TEST du Dell G5 15 : une alternative sérieuse au Nitro 5 d’Acer

Quand on parle de PC Gamer chez Dell, on pense surtout à Alienware, la filiale gaming du géant américain. Pourtant, la marque détient une gamme bien à elle dédiée aux machines taillées pour le jeu. L’un des derniers terminaux de Dell en la matière répond au nom de G5 15, et figurez-vous que la firme nous l’a fait parvenir en test pour une durée d’une semaine et demie.

Nettement plus sobre dans ses lignes que les bécanes de chez Alienware, le G5 pourrait notamment attirer l’attention des joueurs occasionnels en quête d’une machine performante, modérément tapageuse et surtout abordable. Reste toutefois à savoir si le bougre tient la route en dehors d’un usage essentiellement centré sur le jeu, et s’il s’avère suffisamment polyvalent pour convaincre là où ses concurrents ont parfois du mal à transformer l’essai. La réponse, naturellement, vous sera donnée au fil des prochains paragraphes, mais la première impression est bonne. D’autant que, de prime abord, le rapport performance prix est ici très intéressant.

Fiche Technique

Le Dell G5 15 que nous avions en prêt est issu des variantes “milieu de gamme” proposées par Dell. Il profite d’une fiche technique qui fait bonne impression. En voici les principales composantes :

  • Une dalle IPS Full HD de 15,6 pouces
  • Un processeur Intel Core i5-8300H (4 Cores / 8 Threads, 8 Mo de cache)
  • 8 Go de DDR4 (2 x 4 Go à 2666 MHz)
  • Une Nvidia Geforce GTX 1060 6 Go (Design MaxQ)
  • Un SSD PCIe NVMe de 128 Go pour le système et un HDD de 1 To (5400 tr/min) pour le stockage

Tout ce beau monde est proposé au tarif indicatif de 999 euros. Bien sûr, d’autres versions existent, pour des prix qui s’étalent alors entre 799 et 1459 euros. Les différences se situent essentiellement du côté du processeur embarqué (Core i7-8750H sur les modèles plus cossus), de la puce GPU (des GTX 1050 et 1050 Ti remplacent dans certains cas la GTX 1060 de notre modèle) et du stockage (256 ou 512 Go de SSD sont disponibles sur certaines machines).

À noter que la variante la plus haut de gamme du G5 15 se pare d’une dalle IPS 4K, et se trouve propulsée par le concours d’un Core i7-8750H, d’une GTX 1060 et de 16 Go de RAM.

Design & Assemblage

Assez peu gracieux, mais pas vilain pour autant, le G5 est une machine étonnamment passe-partout, qui dénote pas mal dans un milieu du PC pour gamer dopé aux néons et autres effets lumineux confinant parfois au kitsch. Ici, Dell fait dans le basique et laisse plutôt à Alienware le soin de ravir les mirettes des joueurs attachés aux LEDs RGB. Sur le G5, l’idée semble avant tout de proposer une machine robuste, et de ne pas trop s’investir sur le choix des matériaux composant son châssis.

Pas matières particulièrement prestigieuses dans le cas présent donc, le constructeur de Round Rock préfère cette fois miser sur le plastique, comme Acer et son Nitro 5, par exemple. Une machine que Dell semble d’ailleurs avoir dans le collimateur avec son G5.

Si le plastique est presque omniprésent sur l’appareil (exception faite de la zone dédiée au clavier et aux repose-poignets composée d’une seule plaque de métal brossé), l’assemblage, lui, n’en est pas moins sérieux. Pas de souci à se faire de ce côté, l’expérience de Dell en la matière sait primer sur le reste, et l’ensemble profite donc d’une qualité de construction tout à fait sérieuse. D’ailleurs, contrairement à la machine d’Acer évoquée plus haut, le présent terminal paraît solide et il pèse aussi son poids. Signe de qualité ? On vous laisse juge de la question, mais il est clair qu’une fois en place le G5 ne risque pas de s’envoler.

Pourtant, parmi les PC portables dédiés au Gaming, le terminal est loin d’être le plus lourd ou le plus volumineux. Le G5 reste relativement compact pour du 15,6 pouces, même si l’on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait pu l’être un peu plus, notamment si Dell avait rogné sur les imposantes bordures qui encadrent l’écran. Mais nul doute qu’un format plus restreint aurait mis un coup aux capacités de la machine en termes de dissipation, ce qui aurait été fichtrement embêtant. Nous y reviendrons plus bas.

Au rang des vrais défauts du G5 on notera par contre la présence d’un trackpad bizarrement monté (il paraît branlant) et positionné trop à gauche pour être utilisé confortablement. Dans la même veine, la touche de mise sous tension, qui fait aussi office de capteur d’empreinte, n’est pas idéalement placée.

