Test du Huawei Mate 10 Lite : Le cousin jumeau du Honor 7X

Lancé en fin d’année 2017, le Mate 10 Lite ambitionne de renouveler un peu le milieu de gamme de Huawei, quitte à jouer les doublons avec le 7X lancé par Honor (filiale du géant chinois, faut-il encore le rappeler ?). En se prévalant du même patronyme qu’un certain Mate 10 Pro – et autant le dire tout de suite, c’est le seul point commun qu’il partage avec l’éminent flagship du constructeur – le présent terminal met en avant son format 18:9 et ses 4 capteurs photo pour séduire et se démarquer dans le milieu ultra concurrentiel des téléphones abordables.

Avec ce format allongé et ses deux paires d’yeux, le mobile s’annonce sur le marché à un tarif de 350 euros (bon, dans les faits c’est plutôt 300 à présent), mais est-il suffisamment armé pour survivre dans la jungle touffue des smartphones à moins de 400 euros ? Eh bien figurez-vous que la réponse se trouve dans les prochains paragraphes.

Fiche Technique

Le Mate 10 Lite profite d’une fiche technique pratiquement identique à celle du Honor 7X que nous avions eu l’opportunité de tester en décembre. On retrouve donc un écran LTPS Full HD+ (2160 par 1080 pixels) 18:9 de 5,9 pouces.

Un SoC HiSilicon Kirin 659 (8 Cores cadencés à 2.36 GHz / partie GPU ARM Mali T830 MP2) est également de la partie, en compagnie de 4 Go de mémoire vive, de 64 Go de stockage interne (extensible via micro SD) – et d’une batterie de 3340 mAh.

Côté connectique on il faudra se contenter d’un sempiternel port micro USB et d’une bonne vieille prise casque que l’on est par contre toujours content de retrouver. La connectivité s’appuie quant à elle sur du Bluetooth 4.2 et du Wifi 802.11 b/g/n.

L’ensemble prend vie grâce au concours d’Android 7.0 Nougat et d’EMUI (la surcouche made in Huawei) dans sa version 5.1.

Design & Ergonomie

À défaut d’être original, le Mate 10 Lite a le mérite de ne pas être vilain. On notera toutefois que Huawei recycle un design que l’on commence à connaître par cœur, puisqu’on le retrouve presque à l’identique sur le Honor 7X et le Huawei P Smart (que nous avons testé ici). Du réchauffé donc, mais de qualité. Les courbes du Mate 10 Lite restent plaisantes visuellement parlant, même si l’esthétique l’appareil, du moins au dos, se trouve un poil terni par l’ajout d’une proéminence dans laquelle le constructeur chinois a choisi de loger le double capteur photo arrière.

Si l’alignement vertical du capteur d’empreintes, du double module et du flash, tout en haut, n’était déjà pas pas des plus élégants, c’est surtout la présence de cette excroissance qui nous dérange. Posé à plat sur une surface plane, le smartphone ne profite pas d’une très bonne stabilité. C’est un reproche que l’on pouvait déjà faire au duo 7X et P Smart, mais il le problème est accentué sur le Mate 10 Lite…

Cela dit, le mobile a l’avantage d’être particulièrement sobre et de faire la part belle à sa dalle 18:9. Les bordures en façades sont minces et la sensation de tenir un écran entre ses doigts est bien là – malgré des bordures qui auraient pu être plus minces au-dessus et en dessous de la dalle.

Au-delà de ces questions cosmétiques, le bougre a surtout pour lui la chance de profiter d’une taille de guêpe. La finesse est une fois de plus au rendez-vous chez Huawei. Le mobile est par conséquent léger tant visuellement parlant que lorsqu’on l’a entre les mains. Le manipuler ne pose pas de problème particulier, même s’il faudra veiller à tenir le tout d’une main de fer. Le revêtement choisi par le constructeur pour son châssis en métal s’avère tout aussi salissant que glissant. Prévoir une coque ne sera donc pas du luxe. C’est d’ailleurs pour ça que Huawei – dans sa grande bonté – en offre une (rigide et transparente).

Un point rapide sur la qualité d’assemblage – elle est pour sa part excellente. Le géant chinois soigne ses différents smartphones dans ce domaine, et le Mate 10 Lite ne déroge pas à la règle. On profite de verre 2,5D sur la façade et d’un châssis en aluminium tout ce qu’il y a de plus propre.

