OnePlus nous a encore gratifiés de deux smartphones haut de gamme en ce début d’année : le OnePlus 9 Pro et le OnePlus 9. Si le premier a déjà eu droit à son test, cela n’avait pas encore été le cas du second et il fallait donc que nous réparions ce terrible affront.
Cette année encore, donc, OnePlus a décidé de scinder son offre en deux appareils distincts.
D’un côté, nous avons donc le OnePlus 9 Pro, un appareil qui fait figure de porte étendard et qui est proposé à partir de 919 €.
S’il reste moins cher que beaucoup de smartphones haut de gamme, son prix représente tout de même un frein pour de nombreux acheteurs. Encore plus compte tenu de la situation actuelle.
Pour rendre sa gamme plus attractive, OnePlus a donc lancé un second téléphone, le OnePlus 9, proposé cette fois à 719 €.
Et bien sûr, pour atteindre ce prix, OnePlus a dû faire quelques compromis. Le tout est maintenant de savoir si ces fameux compromis sont réellement rédhibitoires.
Design & Ergonomie
Vous le savez, j’aime commencer mes tests en me focalisant sur le design et l’ergonomie des produits qui me passent entre les mains. Et je ne vais évidemment pas changer mes habitudes pour ce nouveau test.
Il y a fondamentalement peu de différences entre le OnePlus 9 et le OnePlus 9 Pro.
Les finitions sont dans les deux cas exemplaires. OnePlus a une fois encore opté pour du verre et du métal, les tranches sont en revanche faites de plastique, avec en prime un écran aux bordures très contenues.
Un écran qui est en revanche différent de celui présent à bord du modèle pro. Cette fois, le constructeur n’a pas opté pour une dalle incurvée, mais plate. Le gabarit, en revanche, ne change pas et on reste sensiblement sur la même diagonale.
Je sais qu’il y a globalement deux écoles. D’un côté, vous avez ceux qui ne jurent que par les écrans incurvés et le dynamisme qu’ils apportent aux lignes d’un téléphone. De l’autre, ceux qui préfèrent la prise en main procurée par un écran plat.
En ce qui me concerne, j’avoue ne pas avoir encore choisi de camp. Mais c’est en tout cas une bonne chose que OnePlus laisse le choix aux consommateurs.
Le OnePlus 9 ressemble aussi pas mal au modèle « pro » lorsqu’on le retourne face contre terre. Le dos est lui aussi recouvert d’une plaque en verre, avec une finition à la fois brillante et opaque.
Sur le modèle qui m’a été confié, la version Winter Mist, la partie du haut est comme recouverte d’une brume tandis que la partie du bas reste brillante. Alors certes, le téléphone reste assez salissant en main, mais l’effet ne manque pas de charme et il apporte finalement beaucoup d’originalité au téléphone.
Pas de grosse surprise pour le module photo. Le look ne change pas et la pièce a une fois de plus été teinte de la même couleur de la plaque pour la rendre moins voyante. Elle est en revanche un peu moins fournie en capteurs, mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.
L’ergonomie reste elle aussi inchangée, de même pour les slots proposés. Il faudra en effet s’en tenir à deux slots Nano SIM.
Le look n’est finalement qu’une partie du problème. On a tous envie d’un produit qui soit joli à regarder, mais à l’usage, il faut aussi qu’il soit agréable à utiliser.
Et là encore, il n’y a absolument aucun reproche à faire au OnePlus 9. Il tient bien en main et il est extrêmement confortable à manipuler, et ce dans toutes les positions possibles. Que vous soyez posé au fond de votre canapé ou même en train de marcher.
Ecran, Puissance & Autonomie
On s’en doute, mais un smartphone proposé 200 € moins cher que son camarade doit logiquement faire pas mal de concessions sur le plan technique.
On va cependant voir que OnePlus a su faire les bons choix.
L’écran, comme je le disais tout à l’heure, propose une diagonale équivalente à celle du OnePlus 9 Pro et elle s’étend ainsi sur 6,55 pouces. Soit 0,15 pouce de différence. On est toujours sur du Fluid AMOLED avec un taux de rafraichissement de 120 Hz et la prise en charge de l’intégralité de l’espace colorimétrique P3.
On perd en revanche le 10-bit et le QHD+, pour basculer sur une définition en FHD+ soit du 2400 x 1080.
