Test des Moto G8 Power et Moto G8 Power Lite, l’endurance à petit prix

Motorola a récemment lancé deux nouveaux appareils milieu de gamme, les Moto G8 Power et Moto G8 Power Lite. Voici leur test. 

Motorola propose trois gammes différentes. Les Moto One viennent se positionner sur le haut de gamme, les Moto G sur le milieu de gamme et les Moto E sur l’entrée de gamme.

Les Moto G8 Power et Power Lite aux côtés d'un iPhone 11 Pro Max
Les Moto G8 Power et Power Lite aux côtés d’un iPhone 11 Pro Max

Mais derrière, on trouve aussi parfois plusieurs appareils au sein d’une seule et même gamme. Et la plus généreuse en la matière est celle des G puisqu’il regroupe actuellement trois terminaux : le Moto G8, le Moto G8 Power et le Moto G8 Power Lite.

Les Moto G8 Power et Moto G8 Power Lite sont les modèles les plus récents et ils ont pour principale particularité d’embarquer de très grosses batteries, avec en prime des tarifs extrêmement accessibles. Le premier est en effet proposé à partir de 249 € et le second à partir de 179 €.

Et comme on va le voir tout au long de ce test, le rapport qualité/prix est plutôt intéressant.

Design & Ergonomie

Les Moto G8 Power et Power Lite ne sont clairement pas des demies portions. Le Power a en effet des dimensions proches de celles d’un iPhone 11 Pro Max et le Power Lite va encore plus loin. Il s’étire en effet un peu plus en longueur.

Leur poids reste en revanche contenu. Le premier ne dépasse pas les 197 grammes, contre 200 grammes pour le second. On est donc loin des 226 grammes du dernier-né des laboratoires d’Apple.

Si les G8 Power et G8 Power Lite reprennent globalement les mêmes codes visuels, ils sont finalement assez différents l’un de l’autre. Le premier a ainsi droit à un dos brillant avec une texture imitant le kevlar tandis que le second par sur un plastique mat avec un dégradé de couleurs tirant du mauve vers le bleu.

Dans les deux cas, on retrouve un lecteur d’empreintes à l’arrière, un lecteur dans lequel a été gravé le logo de la marque. Une bonne manière de joindre l’utile à l’agréable.

Les deux appareils sont aussi très différents l’un de l’autre lorsqu’on les regarde de face. Le G8 Power est équipé d’un écran à poinçon, contre un écran à encoche pour le Lite. Pas d’écran incurvé en vue, donc. Côté bordure, le ratio affichage/façade reste correct.

L’ergonomie ne change pas d’un modèle à l’autre. Tous les boutons sont donc regroupés sur la tranche droite avec les deux boutons du volume en haut et le bouton de mise sous tension en bas. Motorola a appliqué une texture crantée à ce second afin de le rendre plus facile à trouver du bout des doigts.

La connectique est plutôt généreuse. En plus du connecteur placé sur la tranche inférieure, les Moto G8 Power embarquent une prise casque. Toujours parmi les bons points, on pourra aussi citer le module photo qui ne dépasse pas de la coque.

Gros bémol en revanche, les deux appareils ne font pas jeu égal sur le terrain du format de connecteur. Le Power embarque un connecteur USB Type-C et le Power Lite un Micro USB. C’est vraiment dommage, d’autant que les connecteurs USB Type-C ne sont pas forcément beaucoup plus chers.

Dans l’ensemble, la prise en main est agréable. Certes, les G8 Power sont assez imposants, mais ils n’ont pas tendance à glisser et ils sont du coup très agréables à manipuler.

En revanche, ils sont uniquement résistants aux éclaboussures et il sera donc préférable de les tenir à bonne distance de la baignoire.

Ecran, Processeur & Autonomie

Les Power et Power Lite sont assez proches l’un de l’autre sur la partie technique. L’écran, pour commencer, est dans les deux cas de type IPS, avec une diagonale de 6,4 pouces d’un côté et de 6,5 pouces de l’autre.

La définition change en revanche et si le Power atteint le Full HD+, le Power Lite se limite au HD+.

Je m’attendais à de grosses différences entre les deux dalles, mais ce n’est étonnamment pas le cas. La colorimétrie reste assez similaire et on a dans les deux cas une belle sensation de netteté dans les films ou les séries.

