Test du Motorola Edge, le renouveau de la marque

Motorola a annoncé un peu plus tôt dans l’année le Motorola Edge, un appareil milieu de gamme au look très premium.

Il me tardait bien entendu de le tester et le hasard fait bien les choses, car le constructeur m’a proposé de m’en envoyer un exemplaire le mois dernier.

Le Motorola Edge et son drôle de système de notification
Le Motorola Edge et son drôle de système de notification

Et après deux semaines passées en sa compagnie, voici mon verdict.

Design & Ergonomie

Le Motorola Edge marque clairement une rupture dans l’histoire de la marque. Exit donc les téléphones modulaires, cette fois le constructeur a été puiser l’inspiration dans ce qui se fait sur le segment haut de gamme.

Et le résultat est vraiment réussi.

Le Motorola Edge a beau être proposé à la moitié du prix des gros flagships coréens ou américains, il n’a absolument rien à leur envier. Je dois même vous avouer que je ne m’attendais absolument pas à un tel niveau de finitions.

L’écran impressionne dès le premier allumage. La dalle est presque dénuée de bordures et elle s’étend ainsi sur presque l’intégralité de la façade de l’appareil. Et pas seulement.

Le Motorola Edge porte en effet très bien son nom et sa dalle recouvre ainsi plus de la moitié des tranches de son boîtier. Niveau visuel, c’est très impressionnant. Et on verra d’ailleurs plus loin que Motorola a su exploiter pleinement cette particularité sur le plan logiciel avec des fonctions à la fois intelligentes et bien pensées.

Pas d’encoche en vue non plus. Comme beaucoup de constructeurs, Motorola a préféré se tourner vers un poinçon. Bon point, ce dernier est en plus placé dans le coin supérieur gauche, si bien qu’il disparaîtra complètement lorsque nous tiendrons le téléphone à l’horizontale pour jouer ou regarder des vidéos.

Le dos est plus sobre. Ici, Motorola a opté pour une plaque noire en plastique brillant. C’est dommage, j’aurais préféré un verre mat, ce qui aurait rendu le téléphone moins sensible aux traces de doigts. Bon point en revanche, les optiques du module photo arrière ne ressortent pas de la plaque.

La prise en main est objectivement très confortable. Plastique oblige, le Motorola Edge est très léger en main. Mais c’est surtout son format qui fait toute la différence. Le terminal est en effet assez étroit et il s’étire en hauteur, dans un format en 19,5:9. Un choix particulièrement judicieux.

Motorola s’est montré très généreux sur la connectique. Sur la tranche inférieure, on retrouvera donc un connecteur USB Type-C et une prise casque.  La trappe des cartes se trouve sur la tranche supérieure et elle pourra accepter au choix deux Nano SIM ou bien une Nano SIM et une Micro SD.

Je vais être très franc avec vous, lorsque j’ai déballé le Motorola Edge, je n’ai pas pu m’empêcher de pousser un petit cri d’excitation.

Motorola a toujours eu une proposition intéressante, mais la marque a clairement franchi un nouveau cap ici en matière de design. Surtout que toutes les innovations apportées au terminal ont eu réel intérêt sur le plan ergonomique et fonctionnel. La dalle incurvée n’est pas uniquement là pour faire joli. Mais ça, on en reparlera un peu plus tard.

Le très bel écran du Motorola Edge
Le très bel écran du Motorola Edge
Un dos en plastique, quel dommage
Un dos en plastique, quel dommage

Ecran, Processeur & Autonomie

Niveau design, en dehors du dos en plastique, c’est quasiment un sans faute.

Mais l’esthétique d’un smartphone n’est en fin de compte qu’une toute petite partie du problème et l’aspect technique ne doit pas être négligé.

L’écran occupe une place centrale. Il ne se contente effectivement pas d’afficher des informations, c’est aussi lui qui nous permet d’interagir avec notre smartphone. Et en la matière, on peut dire que Motorola n’a pas fait les choses à moitié.

La marque s’est en effet dirigée vers une dalle OLED de 6,7 pouces. Mieux encore, cette dernière atteint une définition en Full HD+ et elle offre en prime un taux de rafraîchissement de 90 Hz.

Concrètement, cela veut dire que le Motorola Edge sera en mesure d’afficher plus d’images à la seconde qu’un smartphone équipé d’une dalle de 60 Hz.

Ce qui se traduira du même coup par une impression de fluidité accrue.

Et là en l’occurrence, il fait très bien le boulot. Cette impression de fluidité, justement, est omniprésente et cela vaut tout autant pour la navigation au sein de la plateforme que pour le reste.

Quant à la dalle, elle est de très bonne qualité et le Motorola Edge se prête extrêmement bien à la consultation de contenus vidéo. La marque a d’ailleurs eu l’intelligence d’intégrer aux réglages une option permettant de passer d’un profil colorimétrique vif à un profil plus naturel.

