Test du Honor 6C Pro : Rien de nouveau sous le soleil de l’entrée de gamme

Proposer de l’entrée de gamme de bonne facture n’a plus grand-chose d’inédit sur le marché. Certains constructeurs en ont même fait leur leitmotiv ces dernières années. Dans ce contexte où trouver un smartphone correct pour moins de 200 euros devient de plus en plus facile, il faut alors réussir à se démarquer de la masse. En un mot, parvenir à faire de l’original.

Inutile de faire durer le suspense plus longtemps. Ce n’est pas le cas du smartphone qui nous intéresse aujourd’hui… Honor nous propose en effet une mise à jour technologique de son 6C, lancé il y a quelques mois seulement, et nous livre une copie légèrement corrigée d’un terminal qui n’avait à l’origine rien de vraiment nouveau. Il n’empêche qu’à défaut de taper un grand coup avec ce 6C Pro, Honor fait ce qu’il sait probablement faire de mieux, lancer un téléphone doté d’un bon rapport qualité-prix.

Fiche Technique

Avant d’entrer dans le vif du sujet, passons par la case fiche technique, histoire de rappeler rapidement ce que cette petite bête a dans le ventre.

Le Honor 6C Pro embarque un processeur MediaTek MT6750 que l’on connaît bien puisqu’il équipe une majorité de smartphones entrée de gamme. Il s’agit d’une puce cadencée à 1,5 Ghz, dotée de 8 cores et d’une partie graphique signée ARM Mali T860 MP2.

On retrouve en outre une dalle IPS de 720p, d’une diagonale de 5,2 pouces (pour une densité de pixel qui se cale à 282 ppi), mais aussi 32 Go de stockage extensibles via Micro SD, et 3 Go de mémoire vive.

Côté appareil photo on hérite d’un capteur dorsal de 13 Mpx et d’un module frontal de 8 Mpx. Les deux compères pourront enregistrer des vidéos en 1080p.

Terminons en indiquant en vrac que le mobile embarque une batterie 3000 mAh, un port Micro USB (oui, toujours…), une sortie Jack 3,5mm – et qu’il dispose du Wifi 802.11 a/b/g/n et du Bluetooth 4.1.

Design & Assemblage

Commençons les hostilités en s’attaquant à la question à deux têtes du design et de l’assemblage proposé sur notre 6C Pro.

Ici Honor ne modifie en rien les lignes générales que l’on commençait à trouver habituelles dans ses différentes gammes (du moins avant que les 7X et View 10 ne débarquent). Le mobile est fin, sobre, assez élégant pourrait-on dire, mais désespérément classique pour ne pas dire dépassé en termes de look. Les bordures sont imposantes et le 18:9, si cher aux constructeurs cette année, ne répond malheureusement pas à l’appel.

Quoi qu’il en soit, la filiale de Huawei nous a habitués à trouver sur ses terminaux une belle qualité d’assemblage. La chose se confirme ici aussi. Les différents matériaux constituent un tout cohérent qui respire la solidité.

Le dos est composé d’une plaque de métal satiné, bordé de plastique mat. On retrouvera un autre type de plastique, brillant cette fois, pour ce qui est des contours de l’appareil. La façade est quant à elle en verre.

Reste que le mobile, comme souvent chez le constructeur, est très salissant. Le revêtement des parties en métal marque très vite et prendra en moins de deux toutes les traces de doigts possibles et imaginables. Un constat qui s’étend malheureusement aux côtés du smartphones constitués du fameux plastique laqué évoqué plus haut.

Il n’empêche qu’en termes de prise en main, le 6C Pro assure. Son gabarit restreint lui permet de tenir facilement dans le creux de la main et d’être utilisé très simplement sans avoir à ajouter une seconde mimine à l’opération.

Les différentes touches tombent parfaitement sous les doigts, y compris le capteur d’empreintes qui est présent au dos, sous le capteur photo, et qui permettra de déverrouiller son mobile en un demi-clin d’œil.

Performances & Écran

De ce côté le terminal s’assure du minimum syndical en 2017, mais le fait plutôt bien. On a donc droit (comme évoqué plus haut) à une puce 8 cores MT6750 de chez MediaTek. On finit par la connaître par cœur puisqu’elle était présente sur la quasi-totalité des smartphones entrée de gamme que nous avons testés ces derniers mois.

Cette dernière est capable d’animer le duo Android 7.0 / EMUI 5.1, sans aucune difficulté. Le 6C Pro ne souffre donc pas de problème de fluidité dans un usage classique et quotidien. C’est en revanche en jeu que les choses se gâtent. Comme nous l’avons déjà dit par le passé, le SoC de MediaTek n’est pas conçu pour lancer de manière optimale les jeux les plus gourmands du Play Store.

Il faudra donc se contenter de titres en 2D ou supporter un framerate instable et faire avec un rendu visuel limité sur les jeux en 3D. Rien de bien méchant pour les utilisateurs ne s’intéressant pas – de toute façon – au jeu vidéo sur mobile.

