Test de l’Umidigi Z2

L’Umidigi Z2 m’accompagne depuis pas loin de trois semaines maintenant. On s’est bien entendu lui et moi et le moment est donc bien choisi pour faire un bilan complet de l’expérience.

Cela ne vous aura sans doute pas échappé, mais les constructeurs chinois sont très très en forme en ce moment. Il y a encore de cela deux ou trois ans, les constructeurs coréens, japonais et américains régnaient sans partage sur le marché de la mobilité en Europe.

Umidigi Z2 : image 1

Désormais, la situation est bien différente. Huawei a lancé une gigantesque offense sur le vieux continent et cette stratégie a été profitable à la marque. Elle occupe en effet à présent la deuxième place du podium consacré aux constructeurs officiant sur le marché de la mobilité.

Oui, mais Huawei n’est pas la seule entreprise chinoise à s’intéresser à notre marché. Xiaomi est aussi de plus en plus présent en France et chez nos voisins européens. De même pour Oppo, Vivo ou même Umidigi.

Dans ce test, on va donc se focaliser sur l’un des derniers appareils de cette marque encore peu connue chez nous : l’Umidigi Z2. Du haut de ses 240 €, il offre un rapport qualité / prix difficilement attaquable et vous vous demandez sans doute ce qu’il a dans le ventre.

Design & Ergonomie

Il suffit de prendre en main le téléphone pendant quelques minutes pour savoir où Umidigi a été puiser son inspiration. Le Z2 ressemble en effet beaucoup au P20 de Huawei.

Niveau matériaux, l’Umidigi Z2 est doté d’un boîtier en verre avec une armature métallique joliment bombée. La plaque arrière a été teinte dans un dégradé allant du bleu au violet. Du moins sur la version “twilight”. Umidigi propose en effet plusieurs variantes différentes.

La façade est occupée par un écran très présent. Il offre en effet un ratio affichage / façade assez impressionnant pour un appareil positionné sur ce segment tarifaire. La partie haute de la dalle est en revanche coupée par une languette longue de quelques centimètres.

De manière générale, le Z2 est très agréable en main et il n’est pas aussi glissant qu’on aurait pu le croire. En revanche, il a aussi la très fâcheuse tendance à attirer les traces de paluches. Cela vaut d’ailleurs autant pour le dos de son boîtier que pour sa façade. Toutefois, ici, le problème vient sans doute du film protecteur appliqué sur la dalle.

Pas de grosses surprises au niveau de l’ergonomie. Tous les boutons sont en effet placés sur le côté droit et on trouve très vite ses repères. La trappe d’accès aux cartes est placée de l’autre côté et le connecteur est situé sur la tranche inférieure, non loin de haut-parleur.

Umidigi a en effet choisi de ne pas équiper son téléphone d’une prise casque.

On ne va pas se mentir, le Z2 n’est pas doté d’un design très original, mais cela ne l’empêche pas d’avoir beaucoup de charme et d’offrir un niveau de finition très impressionnant. J’avais déjà eu cette impression lors de ma prise en main et ces quelques semaines de plus passées en compagnie du téléphone m’ont finalement conforté dans mon idée.

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Ecran, Processeur & Autonomie

Côté écran, Umidigi a opté pour une dalle borderless IPS de 6,2 pouces, une dalle capable d’afficher une résolution en 2246 x 1080. Pas d’AMOLED ni de QHD donc et cela aurait de toute façon été étonnant compte tenu du prix de l’appareil.

Cette dalle, elle n’est franchement pas mauvaise. Le contraste est bien marqué et la colorimétrie est assez correcte en dépit d’une luminosité un poil faiblarde. Ici, le Z2 me rappelle finalement beaucoup le Xiaomi Mi A1. Les deux dalles sont assez proches l’une de l’autre en termes de qualité.

Non, l’écran n’est pas mauvais, mais il manque malheureusement les options de personnalisation habituelles. Umidigi a opté pour une ROM stock et cette dernière ne propose aucune option pour modifier la température de la dalle. C’est vraiment dommage puisque nous ne pourrons du coup pas la personnaliser suivant nos goûts.

Maintenant, en dépit de cet oubli, la dalle se comporte bien en toute occasion et cela vaut autant pour une utilisation standard que pour un usage multimédia. Il sera parfaitement possible de regarder une série sur le terminal sans avoir les yeux qui saignent.

Après, le côté borderless est à relativiser. La dalle du terminal est en effet encadré par des bordures assez présentes et entre l’encoche et le menton large de quelques millimètres, on peut difficilement les ignorer.

Concernant le processeur, le choix du constructeur s’est porté sur un Helio P23 couplé à un Mali G71 MP2 et à 6 Go de mémoire vive avec pas moins de 64 Go de stockage.

