Test du Huawei P Smart : le 18:9 en fanfare, la photo en PLS

Le moins que l’on puisse dire c’est que les différentes gammes de Huawei commencent à prendre des airs de mille-feuille, au point qu’il est parfois difficile de ne pas s’y perdre. Huawei n’est toutefois pas le seul à se retrouver dans cette position, mais plutôt que de calmer le jeu, le géant chinois a décidé de remettre ça avec un nouveau samrtphone – le P Smart – qui se positionne comme un challenger aux Galaxy J de Samsung et se place à quelques encablures derrière son grand frère le Mate 10 Lite lancé fin 2017.

Si l’on pourra pester contre la multiplication des références chez Huawei – et tant d’autres – force est d’avouer que la firme parvient une fois de plus à nous sortir de derrière les fagots un nouveau terminal fort plaisant, qui profite d’un rapport qualité prix qui tabasse. Car oui, le P Smart se dote d’un ratio 18:9 des plus saillants pour un tarif de 259 euros, capable de redonner le sourire à n’importe quel banquier.

Fiche Technique

Mais avant de vous parler plus en détail de l’appareil, passons par l’incontournable, l’inévitable, l’inéluctable case fiche technique.

Le Huawei P Smart profite d’un écran IPS 18:9 de 5,65 pouces et d’une définition Full HD+ (2160 par 1080 pixels). On y trouve par ailleurs un SoC Kirin 659 (cadencé à 2,36 Ghz et doté de 8 cores) signé HiSilicon, 3 Go de mémoire vive et 32 Go de stockage extensibles via micro SD.

Côté connectivité le terminal profite du Wifi 802.11b/g/n et du Bluetooth 4.2, tandis qu’en termes de connectique il faut se contenter d’une entrée micro USB et d’un port Jack 3,5mm.

Le tout est alimenté par une batterie 3000 mAh et se trouve animé par Android 8.0 Oreo, auquel Huawei a collé sa traditionnelle surcouche EMUI dans sa dernière version.

Design et Ergonomie

Le P Smart est un mobile qui a de l’allure, nous l’avons dit. Huawei a su soigner son entrée avec ce nouveau smartphone qui bénéficie d’un ratio 18:9 que la firme étend peu à peu à ses différentes gammes. Si son look évoquera fatalement un certain Honor 7X (que nous avons testé en décembre), Huawei a réussi à donner au terminal une identité bien à lui.

C’est surtout au dos que le P Smart se démarque de son cousin. Huawei a opté pour un revêtement différent et pour des coloris relativement chatoyants qui rendent plutôt bien, il faut l’avouer. Notre exemplaire de test était bleu, comme vous l’avez sûrement remarqué, mais le mobile est également décliné en noir satiné et en gold.

Dans tous les cas, son design se trouve renforcé par deux fines lignes métallisées, qui permettent par ailleurs d’attirer l’attention sur une légère variation de couleur entre la partie centrale de la coque arrière du mobile et ses extrémités.

Notons également la présence, toujours au dos de l’appareil, d’un capteur d’empreintes légèrement enfoncé dans la structure métallique du châssis, ainsi que celle du double capteur photo judicieusement positionné sur le quart supérieur gauche du verso de notre P Smart. Ces deux modules sont cerclés de métal bleu et s’avèrent bien intégrés à l’ensemble d’un point de vue visuel, même si l’on regrette qu’ils dépassent un peu du châssis.

S’ils sont proéminents ce n’est toutefois pas par pur plaisir. Huawei a misé une fois de plus sur un design faisant la part belle à la finesse de l’ensemble. Ce qui n’a pas que des avantages.

Il n’empêche qu’en termes de préhension, c’est un carton plein, le mobile tient très facilement dans la main, peut sans problème être utilisé sans avoir à mettre ses deux mimines à l’ouvrage et se montre d’une grande légèreté. L’aluminium brossé et le verre ont en effet été dosés avec beaucoup de justesse pour donner un sentiment de solidité à l’utilisateur – et ce sans que le smartphone prenne des allures de parpaing.

Au final c’est une véritable impression de qualité qui se dégage du P Smart en termes d’assemblage et de conception. Un quasi sans faute et une très belle surprise dans l’ensemble en dépit d’un revêtement qui attire les traces de doigts comme pas deux et qui s’avère assez glissant, il faut le noter.

