Après avoir testé un XPS 13 que nous avons apprécié, Dell nous a fait parvenir son grand frère, le XPS 15 modèle 2018. Il est cette année proposé en version classique ou en version convertible, et c’est la variante convertible de l’appareil que nous avions en prêt pendant deux semaines. Cette déclinaison 2-en-1 du XPS 15 se pare d’un écran tactile capable de basculer à 360 degrés (à l’image du Lenovo Yoga 920 et de bien d’autres), et peut donc s’utiliser un peu comme une tablette si le besoin s’en fait sentir.
Un ajout intéressant mais qui ne constitue clairement pas la nouveauté la plus marquante du terminal, loin de là même, puisque c’est à l’intérieur de sa machine que Dell a décidé de sortir le grand jeu en intégrant une puce Kaby-Lake G. Si vous vous intéressez un peu au petit monde des composants informatiques, ce nom vous dit probablement quelque chose.
Il s’agit tout bêtement de processeurs annoncés par Intel en janvier, lors du CES 2018, et ces derniers ont pour particularité première de proposer une alliance quasi contre nature. Sur une seule puce parviennent en effet à cohabiter une partie processeur estampillée Intel Core et une partie GPU signée AMD Radeon. À la clé de cette alliance improbable, la promesse de performances capables d’égaler – sur des laptops et autres machines compactes – le traditionnel combo Intel au CPU / Nvidia au GPU… Autant le dire tout de suite, le pari est relevé sur le dernier convertible du constructeur texan.
Fiche Technique
Le moment nous semble toutefois on ne peut mieux choisi pour vous détailler la fiche technique de l’appareil qui nous intéresse aujourd’hui.
Le Dell XPS 15 2-en-1 que nous avions en test (modèle 9575) est proposé aux alentours de 1800 euros et se dote d’un Intel Core i5-8305G (une puce de génération Skylake qu’Intel se plaît bizarrement à classer parmi celles de 8e génération…), d’une partie graphique Radeon RX Vega 870 (équipée de 4 Go de mémoire vidéo HBM2), de 8 Go de mémoire vive et d’un SSD M.2 de 256 Go.
Côté écran, le bougre profite d’une dalle tactile 1080p IPS de 15,6 pouces, tandis que la connectique de l’appareil s’articule autour de 4 entrées USB Type-C (dont 2 Thunderbolt 3 et 2 compatibles DisplayPort), d’un slot MicroSD et d’une sortie Jack 3,5mm.
Notons la présence d’autres déclinaisons profitant cette fois de Core i7-8705G (toujours Kaby-Lake G), de 8 ou 16 Go de RAM, de 512 ou 1To de SSD M.2 et d’écrans IPS 1080p ou Ultra HD.
Les prix de ces modèles s’étendent de 1999 à 2799 euros.
Design, Assemblage & Clavier
Le design était l’un des points forts du XPS 13 selon nous. Le XPS 15 reprend pratiquement à l’identique le look de son petit frère. On retrouve donc le revêtement composite en fibre de carbone noir au niveau du clavier et des repose-poignets, mais aussi les deux plaques d’aluminium usiné recouvrant le dessous du laptop ainsi que son capot. Des matériaux de qualité pour un assemblage de très belle facture. L’ensemble respire la solidité et se montre harmonieux visuellement parlant, bien que très sobre (trop diront certains).
Il est clair qu’il ne faut pas chercher la fantaisie sur un XPS, le constructeur ne propose d’ailleurs qu’un seul coloris. On a donc plutôt intérêt à aimer l’aspect bicolore gris alu / noir carbone, sans quoi il faudra passer son chemin.
De notre côté on adhère au design, même si de par son format de 15 pouces, le XPS 15 perd fatalement la dimension ultra compacte que nous avions tant appréciée sur le XPS 13. Autre changement, l’apparition de deux charnières en acier qui permettront à l’écran de se retourner complètement autour du clavier pour transformer le terminal en une sorte de calepin tactile XXL.
Recouvertes d’aluminium, ces deux charnières sont bien visibles. Peut-être un peu trop d’autant qu’elles nous sautent vraiment à la figure lorsqu’on utilise l’ordinateur. Gris clair sur noir, on ne peut pas les rater et c’est dommage. Nous aurions apprécié un système un peu plus discret visuellement ou plus esthétique.