Clavier & Connectique

Avec 3 ports USB 3.1 pleine taille, 1 port USB Type-C Thunderbolt 3 (compatible DisplayPort), 1 sortie HDMI 2.0, 1 entrée Ethernet RJ45, 1 sortie Jack 3,5 et 1 lecteur de cartes SD, on ne peut pas dire que le G5 15 fait dans la demi-mesure question connectique. C’est une bonne nouvelle à l’heure où le Type-C a tendance à faire un peu trop la loi, mais cela n’a rien de surprenant sur une machine pensée pour le jeu, dont l’épaisseur et les dimensions générales permettent d’intégrer une connectique digne de ce nom.

On peut donc utiliser le G5 comme un vrai PC et ne pas s’encombrer d’adaptateurs ou de HUBs permettant de rajouter des ports USB. On aurait toutefois apprécié que Dell pense à ajouter à l’ensemble une ou deux entrée(s) USB 2.0 en vue d’y brancher un dongle pour souris sans-fil (ou une souris filaire). En l’état on est obligé de « sacrifier » une entrée USB 3.1 à cet usage ce qui est un peu dommage, d’autant qu’en jeu, impossible de se contenter du trackpad. Dell devrait le savoir.

Attention également, la connectique s’avère ric-rac pour de la réalité virtuelle. Brancher un Oculus Rift (par exemple) sur l’appareil revient à occuper tous les ports USB disponibles (exception faite du Type-C). Rien de grave dans l’absolu, mais la chose mérite d’être notée puisque le G5 en a suffisamment sous le capot pour pour qu’on s’y amuse un peu en VR.

Côté clavier Dell a fait le choix d’un chiclet (rétroéclairé) finalement très classique.

Pour de la bureautique, tout va bien. Très bien même. Les touches sont correctement réparties sur l’espace disponible, la frappe est sèche et très rapide, et les erreurs de saisie sont rares. On apprécie également la présence d’un pavé numérique. Nous avons écrit plusieurs articles avec le G5 et nous n’avons pas eu à nous en plaindre un seul instant, mais attention, le terminal n’est pas une simple machine à écrire et c’est bien ça le problème.

Pour du Gaming le constat est fatalement un peu plus mitigé. Les touches manquent parfois de réactivité en jeu et l’expérience s’en voit ternie. Les constructeurs de Laptops Gaming ont fait de gros progrès ces dernières années pour intégrer à leurs machines des claviers agréables pour jouer. Mais malheureusement, dans ce domaine précis, le G5 n’est pas un champion.

Faute de temps nous n’avons pas pu essayer le bougre sur un FPS nécessitant précision et réactivité, mais l’on doute fort qu’il aurait brillé dans cet exercice. Si l’ensemble reste très praticable, les amateurs de shooters nerveux pourraient quant à eux être assez déçus. On préfère prévenir.

Dommage par ailleurs que quelques touches macros n’aient pas été ajoutées au clavier, il y avait pourtant la place de le faire et la chose aurait probablement été appréciée par les fans de MMO.

Écran & Performances

Seul véritable point noir du G5, la dalle IPS sélectionnée par Dell s’avère peu convaincante. Correct sur le plan du contraste, l’écran du terminal pêche sur tout le reste, à commencer par la question de la colorimétrie qui a tendance à voir rouge… et au sens propre. Les couleurs sur le G5 tirent vers le rouge et les teintes chaudes de manière suffisamment marquée pour que cela soit visible dès les premières minutes d’utilisation. Mais le pire n’est pas là, la luminosité de la dalle est également aux fraises, à tel point que même en intérieur certaines conditions d’éclairage suffisent à gêner l’affichage.

Dommage, Dell avait pourtant fait le choix d’une dalle mat qui aurait, couplée à un taux de luminosité décent, permis d’assurer une belle lisibilité au quotidien et éventuellement en extérieur ou dans les endroits fortement éclairés. En l’état, le G5 fait dans le passable sur le plan de l’affichage.

Toutefois, si l’appareil ne brille pas au travers de son écran, il se montre diablement efficace sur le plan des performances. De ce côté, la configuration choisie par le constructeur américain fait forte impression et permet au G5 d’être très véloce et polyvalent.

Notre modèle de test était équipé d’un Core i5-8300H. Une puce Intel de huitième génération qui vaut bien les Core i7 de génération précédente en termes de performances. Autant dire que l’on aura de la marge dans la majorité des cas, que ce soit en jeu dans d’autres activités nécessitant une puissance de calcul importante. On peut donc dire que pour du montage vidéo, par exemple, le G5, son i5 et ses 4 cores hyperthreadés fera le taf sans problème. Dommage que la qualité très discutable de la dalle limite grandement la pertinence de l’appareil pour de la retouche photo (par exemple).