Écran & Performances

Cette science de l’assemblage serait toutefois d’un intérêt très limité sans la présence d’un écran capable de magnifier le tout. Et de ce côté autant dire que Huawei ne se paye pas la tête du client. Nous héritons ici d’une dalle IPS de 5,65 pouces plutôt bien équilibrée. Sa résolution Full HD+ lui permet de se caler à un confortable ratio de 427 pixels par pouces. L’affichage est donc très fin et il sera difficile de distinguer le moindre pixel à l’œil nu.

Mais au-delà de ces affaires de définition, la dalle se révèle très satisfaisante en termes de colorimétrie et de luminosité. Si la température des couleurs tire assez franchement sur les bleus lors du démarrage initial (ce qui est malheureusement fréquent sur les appareils entrée et milieu de gamme), Huawei a l’intelligence de nous laisser de quoi régler la température de ses écrans dans les paramètres Android consacrés à l’affichage. En trois clics il sera donc possible de rectifier le tir pour atteindre une colorimétrie très appréciable, qui n’aura plus grand-chose à envier à la concurrence.

Pour ce qui est de la luminosité, le constat est dans la même veine. Le géant chinois nous donne de quoi pallier aux affres du soleil et des reflets avec un écran très lumineux, qui a le bon goût de ne pas cramer les rétines (une fois le taux de luminosité réglé au minimum) lors d’un usage de nuit. En réalité seule la partie contraste nous a un peu laissés sur notre fin. Sans être mauvais, il y a là une bonne marge de progression pour le constructeur.

Évoquons enfin les angles de visions de la dalle. Ils sont bien ouverts, ce qui n’est pas forcément aussi courant qu’on pourrait le croire.

Derrière ce bel écran, c’est un Kirin 659 qui est aux commandes. Le bougre équipait déjà le Honor 7X en décembre et s’incruste sur le P Smart. Couplé à 3 Go de RAM (LPDDR3), ce SoC confère au terminal une puissance de feu appréciable qui permettra de ne subir aucun ralentissement au quotidien. Tout s’anime promptement sur le P Smart et l’on appréciera sa réactivité dans les tâches basiques, mais pas seulement.

En jeu, notre Kirin 659 souffle cependant le chaud et le froid et la qualité des expériences de jeu proposées dépendra fatalement du titre lancé et de sa gourmandise en termes de ressource. On peut en tout cas s’accorder à dire que le plus souvent, le P Smart permettra de jouer aux derniers jeux 3D de manière relativement fluide, même si des concessions seront parfois faites côté graphismes, avec un preset alors calé au niveau minimum – et donc des textures assez fades couplées à un aliasing très visible à l’écran. Bien sûr, ceux qui – comme votre serviteur – ne jouent pas ou peu sur mobile, s’en tamponneront assez franchement les amygdales…

Reste que la puce de HiSilicon profite d’une enveloppe thermique parfaitement maîtrisée. Le P Smart aura donc le privilège de ne chauffer que très modérément, même lorsqu’il est lourdement sollicité. Inutile de compter sur lui, donc, pour se réchauffer les mains durant les longs mois d’hiver.

Autonomie & Son

Malheureusement pour nous, cette apparente maîtrise énergétique ne se ressent pas vraiment du côté de l’autonomie de l’appareil. Sur ce point, le P Smart ne fait pas forte impression et se place même dans la moyenne basse des téléphones à moins de 300 euros dans le domaine.

Le plus concrètement du monde, il faut tabler sur une journée d’autonomie sans avoir trop d’espoir d’aller au-delà. Dans le cadre d’un usage soutenu (mêlant lecture vidéo fréquente et lancement régulier de jeux en 3D), il faudra parfois revoir cette estimation à la baisse et prévoir le chargeur pour faire le plein de milliampères en fin de journée. Rien de catastrophique dans l’absolu, mais l’on était en droit d’espérer mieux.

Autre complainte à ajouter à notre cahier des doléances : l’absence de charge rapide. Pour recharger le mobile à bloc après l’avoir mis à plat, il faudra compter deux (grosses) heures de charge, ce qui commence à faire long en 2018. On imagine toutefois qu’il s’agit là d’une des concessions que Huawei a dû faire pour proposer un mobile malgré tout bien équipé à un tarif compétitif (et ce au même titre que l’absence de port type-C au « profit » d’une simple entée micro USB).