Autre défaut de notre XPS 15 2-en-1, cette fois infiniment plus gênante, la présence d’un clavier ultra plat que nous n’avons pas du tout apprécié. La frappe y est rapide, certes, mais terriblement imprécise à cause de touches qui ne dépassent pas suffisamment du châssis. On a plus l’impression de « cliquer » sur ces dernières que de les frapper, ce qui est assez désagréable au quotidien quand il s’agit d’écrire sur des périodes prolongées.
On pourrait s’accorder à dire qu’avec le temps on finit par s’y faire, mais il suffit de revenir sur un laptop disposant d’un clavier plus « classique » pour se rendre compte que celui du XPS 15 2-en-1 est un véritable caillou dans la godasse.
Dans un autre domaine, celui de la connectique, il convient de noter l’absence de port USB au format standard au profit de 4 ports USB Type-C comme nous l’avons évoqué plus haut. Une approche qui devient de plus en plus fréquente sur les ultraportables, mais qui contraint l’utilisateur à devoir jongler avec des adaptateurs (Dell en fournit d’ailleurs un avec son terminal) pour brancher une clé USB, un disque dur externe ou un simple dongle pour souris sans fil ou une manette Xbox One. On a déjà vu plus pratique…
Bouclons toutefois cette partie en évoquant les méthodes de connexion. Nous retrouvons ici un capteur d’empreintes dissimulé dans le bouton de mise sous tension. Redoutable, ce dernier permet une identification quasi instantanée. Il est également possible de se tourner vers le système de reconnaissance faciale proposé par Dell au travers de Windows Hello.
Lui aussi réagit au quart de tour à condition d’être positionné bien en face de la webcam. Une webcam placée en l’occurrence sous l’écran, dans une large bordure. Indispensable pour obtenir le rendu « borderless » de l’écran, ce positionnement est loin d’être idéal pour les vidéo-conférences puisque la caméra capte le visage en contre-plongée, avec une vue prédominante… sur le menton de l’utilisateur.
Écran & Performances
À deux doigts du firmament, telle sera notre manière de décrire l’expérience prodiguée par l’écran de notre XPS 15 2-en-1. Le terminal profite, à l’image de son petit frère le XPS 13, d’une dalle capable d’occuper une bonne partie de l’espace disponible sur le châssis. Les bordures extérieures de l’écran (sur les côtés et sur le dessus) sont donc extrêmement fines pour un laptop. Un bon point, d’autant que la dalle IPS en elle-même s’avère d’excellente facture.
Le taux de contraste y est très bon au même titre que le niveau de luminosité, pour une lisibilité optimale, même si en extérieur une dalle brillante reste fatalement vulnérable aux reflets. La colorimétrie, quant à elle, est globalement satisfaisante en dépit d’une température des couleurs qui nous paraît un peu trop froide à l’usage. Un problème fréquent qui ne gêne pas tellement au quotidien, mais qui pointe vers un léger manque de vigilance du constructeur texan de ce côté. C’est dommage, sans ce petit impair, nous aurions eu beaucoup de mal à trouver de véritables défauts à la dalle qui nous est proposée par Dell.
Nous indiquerons enfin qu’une définition Full HD suffit amplement sur un écran de 15,6 pouces. La finesse d’affichage est ici inattaquable et l’on ne peut que rester dubitatifs sur la pertinence d’une dalle Ultra HD sur un écran de PC portable. Clairement, le 1080p a encore de beaux jours devant lui.
Il est à présent grand temps de nous pencher la question des performances offertes par le terminal. Comme nous l’évoquions plus haut, une puce Kaby-Lake G est aux commandes pour un résultat qui nous a entièrement convaincus. Le mariage d’Intel et d’AMD est, à tous points de vue, un mariage heureux.
Pour tester l’efficacité de la puce conçue par les deux géants américains du micro-processeur, nous avons lancé quelques jeux sur l’appareil, dont The Witcher 3 et GTA V. Deux titres assez gourmands que la machine a pu animer sans difficulté majeure.
Alors évidemment, nous ne sommes pas sur un terminal exclusivement pensé pour le jeu vidéo et l’on ne pourra donc pas compter sur des performances identiques à celles d’un PC portable gamer spécialement conçu à cet effet. Ceci étant dit, pour jouer occasionnellement, le XPS 15 s’avère très satisfaisant.