La solidité semble également au rendez-vous, même si nous n’avons pas fait passer le mobile au crash test pour nous en assurer…

Écran & Performances

L’écran de notre Mate 10 Lite est exactement le même que celui que le Honor 7X embarque. Nous voici donc, à nouveau, en compagnie d’une dalle LTPS de 5,9 pouces et d’une définition Full HD+ tout à fait convenable pour cette diagonale. On profite ainsi d’une densité de pixel qui s’établit à 409 ppi. À moins de s’armer d’une loupe, il sera donc très difficile de voir le moindre pixel dépasser.

Si tout est au cordeau côté définition, Huawei nous colle une fois de plus dans les pattes une dalle qui tire beaucoup trop vers les bleus lors du premier démarrage. Un problème de température qu’il est toutefois possible de régler en deux coups de cuillère à pot en allant faire un tour dans les réglages. Une fois la température ajustée, l’écran du Mate 10 Lite sera parfaitement au niveau et pourra se targuer de compter parmi les plus beaux dans cette gamme de prix.

Sa luminosité maximale est excellente et permettra d’utiliser le mobile en extérieur sans aucun problème, même idée pour la luminosité minimale qui permettra d’utiliser son portable jusqu’au bout de la nuit sans se cramer les rétines.

En réalité seul le contraste semble perfectible, même si l’on chipote un peu. Les angles de visions sont quant à eux très ouverts, l’effet « tache d’huile » qui peut apparaître sur certains écrans lorsqu’on les regarde de côté est ici totalement absent. Un bon point.

Cousin jumeau du 7X jusqu’au bout des ongles, le Mate 10 Lite l’est surtout jusque sous le capot puisqu’on retrouve le même SoC que celui qui anime son compère. On hérite donc d’un Kirin 659 et de 4 Go de RAM pour des performances tout à fait valables au quotidien. Pas de ralentissement en vue, à aucun moment, le tout s’avère très fluide et même véloce. Le multi-tâche s’exécute sans broncher et seuls certains jeux 3D gourmands viendront à bout des performances affichées par la puce de HiSilicon.

Concrètement, il faudra dans certains cas se contenter d’un niveau de détail un poil faible, et d’un crénelage assez visible à l’image. Rien de rédhibitoire, puisque la grande majorité des titres du Play Store sont propulsés sans véritable problème.

En lecture vidéo, le constat est le même. Des films 1080p faiblement compressés parviennent à se lancer sans souci, et ce au même titre que des vidéos en 1440p et au-delà repêchées sur YouTube. Tout va donc très bien sur le Mate 10 Lite côté puissance.

Autonomie & Son

Avec sa batterie de 3340 mAh, le terminal profite d’une autonomie satisfaisante, mais pas sensationnelle pour autant. On notera, une fois n’est pas coutume, que sur ce point aussi, le Mate 10 Lite est identique au 7X. Même SoC, même écran et même batterie sont synonymes de conclusions qui ne varieront pas d’un téléphone à l’autre.

Dans l’absolu il sera possible de faire tenir le smartphone une journée sans problème, voire même un peu plus s’il n’est pas trop sollicité. C’est plutôt convenable, même s’il ne faut pas s’attendre à des merveilles non plus.

Le gros hic viendra toutefois de la recharge. L’absence de recharge rapide posera parfois problème, puisqu’il faut compter deux bonnes heures sur secteur pour récupérer les 100 % de batterie. En 2018, ça fait long, même s’il s’agit d’une concession à laquelle le constructeur a certainement dû consentir pour limiter les coûts et proposer un mobile à un tarif raisonnable… encore que, compte tenu de son prix de lancement de 350 euros, l’USB Type C aurait tout de même pu s’imposer.

Côté son le constat est comme souvent boiteux. La sortie casque est de qualité, le son transmis y est bien équilibré avec de bonnes basses et de jolis aigus. Le volume maximal et suffisant, mais attention à la distorsion qui se fera parfois entendre à plein volume. Rien de méchant toutefois.

Le haut-parleur du terminal est pour sa part prévu essentiellement pour les appels et pour la lecture de vidéos. La musique n’y est pas à son aise, l’absence totale de basse donne un aspect très plat au son et les médiums semblent surreprésentés. Pas grand-chose à sauver de ce côté. Si vous achetez le Mate 10 Lite… mettez des écouteurs. C’est préférable.