Il faut d’ailleurs signaler que Motorola a aussi placé le focus sur le son. L’Edge embarque deux haut-parleurs. Le premier est situé entre le haut de la dalle et la bordure supérieure. Le second est directement intégré à la bordure inférieure. Et cerise sur le gâteau, ces deux haut-parleurs sont en plus de bonne qualité, avec des basses bien dosées et une spatialisation des plus convaincantes.

Jusqu’ici, le Motorola Edge a tout d’un appareil haut de gamme, mais c’est finalement sa puce qui le place sur un segment milieu de gamme. Le terminal est en effet animé par un Snapdragon 765 couplé à 6 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage.

Alors forcément, en perfs pures, il ne pourra pas rivaliser avec un appareil animé par un Snapdragon 865, mais cela ne l’empêchera pas d’avoir du répondant.

Et cela vaut bien entendu pour la vie de tous les jours, mais aussi pour les jeux. Il se prête en effet très bien à cet exercice. La puce est suffisamment véloce pour faire tourner les titres les plus gourmands et son écran 90 Hz renforce encore un peu plus le sentiment de fluidité qui se dégage de l’appareil. Le tout avec une chauffe maîtrisée.

Côté batterie, le Motorola Edge mise sur un accumulateur offrant une capacité de 4500 mA et il pourra tenir en moyenne entre une journée et une journée et demie suivant l’usage. Avec PC Mark, il a tenu 16h30 en 90 Hz et 18h15 en 60 HZ, ce qui est des plus honorables.

La charge rapide répond présente, mais elle ne dépasse malheureusement pas une puissance de 18 W. C’est un peu juste compte tenu de la capacité de la batterie. Et bien sûr, la charge sans fil ne répond pas présente.

L'écran du Motorola Edge est un régal pour les yeux
L’écran du Motorola Edge est un régal pour les yeux
Aucun jeu ne lui fait peur
Aucun jeu ne lui fait peur

Photo & Vidéo

Le Motorola Edge a donc du style et il est en plus doté d’une fiche technique des plus convaincantes. Mais il s’impose aussi comme un excellent photophone.

Contrairement à ce que l’on aurait pu craindre, la montée en gamme de Motorola ne s’est pas faite au détriment du volet photographique. En réalité, c’est même tout le contraire. L’Edge s’est révélé être une très bonne surprise dans cet usage.

À l’arrière, on trouve un module composé de quatre capteurs différents.

Le premier capteur atteint les 64 millions de pixels et il s’accompagne d’une optique ouvrant à f/1.8. Le capteur hérite de la technologie quad pixel et il sera donc en mesure de combiner quatre pixels en un pour récupérer un maximum de lumière.

Pour l’épauler, on trouve un premier capteur de 16 millions de pixels accompagné d’un ultra grand angle ouvrant à f/2.2 et offrant un champ de vision de 117°.

Le troisième capteur atteint les 8 millions de pixels de définition et il est couronné d’un téléobjectif offrant un niveau de zoom optique 2x et une ouverture à f/2.4.

Enfin, le quatrième capteur verse dans le calcul du temps de vol et il servira principalement à placer les sujets dans une scène pour mieux les faire ressortir.

Sur le papier, le Motorola Edge promet une belle flexibilité et on va voir que ces quatre capteurs fonctionnent très bien.

Le Motorola Edge est extrêmement efficace en pleine journée. Le terminal est en effet capable de générer des images très piquées et donc avec un très haut niveau de détails.

Rien à dire non plus au niveau de la dynamique. Le terminal parvient à récupérer un maximum de détails dans les ombres et dans les hautes lumières. Quant à la colorimétrie, elle tape juste en toute occasion, mais dans les conditions de prise de vue les plus difficiles.

Le seul bémol vient de la mise au point, qui est parfois un peu lente lorsqu’on bascule sur l’ultra grand angle ou le téléobjectif.

Je m’attendais évidemment à voir les performances du téléphone chuter en intérieur ou à la nuit tombée. Mais ce n’est pas le cas, du moins pour peu que l’on reste sur le grand angle et sur le mode de prise de vue normal.

Les autres focales sont en effet moins lumineuses et elles montreront rapidement leurs limites la nuit, d’autant qu’elles ne profitent pas du quad pixel du capteur principal. Les portraits en intérieur perdent également pas mal en qualité, du moins lorsque la lumière manque.

En tout, le Motorola Edge propose trois focales principales. L’ultra grand angle et le grand angle font jeu égal en pleine lumière et ils sont tous les deux capables de sortir des images piquées avec une très belle dynamique et une colorimétrie suffisamment neutre pour pouvoir être retravaillée ensuite en post production.

Le téléobjectif est un peu moins efficace en revanche, notamment au niveau de la mise au point. Il faudra donc s’assurer de rester bien immobile avant de déclencher, sous peine de se retrouver avec des photos légèrement floues.

Le Motorola Edge propose également un mode macro afin de compléter sa panoplie de focales. Une fois encore, il m’a très agréablement surpris et je l’ai trouvé très efficace en pleine lumière. Une fois encore, il permettra d’obtenir des images très nettes.

La qualité du mode portrait dépendra principalement des conditions de prise de vue.

