Test du Galaxy Z Flip, l’avenir de la téléphonie passera-t-il par les écrans pliants ?

Samsung a marqué les esprits l’année dernière en lançant coup sur coup deux smartphones pliants : le Galaxy Fold et le Galaxy Z Flip. Le second m’a accompagné durant plusieurs semaines et le moment semble donc bien choisi pour revenir sur cette expérience hors norme.

Je pense que vous l’avez tous remarqué, mais les smartphones pliants se trouvent au centre d’une véritable hype. Tout le monde ne parle que de ça et les critiques sont dithyrambiques notamment du côté des médias.

Le Galaxy Z Flip, un chef d'oeuvre d'ingénierie
Le Galaxy Z Flip, un chef d’oeuvre d’ingénierie

Et on en vient donc à une question : tout cet engouement est-il réellement mérité ? On va bien entendu tenter d’y répondre ensemble.

Design & Ergonomie

Cette belle popularité, ces appareils la doivent principalement à leur form factor.

Le marché des smartphones s’est en effet beaucoup uniformisé au fil des années. Désormais, la plupart des appareils sont équipés de boîtiers en verre et d’écran borderless à poinçon ou à encoche. Et pour beaucoup, cette uniformisation a conduit à une certaine forme de lassitude.

Dans ce contexte, les smartphones pliants font un peu figure de bouffée d’air et c’est sans doute ce qui explique pourquoi ils ont été très bien accueillis par la presse spécialisée et par les influenceurs.

Et dans les faits, il faut avouer que le Galaxy Z Flip est assez impressionnant.

Lorsque vous ouvrez sa boîte, vous vous retrouvez face à un smartphone qui ressemble finalement beaucoup à ses concurrents. L’écran, immense, est entouré par de très fines bordures et la caméra frontale est directement intégrée à la dalle.

L’ergonomie réserve elle aussi peu de surprise. Les deux contrôles du volume et le bouton de mise sous tension sont tous regroupés sur la tranche droite.

Le lecteur d’empreintes répond aussi à l’appel. Il est directement intégré au niveau du bouton d’allumage et il fonctionne assez bien, et ce même s’il sera plus facile à atteindre avec le pouce qu’avec l’index.

Quant à la connectique, elle se résume à un connecteur USB Type-C placé au niveau de la tranche inférieure, non loin du seul et unique haut-parleur du téléphone. On repassera donc pour le son spatialisé.

Dans l’ensemble, le Galaxy Z Flip surprend par sa finesse et son point contenu, mais également par ses lignes très aériennes.

Mais ce n’est évidemment pas sa principale particularité.

Ce qui rend le Galaxy Z Flip unique, c’est en effet la nature même de sa dalle. Elle est capable de se replier sur elle-même. Le terminal peut donc se refermer sur lui-même, exactement comme les téléphones à clapet de notre jeunesse.

Techniquement, c’est très impressionnant, et il faut reconnaître que les premières fermetures et ouvertures font leur petit effet. Et ce même face à un public plutôt néophyte et qui n’est pas très au fait des nouvelles technos.

Mais ce format a aussi un autre avantage évident : en position fermée, le Galaxy Z Flip est beaucoup plus compact. Et s’il gagne inévitablement en épaisseur, il arrivera aussi plus facilement à se faire oublier une fois en poche.

Alors vous le savez, mais le lancement du Galaxy Fold a été assez mouvementé, voire carrément chaotique.

Les premiers modèles remis aux testeurs souffraient de plusieurs défauts notables et l’un d’entre eux avait trait au système de charnière. En repliant le téléphone, l’écran se relevait légèrement et il laissait apparaître un trou de quelques millimètres. Samsung a très vite corrigé le tir, mais cela a quand même valu de nombreuses critiques à la marque.

Et bien sûr, le problème ne se pose absolument pas sur le Galaxy Z Flip.

En revanche, il y a toujours ce léger creux présent au milieu de la dalle, le long de la charnière du téléphone. On le sent bien entendu du bout des doigts, mais on le voit aussi lorsqu’on tient le téléphone face à soi.