Dans la vie de tous les jours, le terminal tourne plutôt bien, mais la situation n’est pas non plus totalement parfaite.

Si la navigation au sein de la plateforme est plutôt fluide, le temps de chargement des applications laisse parfois à désirer et il faut ainsi attendre, en moyenne, entre deux et trois secondes entre le moment où l’on appuie sur l’icône et le moment où l’outil apparaît à l’écran.

Pour moi, ce problème tient cependant davantage à un manque d’optimisation qu’à un mauvais processeur. Umidigi a d’ailleurs déployé une première mise à jour qui améliore la situation.

Il faut également savoir que ce problème survient principalement lorsque vous démarrez l’application pour la première fois et le chargement est ainsi instantané lorsque vous allez la chercher en passant par le multitâche.

Et dans les jeux alors ? La plupart des titres fonctionnent sur le Z2. Cela vaut notamment pour PUBG Mobile. Il ne faudra cependant pas espérer jouer en mode ultra non plus. En réalité, il sera préférable d’appliquer des réglages moyens pour éviter de problématiques latences.

Umidigi a également équipé son appareil d’une batterie de 3850 mAh. Elle est compatible avec le chargement rapide et c’est évidemment une très bonne chose.

D’autant que l’autonomie de l’appareil est assez perfectible. Si le Z2 tient assez bien la charge, il a aussi tendance à continuer à consommer de l’énergie lorsqu’il se trouve en veille. Du coup, on se retrouve souvent avec une batterie faiblarde le matin et il est donc impératif de repasser par la case recharge avant de partir au boulot.

Là encore, pour moi, c’est clairement un problème d’optimisation. Le premier patch a pas mal arrangé la situation d’ailleurs et je reste par conséquent assez confiant sur l’avenir.

En dépit de ce problème de surconsommation, le Z2 sera tout à fait en mesure de tenir une journée sans trop de difficultés. Voir un peu plus en faisant attention.

Pour évaluer la rapidité du modem de l’appareil, je me suis une fois de plus appuyé sur nPerf et sur ma SIM Soch, toujours à partir de la région parisienne. L’appareil a atteint les 14,77 Mbps en réception et les 1,52 Mbps en envoi, avec une latence de 13 ms. Ce qui donne un score de 79.31 points en navigation et de 90.44 points en vidéo pour un score total de 72011 points.

Si les valeurs en réception et émission sont franchement faiblardes, le Z2 s’en tire mieux que le Galaxy A6+ (testé ici) pour le reste.

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Photo & Vidéo

Umidigi a équipé son appareil d’un module photo dorsal composé de deux capteurs. Le capteur principal atteint une définition de 16 millions de pixels et il est couronné d’une optique composée de cinq éléments, une optique capable d’ouvrir à 2.0. En marge, on trouve un second capteur de 5 millions de pixels dédié pour sa part au calcul de la profondeur de champ.

Je m’attendais à des résultats médiocres compte tenu du positionnement tarifaire du terminal, mais ce n’est pas le cas.

Alors bien sûr, l’Umidigi Z2 ne sera pas en mesure de rivaliser avec un iPhone X ou un P20 Pro, mais il sera tout de même en mesure de produire des images de bonne qualité avec un piqué et une dynamique correcte en extérieur.

La colorimétrie ne tombera toujours juste en revanche et les photos auront parfois tendance à tirer vers le brun lorsque le module photo est directement exposé à la lumière. Cette photo, par exemple, a été prise en fin de matinée et non pas durant la golden hour.

En intérieur, le terminal perdra inévitablement du détail. Les contours des objets seront moins nets et des artefacts pourront parfois apparaître dans certains cas. Toutefois, la situation n’est pas critique non plus et les photos resteront exploitables.

En revanche, il semblerait que la puce associée au capteur photo soit victime de surchauffes ponctuelles. Durant ces semaines de test, le terminal a coupé à plusieurs reprises l’application photo en raison d’un problème de température. L’appareil était effectivement très chaud au niveau de la partie supérieure du téléphone. Il faut cependant signaler que ce problème s’est surtout produit en extérieur et en pleine journée. Le tout par un temps radieux.

Maintenant, ce problème ne s’est pas posé avec mes autres téléphones. La partie logicielle est peut-être en cause.

Il faut tout de même signaler que ces problèmes de surchauffe surviennent aussi dans d’autres cas, et notamment lorsque le CPU est très sollicité. Il lui arrive fréquemment de dépasser les 60 °C et il faut avouer que c’est assez désagréable lorsque le téléphone est tenu en main.

En vidéo, le Z2 se limite au 1080p et au 720p. Il ne peut donc pas filmer en 4K. La cadence d’image est bloquée pour sa part à 30 images par seconde. Les amateurs de ralentis auront donc tout intérêt à se diriger vers un autre appareil.