En plein jour, il est capable de faire des miracles. Non content de produire des images très détaillées et avec une belle dynamique, il sera aussi en mesure de produire des flous d’arrière-plan doux et homogène. Je n’ai pas non plus noté de problème particulier au niveau du détourage du sujet, même avec des modèles très fournis sur le plan capillaire.

En intérieur, en revanche, le mode portrait sera beaucoup moins à l’aise et il sera du coup préférable de trouver une source lumineuse avant de commencer à shooter.

Comme la plupart de ses concurrents, le Motorola Edge propose toute une batterie de modes supplémentaires. La vision de nuit en fait partie, tout comme l’ultra résolution qui permet de shooter en pleine définition et donc à 64 millions de pixels.

En prime, on a aussi un mode baptisé filtre couleur qui accompagne les Motorola depuis quelques générations maintenant et qui permet de conserver une seule couleur à l’écran. Bien utilisé, ce mode permet de produire des images assez créatives et qui sortent un peu de l’ordinaire.

Côté vidéos, le Motorola Edge peut filmer en 4K UHD à une cadence de 30 images par seconde et il fait donc l’impasse sur le 60 images par seconde. Du moins dans cette définition. Il sera en effet possible de monter à cette cadence en basculant en 1080p.

Quoi qu’il en soit, une fois encore, la qualité est là et on pourra obtenir des séquences très détaillées, avec une belle dynamique et une colorimétrie aux petits oignons.

Mais ce n’est pas tout. La stabilisation est redoutable et elle permet de supprimer la plupart des tremblements. Il sera donc possible de filmer à main levée sans souci.

Le module photo du Motorola Edge est très capable
Le module photo du Motorola Edge est très capable
Les optiques des capteurs ne dépassent pas
Les optiques des capteurs ne dépassent pas

Fonctions & Surcouche

Motorola applique une stratégie proche de celle de OnePlus. Contrairement à beaucoup de ses concurrents, la firme a donc fait le choix de ne pas modifier l’interface d’Android en profondeur.

L’interface, les icônes et tous les autres éléments graphiques sont donc très proches de la ROM stock d’Android.

Extrêmement fluide, elle est également très agréable à l’usage, notamment grâce à son système de navigation gestuel. Ce dernier est très bien conçu et il permet même de passer directement d’application en application, à la manière de ce que propose iOS.

Mais Motorola a tout de même apporté une ou deux modifications à la plateforme afin de la rendre encore plus conviviale.

La marque a notamment intégré un panneau d’outil qui exploite les belles courbes de la dalle de son téléphone. En effectuant un balayage de la droite vers la gauche à partir du repère présent à l’écran, il sera donc possible de faire apparaître un petit panneau regroupant six icônes renvoyant vers des applications ou outils usuels.

Mais ce n’est pas tout, en effectuant des balayages verticaux sur le repère, il sera aussi possible de dérouler le centre de notification, d’accéder aux raccourcis, d’afficher le multitâche ou même de faire apparaître le drawer. Tout ça du bout du doigt. Et cela participe bien entendu pour beaucoup au confort d’utilisation procuré par l’appareil.

Motorola propose également un système de notifications original basé sur les bordures du téléphone, des bordures qui s’illumineront d’elles-mêmes à la réception d’une nouvelle alerte. Et bien sûr, vous pourrez activer ou désactiver le type d’alerte de votre choix et programmer le système pour qu’il se coupe de lui même à certaines heures de la journée ou de la nuit.

L’Edge propose aussi quelques gestures supplémentaires comme la capture à trois doigts ou même les gestes Moto qui permettront, par exemple, de couper la sonnerie lorsqu’on prend le téléphone en main.

Le mode jeu, ou Gametime, est également présent, mais je vous renvoie vers mon test des Power G8 pour en savoir plus.

De manière plus générale, le Motorola Edge est resté fluide en toute circonstance. Il n’a pas ramé une seule fois, même en basculant rapidement d’une application à une autre.

Et bien entendu, cette fluidité est renforcée par le mode 90 Hz de la dalle.

Le petit panneau latéral est tellement pratique
Le petit panneau latéral est tellement pratique
Le système de notifications est très sympa
Le système de notifications est très sympa

En Conclusion

Lorsque vous testez beaucoup de smartphones, vous devenez difficile à surprendre.

Alors bien sûr, il y a toujours des produits que vous attendez plus que d’autres, mais vous savez en général à quoi vous attendre.

Le Motorola Edge, de son côté, avait éveillé ma curiosité lors de l’annonce, mais je m’attendais à un appareil milieu de gamme assez commun.

Et au final, il m’a vraiment surpris, et ce dès la sortie de la boîte. Le fameux « whaou » était bien présent.

Oui et le plus beau, finalement, c’est que cet effet « whaou » m’a accompagné durant tout le test, à chaque fois que je découvrais un nouvel aspect du terminal. L’écran, l’autonomie, son module photo, et puis bien évidemment sa plateforme.

Après, il y a le prix. 599 €, beaucoup trouveront ça cher pour un smartphone sorti un peu au milieu de nulle part, mais il serait injuste de dire qu’il ne les mérite pas.

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