Du moins au début, et lorsque l’écran est éteint. On en reparlera plus loin, mais le Galaxy Z Flip est équipé d’une dalle très lumineuse et cette légère dépression est finalement peu visible en fonctionnement.

Contrairement au Galaxy Fold, le Galaxy Z Flip n’est pas équipé d’un écran extérieur, mais d’un petit afficheur de trois centimètres de diagonales.

Si ce dernier ne vous permettra pas de lire vos mails, il vous permettra tout de même de garder un oeil sur l’heure ou sur l’état de votre batterie. En effectuant des balayages latéraux, vous pourrez aussi contrôler votre lecteur musical ou afficher les notifications.

Cet écran est plutôt utile au quotidien, mais il laisse aussi comme un goût d’inachevé. J’aurais vraiment préféré un système calqué sur le Galaxy Fold, quitte à avoir un écran beaucoup plus petit.

Après, est-ce que ça aurait été possible avec un boîtier aussi fin ? Ce n’est pas certain.

Dans l’ensemble, le Galaxy Z Flip est plutôt confortable à l’usage en dépit des généreuses dimensions de son écran. La charnière offre en outre suffisamment de résistance pour ne pas provoquer des ouvertures inopinées.

Quant aux finitions, elles sont propres, même si j’aurais évidemment préféré un verre mat au niveau de la plaque arrière. Vous savez déjà ce que je pense des plaques brillantes.

La charnière est impressionnante
La charnière est impressionnante
Mais pourquoi avoir choisi du verre brillant. Pourquoiiiiiiii ?
Mais pourquoi avoir choisi du verre brillant. Pourquoiiiiiiii ?

Écran, Processeur & Autonomie

Le design, c’est une chose, mais cela ne fait pas tout et vous vous demandez sans doute aussi ce que vaut le Galaxy Z Flip sur le plan technique. Le moment est venu d’en parler.

Et on va commencer par revenir sur l’écran. Vous le savez peut-être, mais la nature de la dalle du Z Flip a fait débat lors du lancement du téléphone.

Samsung a en effet indiqué à plusieurs reprises avoir utilisé du verre dans sa conception, mais JerryRigEverything a accusé la firme d’avoir menti et d’avoir utilisé du plastique. Mais dans les faits, Samsung ne ment pas. Le Galaxy Z Flip bénéficie d’une technologie spécifique baptisée Ultra Thing Glass.

L’écran se compose donc bien d’une couche en verre, mais cette dernière est très fine et elle est surtout recouverte d’une couche en plastique.

Quel est l’intérêt de la chose, me demanderez-vous ? Et bien il est simple. L’Ultra Thin Glass permet d’offrir un toucher assez proche des écrans en verre. Lorsque vous manipulez le téléphone, l’écran offre donc une résistance et une fermeté accrue par rapport à un Galaxy Fold.

C’est sympa, d’autant que Samsung a opté derrière pour une dalle de qualité.

L’écran du Galaxy Z Flip est donc de type DYNAMIC AMOLED, avec une diagonale de 6,7 pouces et une résolution en 2636 x 1080. On est donc sur du Full HD+.

Très concrètement, le terminal se prête magnifiquement bien au jeu du multimédia. L’image est bien définie et les contrastes sont bien marqués.

En revanche, il se passe parfois des choses bizarres du côté du format. L’écran atteint en effet les 21:9 et les vidéos affichées seront donc par défaut entourées de larges bordures noires. Il sera cependant possible d’agrandir l’image, avec des résultats très différents d’une application à l’autre. Sur Netflix, on se retrouvera ainsi avec des bordures noires sur les côtés, mais aussi en haut et en bas. En revanche, sur YouTube, les vidéos apparaîtront sur toute la surface de la dalle… avec des parties manquantes en haut et en bas.

Autre point qui déçoit un peu sur un téléphone proposé à 1500 €, le taux de rafraîchissement se limite à du 60 Hz. Et mine de rien, lorsqu’on a l’habitude du 90 ou même du 120 Hz, ça fait un peu mal au coeur.

