du tarif auquel le terminal est proposé, il serait malavisé de trop critiquer son affichage. D’autant que sur l’entrée de gamme, les dalles 720p sont légions…

Du côté du SoC, nous pourrions faire un copier-coller des remarques que nous avions faites au sujet des Neffos X1 Lite et LG K10, puisque c’est la même puce qui anime ces terminaux et le K10000 Pro.

Cette dernière a l’avantage du nombre avec ses 8 cores, qui feront du bon boulot la plupart du temps. Nous n’avons ainsi pas eu à relever de ralentissements notables et /ou fréquents sur notre modèle de test. L’appareil est fluide et chauffe finalement assez peu, ce qui est évidemment bon signe.

Le problème viendra malgré tout des performances du SoC de MediaTek en jeu. On sent assez clairement que la puce n’a pas été conçue à cet effet.

Si elle sera tout à fait capable de lancer des titres minimalistes sans aucun problème, les jeux en 3D, plus gourmands, s’afficheront quant à eux avec un niveau de détail faiblard et ne profiteront pas d’un framerate suffisamment stable.

On déconseillera donc – et sans grande surprise – l’appareil aux fanas de jeux mobiles.

Son & Autonomie

Côté son, le mobile d’Oukitel fait le grand écart. Nous avons d’une part une sortie Jack tout à fait correcte, bien qu’un peu juste côté volume. Le son y est assez équilibré et s’il manque parfois de relief, le tout reste convaincant avec des basses présentes et des aigus qui ne sont pas complètement noyés. La distorsion est par ailleurs suffisamment rare pour être oubliée et l’on ressort de l’écoute avec le sourire.

Quand on se penche sur le haut-parleur, on descend en revanche d’un sacré cran en termes de qualité audio. Rien d’étonnant à cela, les haut-parleurs de smartphone étant rarement scotchant, mais là, Oukitel est parvenu à nous pondre un speaker tout simplement épouvantable.

Inutile de détailler plus avant ce que ce dernier est capable de produire, il n’ira jamais au-delà d’une cacophonie ultra saturée (même sans pousser le volume à fond) et largement dominée par de vilains médiums.

Voici le haut-parleur, et l’entrée Micro USB. Attention cette dernière est assez “profonde”, il faudra un câble doté d’un embout suffisamment long pour brancher le mobile.

Passons à l’autonomie. Ici pas de surprise, Oukitel fait très fort avec son terminal. La batterie 10000 mAh permet au bougre de tenir entre 4 et 6 jours sans pousser. En activant l’économiseur de batterie, il sera même possible de faire encore mieux, mais nous avouerons ne pas avoir essayé. Économiser la batterie devient en effet une notion que l’on oublie très vite lorsqu’on utilise le K10000 Pro.

Notons que le terminal pourra par ailleurs servir pour recharger un autre appareil (ce qui en dit long sur la capacité de la batterie). Oukitel fournit d’ailleurs un adaptateur (Micro USB vers USB classique) permettant d’utiliser n’importe quel cordon USB à cet effet.

Revers de la médaille, une fois à plat, entre 3h30 et 4 heures de charge seront nécessaires pour que l’énorme batterie de notre K10000 Pro recouvre la totalité de son autonomie.

Photo & Vidéo

Ici aussi le bilan est bon. Le capteur arrière 13 Mpx peut se prévaloir d’un assez joli piqué et d’une restitution fidèle des couleurs. Le constat aura toutefois tendance à être moins positif sur la prise de plans d’ensemble. Là, le tout sera souvent moins net et pas mal de détails passeront à la trappe.

Dans la même idée, le module photo principal du K10000 Pro ne fera pas de miracle lorsque les conditions de luminosité seront un peu compliquées, ou lorsqu’on voudra tout bêtement prendre des photos en soirée.

Le tout sera alors nettement moins convaincant, mais on ne peut pas trop en vouloir à Oukitel, qui arrive de manière générale à intégrer un capteur photo tout à fait honnête sur son smartphone.

En s’appliquant et en faisant attention à la luminosité ambiante, il sera possible de prendre de jolies photos avec un K10000 Pro.

Les couleurs sont souvent bien restituées

On pourra en revanche pester sévère contre l’application photo proposée. À l’image du reste des applications que la marque chinoise nous soumet sur son mobile, l’appli photo s’avère basique de chez basique et pas pratique du tout. Pas de fioritures ici, quelques réglages très succincts sont présents au même titre que deux modes de capture alternatifs (Face Beauty Mode et Picture et Picture), qu’on n’utilisera jamais, car complètement ratés.

À noter que le HDR est dispo, il permettra de rehausser la qualité des photos dans certaines conditions. Sans être indispensable, il nous sauvera parfois la mise – ou plutôt celles de nos clichés, qui auront alors tendance à prendre des couleurs.

La mise au point est efficace

Un mot rapide sur le capteur 5 Mpx qui est également de la partie, en façade cette fois. Ici le constat est sans appel. C’est mauvais sept fois sur dix, la netteté n’est pas au rendez-vous et les couleurs sont souvent très ternes. On aura mauvaise mine sur presque toutes les photos prises… Résumons la situation en disant que pour discuter en visio Skype ou Messenger ça ira parfaitement, mais que les amateurs de selfies fuiront à toutes jambes. Et sur ce point ils auront raison.

Terminons en évoquant la capture vidéo. On se limite ici à du 1080p. La qualité d’image est correcte sans être extraordinaire, les couleurs plutôt naturelles et la netteté suffisante dans la majorité des cas. Reste que la stabilisation est en revanche très perfectible. On aura droit à des clips vidéo qui auront la tremblote même quand on tente d’être le plus stable possible. Dommage.

Sur les plans d’ensemble, le capteur dorsal du K10000 Pro perdra un peu le nord…

Surcouche

Il est temps de boucler ce test en abordant la question de la surcouche appliquée par Oukitel sur le K10000 Pro, et inutile de tourner autour du pot, ça ne va pas.

Le constructeur nous propose un replâtrage particulièrement marqué d’Android 7.0, qui donnera à l’OS des airs d’Android 4.1 Jelly Bean, déployé par Google entre 2012 et 2013. Esthétiquement l’environnement logiciel fait donc un peu vieillot, mais ce n’est toutefois pas le problème majeur.

Jelly Bean est de retour… Pour nous jouer un mauvais tour !

Oukitel a en effet eu la très mauvaise idée de supprimer purement et simplement certaines fonctionnalités présentes par défaut sur Android Nougat. C’est notamment le cas du réagencement à la volée des paramètres rapides, mais aussi du multifenêtrage. Inutile de dire que la chose passe mal, d’autant plus que les ajouts proposés par la surcouche en elle-même sont très peu nombreux et hautement dispensables.

Histoire d’en remettre une couche, la firme chinoise saupoudre le tout d’applications multimédias particulièrement vilaines et datées en termes d’ergonomie. À noter également qu’Oukitel s’avérera parfois inutilement curieux côté données personnelles. On appréciera.

En un mot, la surcouche dispensée par la firme chinoise est une pure catastrophe. Il s’agit d’ailleurs du principal défaut du K10000 Pro, qui passe du coup pour un téléphone daté en termes de software…

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Bonus de fin de test : le K10000 Pro est proposé avec une coque en silicone ET une petite sacoche en cuir. Elle ne sera pas du goût de tout le monde, mais l’initiative est amusante.

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