Alors bien sûr, on est pas non plus au niveau d’un Oppo Find X2 Pro ou même d’un iPhone 11 Pro, mais on sent tout de même l’orientation multimédia prise par Motorola sur ces deux appareils.

En revanche, on a clairement une différence au niveau du son.

Le haut-parleur du G8 Power est de bien meilleure qualité et il tire moins sur les aigus que celui du G8 Power Lite. Le son est également moins étouffé, ce qui n’a rien de surprenant puisque celui du modèle « lite » est placé au niveau de la plaque arrière. Un choix assez malheureux puisque notre main aura du coup souvent tendance à le recouvrir.

Il y a aussi des différences au niveau de la puce. Le Power est animé par un Snapdragon 665 couplé à 4 Go de mémoire vive, contre un Helio P35 pour le Power Lite. J’aurais bien entendu préféré retrouver un Snapdragon 765G, ne serait-ce que pour sa compatibilité avec la 5G, mais Motorola a fait au mieux pour conserver le prix de vente le plus bas possible. Ce qui passe bien entendu par quelques compromis.

Reste que les Moto G8 Power et Power Lite sont restés fluides en toute circonstance durant mes tests. Mieux encore, ils ont été en mesure de faire tourner des titres très exigeants comme Call of Duty Mobile.

Bon point également, la chauffe reste maîtrisée, même sur le modèle fonctionnant sous MediaTek.

Motorola a beaucoup mis l’accent sur l’autonomie de ses appareils. Dans les deux cas, on va effectivement trouver une batterie de 5000 mAh. Sur son site, le constructeur évoque une autonomie supérieure à 2 jours.

En ce qui me concerne, j’ai fait tourner PC Mark sur les deux téléphones à plusieurs reprises pour calculer une moyenne. Le Power a tenu 20h30 et le Power Lite 21h14.

C’est vraiment pas mal, mais attention, car seul le premier modèle a droit à la charge rapide 15 W, le second se limitant au 10 W. Et forcément, sur une batterie de cette capacité, ça a son importance. Je trouve du coup dommage d’avoir limité la charge 15 W au modèle le plus cher.

Photo & Vidéo

Le Moto G8 Power embarque à l’arrière un module composé de quatre capteurs, et plus précisément d’un capteur de 16 millions de pixels surmonté d’un grand angle ouvrant à f/1.7, d’un capteur de 2 millions de pixels réservé à la macro, d’un capteur de 8 millions de pixels avec un ultra grand angle ouvrant à f/2.2 et offrant un champ de vision de 118 ° et, enfin, d’un capteur de 8 millions de pixels accompagné d’un téléobjectif offrant un zoom optique 2x et une ouverture à f/2.2.

Le Power Lite va un peu moins loin en proposant un capteur principal de 16 millions de pixels avec une ouverture à f/2.0 et deux capteurs supplémentaires. Le premier pour la macro, le second pour la profondeur de champ.

On perd donc le téléobjectif et l’ultra grand angle sur le modèle « lite », ce qui veut aussi dire un peu moins de flexibilité à la clé.

De jour, les Power et Power Lite sont capables de sortir des images très correctes.

Le piqué n’est pas mauvais, de même pour la colorimétrie. Et ce en dépit du fait que les deux appareils ont tendance à saturer un peu. La dynamique m’a un peu laissé sur ma faim, mais elle reste correcte quand la lumière est là. Attention par contre à la mise au point sur le Power Lite. Elle n’est pas franchement très réactive.

En intérieur et à la nuit tombée, la situation se complique très vite. Les images seront un peu moins nettes.

Mais le vrai problème vient de la dynamique. Les ombres ont la fâcheuse tendance a être un peu bouchées et vous vous retrouverez donc avec des images très sombres et avec peu de détails au niveau des ombres. La balance des blancs reste en revanche bien maîtrisée.

Le Power est le seul a proposer plusieurs longueurs focales. Il permet en effet de basculer, au choix, vers un grand angle, un ultra grand angle et un zoom 2x.

Le passage d’une longueur focale à l’autre est parfois un peu lent, mais les clichés sont convaincants. Du moins lorsque la lumière est là. On conserve un bon niveau de piqué, même sur le zoom, et la colorimétrie se tient d’un objectif à l’autre.