Le terminal est capable de capturer des vidéos correctes, avec un bon piqué et une colorimétrie naturelle. Le stabilisateur n’est pas mauvais, mais il ne sera pas non plus en mesure de supprimer tous les tremblements. Si vous comptez filmer beaucoup avec le téléphone, il faudra donc investir dans un gimbal. Remarquez, là-dessus, tous les téléphones sont logés à la même enseigne.

L’application est extrêmement sommaire. Elle propose en tout et pour tout deux modes de prise de vue : image et vidéo. En dehors du flash et du HDR, il est donc impossible de prendre la main sur les options de prise de vue.

La seule option créative, ce sont les filtres accessibles par le biais du bouton placé aux côtés du déclencheur. Les photographes n’y trouveront pas leur compte, mais ils pourront toujours passer par une autre application.

Côté selfies, on a la même configuration qu’à l’arrière et le téléphone propose donc un module double composé d’un capteur de 16 millions de pixels (f/2.0) et d’un capteur de 5 millions de pixels. Curieusement, le module s’en tire assez bien et il est capable de produire de jolies photos… lorsque la lumière est au rendez-vous. En raison de la petite ouverture de son objectif, l’appareil aura en effet un peu plus de mal en intérieur ou en soirée.

Le haut-parleur est assez bien équilibré. Les aigus et les médiums sont très présents, certes, mais on a aussi un peu de basses derrière. Bon point également, le son ne grésille pas, et ce même lorsqu’il est poussé à fond. Encore que, tout dépend de la musique.

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Fonctions & Surcouche

L’Umidigi Z2 est livré sous Android 8.1 Oreo et il est totalement dénué de surcouche. Le constructeur a ainsi opté pour une ROM Stock et c’est évidemment une bonne nouvelle pour les puristes.

Toutes les fonctions propres à Oreo sont donc proposées et cela vaut notamment pour les appuis longs sur les icônes. Il suffira ainsi d’appuyer pendant quelques secondes sur l’icône des SMS pour faire apparaître la liste de nos principaux correspondants et leur envoyer un message direct. Même chose pour les appels, Gmail ou même Chrome.

L’écran partagé est présent lui aussi. Pour afficher côte à côte deux applications, il suffira ainsi de se rendre dans le multitâche et d’appuyer longuement sur une toile pour la glisser ensuite vers le haut. En la relâchant, la plateforme nous proposera de choisir la deuxième application à afficher, toujours à partir du multitâche.

Il est également possible d’épingler des vidéos sur l’écran d’accueil, mais cela ne fonctionne pas avec toutes les applications. YouTube n’a pas voulu le faire, contrairement à Netflix qui s’est montré un peu plus conciliant.

Umidigi a eu la main légère au niveau des bloatwares et le terminal est ainsi surtout livré avec les applications Google. C’est évidemment une bonne chose.

De manière générale, la plateforme est très fluide et les ralentissements sont rares. En revanche, le lecteur d’empreintes a un peu tendance à pédaler dans la choucroute et il n’est clairement pas un monstre de réactivité, ce qui nuit finalement pas mal à l’expérience générale.

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En Conclusion

Et le moment est venu de conclure.

Niveau design, bien sûr, l’Umidigi Z2 n’est pas très original, mais il a au moins le mérite de proposer des prestations très convaincantes. C’est en effet un bel appareil.

L’écran est très correct et le processeur s’en sort assez bien pour toutes les tâches courantes. Il aura un peu plus de mal avec les jeux les plus gourmands, mais ce n’est pas vraiment étonnant compte tenu du positionnement tarifaire du terminal.

L’autonomie est clairement perfectible. Maintenant, je ne pense pas que ce soit la batterie qui soit en cause. À mon sens, le problème vient surtout de la partie logicielle et c’est plutôt une bonne nouvelle puisque le constructeur pourra logiquement corriger le tir par l’intermédiaire de patchs.

Le Z2 n’est pas mauvais en photo et en vidéo, mais il n’a rien d’exceptionnel non plus et il montrera rapidement ses limites en soirée ou en intérieur.

Pas grand-chose à dire au niveau de la plateforme. Android Stock tourne bien et l’interface est vraiment propre. Après, les problèmes de surchauffe gâchent un peu l’expérience et j’espère qu’Umidigi corrigera rapidement le tir.

Alors maintenant, il faut aussi prendre en considération le prix de vente du téléphone. Il est proposé autour des 220 € et on peut dire qu’il est plutôt accessible. Suffisamment en tout cas pour s’imposer comme une alternative solide aux appareils coréens ou japonais. Après, la vraie difficulté pour Umidigi sera de s’imposer face à Xiaomi ou même Huawei et Honor. Là, je pense que le constructeur va avoir pas mal de pain sur la planche.

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