Avec ce Core i5-8300H, une GeForce GTX 1060 MaxQ est à l’œuvre. Plutôt rapide, le GPU signé Nvidia s’avère suffisant pour animer la grande majorité des jeux actuels en 1080p sans devoir consentir à trop de compromis sur le plan visuel. Dans notre cas nous avons lancé The Witcher 3 et GTA V sur la machine pour voir de quoi elle était capable en jeu.

Le premier des deux titres tournait à une moyenne de 55 fps en Ultra (Hairworks activé), tandis que le second était propulsé sans grande difficulté à 60 fps avec la plupart des réglages poussés au maximum, mais en laissant le traitement anti-aliasing sur un simple FXAA. Dans un cas comme dans l’autre, aucune baisse de framerate notable n’était à déplorer.

Pour trouver des défauts au G5 dans ce domaine, il faut plutôt chercher du côté du système de dissipation élaboré par Dell pour sa machine. Si l’on a vu pire, le refroidissement du terminal reste perfectible. Modérément bruyant (un casque n’est d’ailleurs pas totalement indispensable pour jouer), l’efficacité de ce dernier semble assez aléatoire.

A titre d’exemple, au bout de quelques minutes passées à pourfendre du Nekker dans The Witcher, le CPU affichait des températures tutoyant facilement les 90°, ce qui commence à faire beaucoup, notamment au toucher au-dessus du clavier. A contrario, sur GTA V, les températures restaient contenues aux alentours de 75 – 80°, ce qui est déjà plus raisonnable. À noter qu’en idle, la ventilation est coupée la plupart du temps, signe d’une chauffe modérée dans le cadre d’un usage bureautique / multimédia. Dans ce cas de figure, on reste entre 45 et 50° la plupart du temps.

Autre petite déception, qui n’a toutefois rien à voir avec le refroidissement, on regrette que Dell se soit tourné vers un disque dur 5400 tours / minutes, assez peu adapté au gaming (car trop lent). Un compromis qui permet malgré tout au constructeur de maintenir un tarif contenu pour son laptop, et que l’on pourra facilement “corriger” en remplaçant ce HDD par un SSD au format SATA, ou éventuellement un autre disque dur de 2,5 pouces, mais plus véloce cette fois (7200 tours / minutes). L’accès aux composants se fait très simplement en retirant quelques vis sur le dessous de l’appareil.

Autonomie & Son

Le Dell G5 15 n’est pas un foudre de guerre question autonomie, c’est vrai, mais il parvient tout de même à se montrer suffisamment endurant pour être utilisé au quotidien. Avec une luminosité réglée à fond et le rétroéclairage activé, nous sommes parvenus à le faire tenir 5 à 6 heures par charge, ce qui – toutes proportions gardées – n’est pas si mal pour un laptop gamer. Avec la luminosité au minimum, le rétroéclairage du clavier désactivé et le mode économiseur de batterie activée, il était possible de prolonger cette durée d’une petite heure, mais au prix d’une lisibilité très diminuée en termes d’affichage.

Attention toutefois, cette autonomie ne concerne qu’une utilisation classique. Comprenez qu’en jeu ces 5 à 6 heures ne sont plus d’actualité, il faut ici tabler sur 1 à 2 heures en fonction des titres et accepter de baisser drastiquement les paramètres graphiques pour profiter d’une fluidité descente sur batterie. On ne vous conseille pas de jouer dans ces conditions, raccorder le G5 sur secteur pour se plonger dans ses jeux préférés est pratiquement indispensable pour en profiter dans de bonnes conditions. Un bémol qui s’étend cependant à l’ensemble ou presque des laptops gaming actuellement proposés sur le marché.

Terminons en abordant la problématique du son sur l’appareil. Ici pas de surprise, on retombe sur un schéma classique dans le monde du PC portable, à savoir que les haut-parleurs sont mauvais et que la prise jack s’en sort bien.

Sur le G5, les haut-parleurs sont positionnés face à l’utilisateur, sur l’avant de la machine. Ces derniers s’avèrent médiocres, saturent vite et reproduisent un son dépourvu de relief, ostensiblement axé sur les aigus. On sera (modérément) content de les trouver en dépannage, mais il ne faut vraiment pas leur en demander plus. Heureusement, la prise casque fait beaucoup mieux et l’on pourra cette fois profiter d’un son équilibré, peu enclin à saturer, bien défini et plutôt plaisant à l’oreille… bien qu’un tout petit peu trop brillant.

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