Dans les faits, cela changera peu de choses. La dalle du OnePlus 9 reste remarquable, avec de magnifiques contrastes et une colorimétrie suffisamment riche pour profiter de tous ses contenus vidéos.
Ou pour les jeux.
Soyons clairs, le OnePlus 9 est une formidable machine à jouer. Entre son écran Fluid AMOLED 120 Hz et son Snapdragon 888, on peut même dire qu’il est redoutable et je n’ai noté aucune différence notable avec le OnePlus 9 Pro.
L’expérience reste exceptionnelle. Il faut dire aussi que mon modèle embarque tout de même 12 Go de RAM et 256 Go de stockage.
Surtout que derrière, on conserve de très bons haut-parleurs. Des haut-parleurs qui restituent un son profond avec un équilibre délicat et une spatialisation qui permet de rentrer tout de suite dans ses jeux, dans ses films ou sa musique.
Et si on parlait un peu d’autonomie et de charge maintenant ?
La batterie ne change pas. Elle atteint les 4 500 mAh de capacité et elle permettra au OnePlus 9 de tenir facilement la journée. En tout cas, avec mes usages, je n’ai eu besoin de le recharger que tous les un jour et demi.
Côté charge, on perd la charge sans fil à 50 W… mais on conserve le Warp Charge 65T et donc la charge filaire à 65 W. Vous aurez donc besoin d’une demi-heure pour recharger le OnePlus 9.
La 5G répond bien entendu présente, mais je ne peux pas vous en parler puisque je n’ai pas de forfait 5G. D’ailleurs, je n’ai pas non plus d’antenne 5G dans les 10 km à la ronde.
Photo & Vidéo
Jusqu’ici, c’est presque un sans faute. Côté look, rien à dire, on a un téléphone élégant et bien construit. La fiche technique est elle aussi à tomber. Reste maintenant à parler de la photo et de la vidéo.
Alors d’après vous, il est bon ou il est nul ?
Sur le papier, on ne peut pas dire que le OnePlus 9 brille par la flexibilité de son module.
Le téléphone embarque en effet un capteur principal IMX689 de 48 millions de pixels, un capteur associé à une optique grand angle équivalente à un 23 mm et ouvrant à f/1.8. Précisons que l’optique en question se compose de 7 lentilles.
Ensuite, on a un second capteur, de 50 millions de pixels. Il s’agit d’un IMX766 et il est couplé à une optique équivalente à un 14 mm. Une optique ouvrant à f/2.2 et intégrant une lentille freeform pour réduire le phénomène de distorsion.
Le troisième capteur se limite à une définition de 2 millions de pixels et il sert au monochrome.
Pas de zoom en vue, donc, ce qui veut dire que les grossissements opérés seront numériques.
Alors si vous avez lu mon test du OnePlus 9 Pro, vous savez déjà que ce dernier ne m’a pas totalement conquis sur le terrain de la photo. On sent bien que le constructeur a fait des efforts, mais on est encore très loin de ce que propose la concurrence.
Et c’est un peu le même constat pour le OnePlus 9.
De jour, on peut obtenir des images de qualité correcte. Le piqué n’est pas mauvais et la dynamique reste dans la moyenne haute. J’ai aussi beaucoup apprécié la gestion de la profondeur de champ qui permet de bien isoler les sujets photographiés.
En revanche, côté mise au point, ça pèche un peu. Le OnePlus 9 a en effet du mal à obtenir des photos nettes avec des sujets en mouvement, que ce soit Romy en train de mâchouiller un bâton ou une fleur bousculée par le vent.
Cela veut aussi dire qu’il sera préférable de bien penser sa composition avant de shooter et de s’assurer de rester bien immobile.
En intérieur, on peut obtenir une fois encore des résultats corrects, du moins à partir du moment où l’on a une source lumineuse. Dans une chambre dont les rideaux ont été tirés, par exemple, le OnePlus 9 aura beaucoup plus de mal. Les contours des objets auront tendance à baver et on perdra beaucoup en netteté.
Un problème qui se pose aussi parfois en extérieur. Il m’est souvent arrivé de shooter le soir en promenant Romy et j’avoue avoir été assez déçu du résultat final. Les images ont tendance à être un peu trop lissées, ce qui n’est pas forcément très joli.