En termes d’écran Honor a fait le choix d’un écran HD (1280x720p). Si l’on ne peut pas dire que la définition est optimale sur une diagonale qui dépasse tout de même les 5 pouces, il faut relever que la dalle en elle-même n’est pas de mauvaise facture pour autant.

Malgré une colorimétrie un peu à côté de la plaque au déballage (un tour dans les réglages et la balance des couleurs permettra de pallier à tout ça) et des angles de vision très limités, cette dernière s’avère lumineuse, relativement bien pourvue en termes de contraste et globalement assez bien équilibrée.

En un mot ce n’est pas la folie furieuse, mais Honor ne s’en sort pas trop mal sur ce plan. On aimerait toutefois que le 1080p se généralise même sous la barre des 200 balles. Une bonne résolution pour 2018 ?

Autonomie & Son

L’avantage du SoC qui équipe le 6C Pro, est de proposer un ratio performances / endurance plutôt intéressant. Cela se ressent sur la question de l’autonomie du mobile. Avec sa batterie 3000 mAh, le bougre est capable de faire du bon boulot en parvenant sans mal à tenir une douzaine d’heures d’affilée avant de demander à être raccordé sur secteur.

Dans les faits il sera largement possible de faire tenir le mobile du matin jusqu’au soir (voire même plus) dans le cadre d’un usage modéré. Peut-être faudra-t-il passer par la case recharge en fin de journée, si l’on pousse le mobile dans ses derniers retranchements en cours de route… Et encore, au cours de notre semaine et demie de test, nous n’avons pas eu à nous y résoudre.

Pour ce qui est de la partie son, le 6C Pro fait dans le classique, comprenez que son haut-parleur est médiocre pour de l’écoute musicale, et honnête quand il est question de regarder un film ou une vidéo sur YouTube.

Le smartphone se démarque toutefois du côté de sa prise casque. Malgré un léger manque de puissance, cette dernière diffuse un son très équilibré. Avec un casque de qualité l’écoute musicale est très appréciable. La distorsion est pratiquement inexistante, les graves correctement calibrés et les aigus bien présents. Du tout bon de ce côté et une belle surprise dans l’absolu.

Photo & Vidéo

Comme souvent sur l’entrée de gamme c’est ici que les choses se corsent, le 6C Pro n’étant clairement pas un smartphone taillé pour la photo.

Si son capteur photo principal tient à peu près la route quand les conditions de luminosité sont optimales (en extérieur et en plein jour idéalement), la prise de clichés en basse lumière se fera dans la douleur la plus extrême, la perte de détail étant maximale, et ce au même titre que le bruit qui se fera inévitablement présent à l’image – au point de rendre le tout inexploitable.

Il faudra donc faire très attention à prendre ses photos lorsque les circonstances seront favorables… et les planètes alignées.

Au-delà de la qualité des clichés pris par le module arrière, notons que la mise au point proposée par ce dernier est tout bonnement erratique. Il sera fréquent de rater son coup uniquement parce que le focus se fera trop tard, ou ne se fera pas tout court.

De jour et en extérieur, le 6C Pro parvient à faire de l’assez bon boulot en photo.
Il nous a fallu 5 ou 6 essais pour réussir à prendre cette photo sans qu’elle soit floue…

Côté selfie, le constat mi-figue mi-raisin. La qualité des photos n’est pas forcément à pointer du doigt. Les 8 Mpx sont correctement exploités et les autoportraits plutôt nets. C’est plutôt le traitement logiciel qui cloche dans le cas présent. On s’en rend compte lorsqu’on bascule entre la prise de vue « originale » et les quelques filtres qui sont proposés par défaut sur l’application photo (au passage, le mode Sépia est très réussi).

Par défaut, la restitution des couleurs est fort vilaine, car excessivement terne – au point d’avoir (vraiment) mauvaise mine sur toutes les photos qu’on prendra. Dommage.

Un point rapide sur la vidéo, qui va dans la même lignée des remarques formulées jusqu’à présent. Les couleurs sont vite ternes, le rendu fréquemment bruité, surtout en basse lumière, et la netteté laisse souvent à désirer. Seule la stabilisation du tout nous a convaincus ; filmer en marchant ne posera pas de problème.

Surcouche

On retrouve ici EMUI 5.1, avec ses qualités et ses défauts. La surcouche proposée sur tous les téléphones signés Huawei a fait ses preuves ses derniers mois – et l’on dira fatalement la même chose que par le passé à son sujet.

Si cette dernière a tendance à modifier assez franchement Android 7.0 visuellement pour se rapprocher d’iOS en termes de look, force est d’admettre qu’elle est complète, bien pensée, et pratique à l’usage.

C’est probablement le plus important dans ce domaine précis, le reste dépendra des préférences cosmétiques des uns et des autres.

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