En revanche, dès que la lumière vient à manquer, tout se complique. L’ultra grand angle et le zoom ne parviendront pas à compenser le manque de lumière avec l’ouverture de leur optique et le téléphone montera très vite en ISO. Avec, à la clé, des artefacts et des contours très baveux.

Le mode macro du Power m’a pas mal plu aussi, mais attention, car il n’est pas exploitable en basse luminosité. Il faudra donc beaucoup de lumière pour en profiter.

Les vidéos ne sont clairement pas le point fort des G8 et G8 Lite. Les séquences manquent cruellement de piqué et les couleurs saturent très vite. Quant à la stabilité, elle reste anecdotique.

Vous l’aurez compris, les G8 Power ne s’adressent clairement pas aux vidéastes.

Plateforme & Fonctions

Contrairement à beaucoup de constructeurs, Motorola a choisi de ne pas dénaturer la plateforme de ses terminaux. Ces derniers sont donc livrés avec une ROM très proche de la version stock d’Android, mais aussi avec quelques fonctions propres à la marque.

Sur le papier, c’est plutôt sympathique, mais il y a tout de même un problème à souligner : les Moto G8 Power et Power Lite ne font pas jeu égal sur ce terrain et seul le premier a droit à Android 10. Le second doit en effet se contenter de la neuvième version de la plateforme, ce qui est finalement assez frustrant.

Dans l’ensemble, l’expérience reste proche d’un modèle à l’autre, mais il y a tout de même des fonctions qui font cruellement défaut au Power Lite. Comme un vrai mode nuit ou encore un système de navigation par gestes.

Même chose pour certains éléments visuels comme les icônes du menu des réglages par exemple.

Les expériences Moto manquent aussi à l’appel sur le Power Lite. C’est dommage, car ces dernières sont plutôt bien pensées. Elles permettent pas mal de choses, comme d’activer ou de désactiver des gestures supplémentaires afin d’accéder plus vite à certains outils, ou encore de forcer le terminal à garder l’écran allumé lorsqu’on le regarde, et ce même si nous d’interagissons pas directement avec l’appareil.

Même chose pour le Moto Gametime, uniquement présent sur le Power. Ce mode s’active lorsqu’on lance un titre et il permet de faire pas mal de choses en plus de couper les notifications.

Grâce à lui, nous pourrons accéder en un instant aux outils de capture, mais aussi garder un oeil sur nos réseaux sociaux et les ouvrir ainsi en surimpression de nos parties. L’idée étant de nous permettre de publier rapidement des captures sur Twitter ou Facebook sans pour autant devoir quitter la partie en cours.

Et forcément, il est vraiment très irritant de retrouver toutes ces fonctions sur un appareil, et pas sur l’autre.

Je trouve ça vraiment dommage, d’autant plus que le fait de proposer une ROM proche de la version stock d’Android devrait justement permettre d’éviter ce genre de situation.

En Conclusion

On me demande souvent quel est le meilleur smartphone du marché. Et à chaque fois, ma réponse est exactement la même : tout dépend des usages.

J’en ferai peut-être une vidéo un jour, mais pour moi cette notion d’usage est primordiale. Et Motorola l’a justement pris en compte.

Les Moto G8 Power et Power Lite ne s’adressent pas aux gamers, ni même aux mordus de tech. Ils visent un segment milieu de gamme et ils sont faits pour des personnes qui ont des usages assez variés et qui ont besoin d’une grosse autonomie.

Et clairement, le contrat est respecté. Les G8 Power sont bien construits, ils ont une belle dalle et ils sont suffisamment puissants pour du multimédia et même un peu de jeu, avec en prime une très belle autonomie. Le volet photographique est un peu en retrait, bien sûr, mais c’est assez logique compte du public visé. Pour conserver des prix de vente aussi bas, il fallait faire des concessions.

Maintenant, il y a quand même deux points qui m’ont gêné. Le premier a trait au connecteur. Proposer de l’USB Type-C sur un modèle et du Micro USB sur l’autre, c’est un peu abusé. Et c’est pareil pour la plateforme. Je ne comprends pas pourquoi le Power est le seul à bénéficier d’Android 10. Pour moi, les deux appareils devraient être placés sur le même pied d’égalité.

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