Le OnePlus 9 montre aussi très vite ses limites en situation de contrejour, comme avec la photo de Romy prise un midi de la semaine dernière. Il ne faisait pas très beau, mais la porte-fenêtre placée derrière a clairement compliqué la vie du téléphone.
Si vous avez suivi avec attention tout ce qui précède, alors vous savez que le OnePlus 9 propose deux vraies focales seulement : un grand angle et un ultra grand angle.
L’ultra grand angle a pour particularité d’embarquer une lentille free form qui lui permet de limiter le phénomène de distorsion propre à ces grandes focales. Système que l’on retrouve aussi sur le OnePlus 9 Pro et le Oppo Find X3 Pro.
Et en vrai, ça fonctionne bien. La lentille free form ne peut évidemment pas totalement faire disparaître l’effet de distorsion, mais elle permet tout de même de le corriger.
Les zooms, comme je le disais un peu avant, sont uniquement numériques. Et forcément, passé le 2x, ça commencera à se voir. Les images seront moins nettes et un peu plus brouillonnes.
Concernant les portraits, tout va se jouer sur la lumière. Si vous voulez obtenir de beaux résultats, il faudra impérativement avoir une source lumineuse face au sujet, ou tout du moins pointant en sa direction.
Là, le OnePlus 9 sera en mesure de récupérer beaucoup de détails et de produire des images de qualité.
En revanche, si la lumière se fait moindre, alors le téléphone perdre inévitablement en qualité et produira des images moins précises.
Côté selfies, le OnePlus 8 peut compter sur un capteur de Sony, et plus précisément sur un IMX471. Il atteint les 16 millions de pixels et il s’accompagne d’une optique ouvrant à f/2.4, avec un EIS.
Le OnePlus 9 reste très bon en selfies. Encore une fois, il faudra s’assurer que la lumière soit là, mais si vous avez une source lumineuse à proximité, comme une fenêtre par exemple, alors vous pourrez une fois encore produire des images de qualité.
Le OnePlus 9 a une belle proposition sur le terrain de la vidéo. Du moins sur le papier. Il peut en effet filmer en 8K à 30 images par seconde et en 4K à 30 ou 60 images par seconde.
Sans grande surprise, ce qui vaut pour la photo vaut pour la vidéo. Le OnePlus 9 pourra donc produire des images de qualité correcte, mais il n’égalera pas un Oppo Find X3 ou un Galaxy S21. La stabilisation, de son côté, reste meilleure que celle des générations précédentes, sans pour atteindre le niveau d’un iPhone.
Il faut aussi signaler que tous les modes dispos sur le OnePlus 9 Pro le sont aussi sur le OnePlus 9. Vous aurez donc accès au super macro, au focus peaking et au mode photo pro avec la capture de fichiers RAW.
Sur le plan logiciel, on retrouve donc les mêmes fondamentaux et c’est assurément une bonne chose.
En Conclusion
On me demande souvent quel est le meilleur smartphone du moment.
Et à chaque fois, ma réponse est la même : tout dépend de ce que vous recherchez.
Que ce soit dans la tech ou dans la vraie vie, tout est toujours une question de compromis. Et au même titre que le job idéal n’existe pas, il n’y a pas non plus de smartphone parfait.
Le OnePlus 9, comme ses concurrents, a donc ses forces et ses faiblesses. Pour moi, c’est un smartphone qui est pensé pour les jeux et pour le multimédia. Entre son très bel écran et son Snapdragon 888, il sera en effet capable de faire tourner n’importe quoi.
Et en prime, on aura même droit à la charge rapide.
Le volet photographique est un peu plus décevant. Ce n’est pas que le OnePlus 9 ne peut pas prendre de belles photos, c’est juste qu’il sera plus exigeant qu’un autre smartphone et qu’il vous demandera aussi plus d’efforts. Si vous êtes du genre à shooter à tout va sans vous préoccuper de la lumière, il risque de montrer rapidement ses limites.
Maintenant, c’est quand même une belle alternative et mon seul regret, finalement, c’est qu’il ne soit pas proposé sous la barre des 700 €. Je pense qu’avec un prix d’appel situé entre 649 et 699 €, OnePlus aurait pu le rendre beaucoup plus attractif.