C’est dommage, d’autant que le Samsung Galaxy Z Flip se débrouille très bien en jeu. Grâce à sa puce oto core et à ses 8 Go de mémoire vive, il est armé pour faire tourner n’importe quel titre, même les plus gourmands. En revanche, on retrouvera encore parfois ces fameuses bordures noires disgracieuses.

L’audio laisse aussi un peu à désirer. Le terminal est en effet doté en tout et pour tout d’un seul haut-parleur et il ne sera donc pas en mesure de restituer un son spatialisé. Encore une fois, cela déçoit un peu et il sera donc préférable d’investir dans un bon casque ou de bons écouteurs.

Il nous reste maintenant à évoquer l’autonomie du téléphone. On s’en doute, mais pour atteindre une telle finesse, Samsung a dû faire quelques concessions sur le plan technique et le Galaxy Z Flip se contente donc d’une batterie de 3300 mAh.

En ce qui me concerne, et avec mes usages, le terminal a tenu en moyenne une journée. Sur PC Mark, il a réussi à atteindre les 11 heures.

Oui, ça fait toujours son petit effet
Oui, ça fait toujours son petit effet
Déplié, le Galaxy Z Flip ressemble à n’importe quel smartphone

Photos & Vidéos

Le Galaxy Z Flip partage de nombreux points communs avec les autres appareils haut de gamme de la marque sur le terrain de la photo.

Le module arrière se compose donc de deux capteurs. Le premier atteint les 12 millions de pixels et il s’accompagne d’un grand angle ouvrant à f/1.8. Une optique assez lumineuse, donc.

Le second capteur propose la même définition, avec cette fois un ultra grand angle ouvrant à f/2.2.

Et c’est tout. Le terminal ne propose pas de troisième focale et il faut avouer que c’est assez dommage. Le zoom manque un peu.

Maintenant, si Samsung a fait ce sacrifice, ce n’est sans doute pas sans raison. Trois capteurs, ça prend pas mal de place et on parle quand même ici d’un téléphone qui est capable de se replier en deux.

Et une charnière, au final, ça occupe l’espace.

Il faut bien l’avouer, le Galaxy Z Flip sait se montrer convaincant en pleine journée, malgré des couleurs un peu trop saturées. Il sera bien évidemment possible de limiter la casse en désactivant l’analyseur de scène, et donc l’IA, mais le téléphone n’est clairement pas le champion de la neutralité en termes de couleurs.

Bon point en revanche, la dynamique est bonne et la sensation de netteté est bien présente. Et ce autant sur le grand angle que sur l’ultra grand angle. L’autofocus est assez réactif, mais il montrera rapidement ses limites avec des sujets très mobiles comme un chiot par exemple.

En intérieur, on conserve une qualité correcte sur le grand angle. L’optique, très lumineuse, évite au terminal de trop monter en sensibilité. En revanche, les contours sont très marqués, bien plus qu’en pleine journée. L’effet est assez surprenant, mais il n’est pas forcément désagréable à l’oeil.

Je n’ai pas noté de problème particulier au niveau de l’autofocus. Il reste rapide en toute occasion et aucun problème de pompage n’est venu gâcher la fête.

L’ultra grand angle est en revanche très perfectible et il sera préférable de l’éviter. Les images seront en effet plus bruitées.

Le mode nuit n’est pas mauvais, à partir du moment où le téléphone est placé sur trépied. Reste que l’on trouve bien mieux du côté de la concurrence, notamment chez les iPhone 11 Pro, les Pixel 4 ou encore le redoutable P40 Pro de Huawei.

Deux focales, ce n’est pas énorme, et encore moins sur un smartphone proposé au prix de 1500 €. Reste qu’elles remplissent bien leur office. Pour peu que la lumière réponde à l’appel, du moins, car l’ultra grand angle montrera rapidement ses faiblesses en basse luminosité comme cela a déjà été dit.

Bon point en revanche, on conserve globalement la même colorimétrie d’une focale à l’autre. En outre, l’ultra grand angle ne souffre pas d’un effet de distorsion trop marqué.

Si vous aimez les portraits, alors le Galaxy Z Flip n’est sans doute pas fait pour vous. Si la dynamique, le piqué et la colorimétrie restent globalement bons, le vrai problème vient du bokeh et du détourage.