Concrètement, en tablant sur le preset « élevé », avec un traitement anti-aliasing en place et le système HairWork désactivé, The Witcher parvenait à se maintenir sans problème dans les 35 à 40 images par seconde, et sans baisse de régime. En poussant l’ensemble des paramètres à fond (excepté HairWorks), nous perdions cependant une bonne dizaine de FPS pour nous stabiliser entre 25 et 30 images par secondes, insuffisant pour profiter du jeu dans de bonnes conditions.
Du côté de GTA V, nous avons également dû consentir à quelques petits sacrifices en termes de rendu pour profiter d’une fluidité optimale. Le titre de Rockstar a malgré tout profité d’une majorité de paramètres réglés en « élevé » (les textures, les ombres, la qualité de l’éclairage, des particules ou encore celle de l’eau et des effets visuels), tandis que quelques options se sont vues reléguer à leurs niveaux « moyen ». Enfin, le FXAA et la V-Sync étaient tous deux activés.
Résultat des courses, nous arrivions à diriger un Trevor en nuisette avec un rafraîchissement calé en moyenne aux alentours de 55 à 60 FPS. De (rares) chutes de framerate étaient à déplorer lorsque l’activité se faisait trop dense à l’écran, mais elles ne nous emmenaient jamais sous la barre des 45 FPS. Autant dire que l’expérience était plaisante sur une machine de ce gabarit. Nous avions un rendu plus fin que sur une PS4 (par exemple), pour une fluidité supérieure. Que demander de plus à une seule et unique puce ?
Attention en revanche, si les performances de cette dernière sont difficilement attaquables, nous n’en dirons pas autant du système de dissipation proposé par Dell sur ce terminal. Modérément bruyant, même à pleine puissance, ce dernier peine vraiment à limiter la chauffe lorsqu’on en demande beaucoup du PC. En jeu, le processeur passait parfois la barre des 80 degrés avec une moyenne à près de 75 degrés. Sur un ultraportable ce n’est pas énorme en soi, mais l’on aurait aimé des températures un peu plus contenues. Nul doute que la finesse du châssis n’est pas étrangère au phénomène.
Reste que du côté d’AIDA 64 que nous avons lancé pour l’occasion, aucun problème de Thermal Throtling n’a été constaté sur ce Core i5-8305G, même au bout d’une heure de stress test. Nous sommes donc sauvés, la puissance du processeur semble exploitée à son plein potentiel.
Autonomie & Son
Toujours difficile à évaluer, puisqu’elle dépend en grande partie de l’usage qu’on a de son PC, la question de l’autonomie mérite malgré tout de retenir notre attention quelques instants. D’autant que le XPS 15 est loin d’être un cancre en la matière.
Votre serviteur a utilisé l’appareil comme machine principale pour l’écriture de ses articles pendant un peu plus d’une semaine. Dans le cadre d’un usage mêlant bureautique et surf sur le net, la machine tenait une dizaine d’heures environ sur batterie avant de réclamer une prise secteur. En utilisant le PC lors d’activités un peu plus orientées multimédias (visionnage de films sur Netflix et de vidéos sur YouTube essentiellement), il fallait en revanche tabler sur plus ou moins 8 heures en fonction du degré de luminosité choisi pour l’écran, ce qui – toutes proposions gardées – n’est pas si mal.
Cependant, lorsque nous avons tenté de jouer avec l’appareil à The Witcher 3 et GTA V, cette longévité fondait comme neige au soleil et les performances en jeu étaient pour leur part copieusement castrées. Rien d’anormal toutefois. Pour jouer dans de bonnes conditions, il faut se brancher, c’est la règle.
Côté son l’appareil nous a surpris. Le duo de haut-parleurs, bien que mal positionnés (ils sont en effet placés sur les tranches de part et d’autre de la partie trackpad, et s’avèrent légèrement tournés vers le bas), se sont montrés suffisamment bons pour qu’on ait envie d’écouter un peu de musique avec. L’ensemble reste dominé par les médiums et semble – comme souvent – pensé avant tout pour l’écoute de vidéo, mais les speakers sélectionnés par Dell ne déméritent pas pour de l’écoute musicale occasionnelle. Le son y est globalement très propre.
Nous avons aussi apprécié la sortie Jack puissante du terminal. Bien équilibré, le signal fait la part belle à des aigus correctement définis et des basses qui savent rester à leur place sans pour autant se montrer trop discrètes. On notera en outre l’absence quasi totale de distorsion sur cette sortie.