Photo & Vidéo

En photo, le mobile s’en sort plutôt bien. Si Huawei ne nous a pas épatés, nous notons tout de même que les deux modules principaux du terminal font de l’assez bon boulot dans la plupart des cas.

Il faudra se contenter du duo 16 Mpx + 2 Mpx, déjà intégré tel quel au Honor 7X (et oui, encore une fois), mais bizarrement le résultat est un peu plus positif sur le Mate 10 Lite – et ce sans que l’on soit en mesure d’identifier clairement pourquoi (le traitement logiciel n’est probablement pas le même). En l’état, la prise de cliché dans de bonnes conditions de luminosité se fait sans trop de problèmes, le rendu des couleurs est naturel, la balance des blancs semble correcte et le niveau de détail satisfaisant à défaut d’être ébouriffant. L’autofocus est assez capricieux, mais après un temps d’adaptation on finira par s’y faire, d’autant que la mise au point manuelle s’avère relativement efficace.

Nous n’avons pas été en mesure de constater de différence probante entre le mode classique et le mode HDR en termes de rendu, ce qui est assez dommage, et l’impossibilité de passer sur une prise de vue 16:9 nous a un peu chagrinés (4:3, 1:1 et 18:9 uniquement). Dans la même veine, il est regrettable que Huawei nous propose une fois de plus un effet bokeh aussi artificiel.

Le capteur 2 Mpx dédié à l’intégration de cet effet sur les clichés (essentiellement en mode portrait) est à la ramasse. On aura vraiment l’impression de voir un sujet net apparaître sur un fond artificiellement flouté. C’est fort vilain, le sujet est très mal détouré (vraiment), et l’on espère que le constructeur saura nous proposer quelque chose de plus convaincant à l’avenir.

En basse lumière le Mate 10 Lite parvient toutefois à faire un boulot un peu moins minable que le P Smart (les 4 Mpx supplémentaires sur le capteur principal y sont surement pour quelque chose) et même un léger cran au-dessus du 7X, en termes de fidélité. Évidemment on est loin de ce que le haut de gamme peut nous soumettre en la matière, mais le présent appareil réussit à sortir des photos exploitables, même lorsqu’elles sont prises en intérieur ou en soirée. Le rendu y est bruité, certes, mais modérément, et la perte de détails reste acceptable. Bien sûr, du côté de la restitution des couleurs, ce n’est pas forcément la joie, mais le tout conserve une certaine « cohérence » malgré un rendu souvent terne. Pour un mobile vendu 300 euros, c’est plutôt honnête.

Ici, l’effet Bokeh a décidé que la queue de l’oiseau et les ficelles rouges en dessous ne méritaient vraiment pas d’être affichées.

Pour la vidéo, on se limite à du 1080p en 30 FPS. Pas grave, le principal est bien là. Les couleurs sont vives, le bruit demeure assez faible à l’image. Par contre attention à la stabilisation qui s’avère insuffisante pour amortir les secousses, ainsi qu’au micro – sans être foncièrement mauvais, le son n’est pas très bon en vidéo.

Un point sur la partie selfie qui dispose de deux modules (13 Mpx + 2 Mpx) et d’un flash en façade. Si le flash aura tendance à vous flinguer les yeux si vous n’y étiez pas préparé, la combinaison des deux capteurs permettra de prendre des autoportraits convaincants en dépit d’un traitement beaucoup trop agressif de l’image et d’un effet Bokeh (heureusement optionnel) toujours aussi piteux. À noter par ailleurs que la vidéo en façade, elle est limitée à du 720p.

Surcouche

Android 7.0 Nougat et EMUI 5.1, n’est pas la meilleure combinaison possible en 2018 et le mobile donnera du coup l’impression d’être un peu à la traîne en termes d’OS. On ne peut que regretter que Huawei n’est pas jugé bon de lancer son Mate 10 Lite avec la dernière version d’Android et de sa surcouche maison, d’autant que le lancement de ce dernier reste récent…

Bien sûr, une mise à jour devrait faire son arrivée sur le mobile un jour ou l’autre, mais il faudra prendre son mal en patience et c’est assez dommage.

Ceci étant l’expérience proposée par EMUI 5.1 reste valable dans l’absolu. Même si certaines de ses applications proposées au démarrage sont un peu limitées (lecteur vidéo notamment) et que son aspect visuel fait toujours très iOS dans l’idée. Mais ça, l’arrivée d’EMUI 8.0 n’y changera rien.

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