Car ce détourage, justement, il se fait à la serpe. Et autant dire que si vous photographiez des sujets avec des cheveux, alors vous risquez de vous retrouver avec des photos totalement inexploitables.

Quant aux selfies, ils ne sont pas mauvais. Le piqué est bien présent et le fait de pouvoir élargir un peu le champ de vision est franchement sympa.

Le Galaxy Z FLip n’est sans doute pas le vidéophone de l’année, mais il est tout de même capable d’obtenir des séquences de qualité. Le piqué est toujours présent et on a aussi une bonne dynamique. Par contre, les couleurs sont une fois de plus très saturées et la stabilisation n’est pas folle.

Le Galaxy Z Flip peut faire tourner n'importe quel titre
Le Galaxy Z Flip peut faire tourner n’importe quel titre
One UI, toujours très agréable
One UI, toujours très agréable

Plateforme & Fonctions

Le Galaxy Z Flip est livré sous One UI 2.1 et donc avec Android 10. Il bénéficie du coup de toutes les nouveautés apportées par la plateforme.

Derrière, Samsung a procédé à pas mal d’optimisations, avec quelques bonnes idées parfois.

Je pense notamment au dock latéral, toujours aussi pratique. Grâce à lui, nous pourrons garder la main sur les applications de notre choix, et ce en toute circonstance.

Pratique, d’autant que ce dock permet aussi d’accéder un peu plus vite aux options en lien avec le multifenétrage. Il suffira en effet de glisser une icône vers une zone de l’écran d’accueil pour l’ouvrir dans une fenêtre volante, ou dans une partie de l’écran.

Je pense également à toutes les fonctions de bien-être présentes sur l’appareil, mais aussi à l’outil de maintenance qui évite de devoir installer un outil dédié pour faire le ménage sur son téléphone.

Contrairement à un Galaxy Fold, on ne trouve pas d’optimisations spécifiques et propres au Galaxy Z Flip.

C’est un peu dommage, maintenant son form factor s’avère assez pratique dans certains usages très spécifiques.

Lorsque vous regardez une vidéo sur YouTube ou Netflix, par exemple, vous n’aurez qu’à replier légèrement l’écran pour pouvoir faire tenir l’appareil à la verticale. Ce n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler une killer feature, mais ça dépanne pas mal lorsqu’on n’a pas de dock à proximité.

Même chose, je trouve que le format se prête assez bien au jeu de la saisie. Il permet en effet de saisir des messages, ou même des notes, à plat sur une table tout en gardant un oeil sur le texte.

Samsung a également eu l’idée d’utiliser l’écran extérieur pour faciliter la visée en photo. Lorsque le téléphone est replié, il suffira donc d’appuyer deux fois sur le bouton de mise sous tension pour lancer l’application photo. On verra alors apparaître sur le petit écran une copie de ce que voient les capteurs du module photo du téléphone.

Et d’ailleurs, j’aurais vraiment aimé que Samsung exploite un peu plus cet écran secondaire. Je pense qu’il y avait moyen d’aller beaucoup plus loin.

L'écran extérieur aurait gagné à avoir quelques pouces de diagonale en plus
L’écran extérieur aurait gagné à avoir quelques pouces de diagonale en plus
Le format est agréable en main
Le format est agréable en main

En Conclusion

Et le moment est donc venu de répondre à la question posée en début d’article, à savoir… les écrans pliants représentent-ils l’avenir de la téléphonie mobile ?

Techniquement, c’est certain, le Galaxy Z Flip impressionne. Et on se doute également que les écrans pliants donneront un peu plus de flexibilité aux constructeurs en termes de form factor. En réalité, ces écrans étendent le champ des possibles et on comprend bien entendu ce qui a poussé Samsung à investir autant d’argent dans ces dalles.

Après, le format, c’est une chose. Et sans un bon logiciel derrière, il ne sert à rien de proposer des formats innovants.

Or justement, c’est sur ce terrain que le Galaxy Z Flip m’a un peu déçu. L’écran extérieur est une bonne idée, mais cela ne va pas assez loin et la plateforme n’exploite pas pleinement le format proposé par le téléphone.

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