En termes de son, le bilan est tout aussi contrasté. D’un côté la sortie casque fait un boulot convenable et permettra de profiter de ses morceaux préférés dans de bonnes conditions. En dépit d’un niveau de distorsion parfois un poil trop présent (surtout lorsque le volume est poussé à fond) et d’un volume maximal un peu faible, les aigus restent clairs, et les basses bien en place.

Mais nous devrons faire faire avec un haut-parleur qui frise la médiocrité. Il faudra le réserver aux usages les plus basiques (appels, visionnage de vidéo…) et éviter au maximum de lui faire jouer de la musique (ce qui lui fait d’ailleurs un point en commun avec certains rappeurs français).

Photo & Vidéo

Si jusqu’ici Huawei faisait bonne impression avec son P Smart, inutile d’y aller par quatre chemins, le volet Photo & Vidéo de ce test risque d’en refroidir certains.

Le bilan du terminal dans le domaine n’est pas une débâcle absolue, et heureusement, mais il nous paraît difficile de ne pas mettre l’accent sur les performances très timides du double capteur prévu par Huawei pour son mobile.

Nous retrouvons (comme sur l’Honor 7X) deux modules, l’un de 13 Mpx (ouvrant à f/2.2), l’autre de 2 Mpx (essentiellement destiné à appliquer un effet bokeh très artificiel quand ça s’y prête), qui collaborent pour nous offrir des clichés corrects lorsque les conditions de luminosité sont optimales, et des photos assez piteuses quand la lumière se fait moins présente.

La chose est courante et cette critique peut s’étendre à bien d’autres smartphones sur le marché, mais le P Smart est le parfait exemple d’un phénomène qu’on aimerait voir s’estomper en 2018 (on peut toujours rêver nan ?).

En l’état, prendre des photos valables en intérieur avec une lumière tamisée, ou pire, dehors et en soirée sera quasi mission impossible. La faute à un bruit (vraiment) très présent à l’image ainsi qu’à une restitution des couleurs à côté de la plaque. Un problème qui reste d’ailleurs présent de jour et en extérieur. Car oui, même dans d’excellentes conditions, les clichés pris avec le P Smart ne seront jamais époustouflants. On retrouvera d’ailleurs des couleurs tantôt un poil ternes tantôt surexposées au point de perdre en détail, ce qui poussera souvent à vouloir prendre les choses en mains au travers du mode manuel de l’application photo.

C’est d’ailleurs au travers de ce mode « Pro » (très complet et relativement intuitif) que l’on prendra les plus belles photos même s’il sera alors nécessaire prendre le temps de s’appliquer et de tout calibrer à la mano.

Il n’empêche que le double capteur s’en sort (étonnamment) un peu mieux en vidéo où les couleurs sont assez vives dans l’ensemble. Attention toutefois à la stabilisation qui pourrait être perfectionnée ainsi qu’à l’absence de captation 4K ou 60 fps (on reste ici sur du Full HD / 30 fps).

Côté selfie, par contre, tout va bien. Les 8 Mpx du capteur frontal sont correctement exploités et les autoportraits rendent plutôt bien dans l’ensemble. Du moins quand on est dans un environnement un minimum lumineux.

Surcouche

Notre cher P Smart a la bonne idée de démarrer dans la vie avec Android Oreo et Emotion UI 8.0. Au delà des nouveautés qu’apporte la dernière itération de l’OS de Google, Huawei parvient à renouveler avec un certain brio sa surcouche maison.

Il ne faudra pas chercher de changements radicaux ici, mais certains ajustements font tout de même plaisir, notamment du côté des réglages qui ont profité d’une réorganisation complète. Les différents paramètres sont maintenant organisés dans de grandes catégories, faciles à identifier. Ce n’est pas grand-chose, mais cela permet de gagner du temps par rapport à ce que EMUI 5.0 proposait en la matière.

Le reste des changements aura essentiellement trait à de légères évolutions visuelles plutôt bienvenues.

À noter que la version 8.0 de l’Emotion UI a pour caractéristique de mettre l’accent sur l’IA. Difficile toutefois d’avoir un aperçu complet des ajouts de Huawei dans le domaine, le P Smart étant dépourvu (milieu de gamme oblige) de la puce NPU présente sur le Mate 10 ou le View 10…

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