
Test du Steam Controller
Disponible en précommande depuis plusieurs mois sur Steam, la manette de Valve a finalement fait son apparition début novembre. Avec son look atypique et ses deux trackpads, la bête dénote de ce que l’on connaissait en terme de controller. Mais une fois en mains, que vaut-elle ?
Sortie de son emballage 100% carton aux couleurs de Steam, la manette se montre sous son plus beau… plastique. Si vous espériez des composants sophistiqués, c’est raté : Valve a misé sur du basique quitte à ce que sa manette en prenne un coup visuellement parlant.

Il n’y a pas que le physique qui compte
On regrettera d’ailleurs le choix des surfaces noires laquées, trop sensibles aux rayures et autres traces de doigts, condamnant le pad a être sale en permanence.
Pourtant, même si le Steam Controller n’est pas d’une grande subtilité côté esthétique (son aspect mastoc en rebutera certains), l’assemblage a pour lui d’être tout-à-fait correct et dans son ensemble la manette semble robuste. Il faudra voir à l’usage si cette impression se confirme.
Proposée au tarif de 55€ sur Steam, La manette a l’avantage d’un rapport qualité prix convenable. Contrairement à certaines de ses rivales elle est fournie de base avec un dongle USB permettant une connexion sans-fil sans surcoût.
On trouvera dans la boite, en plus de la doc et du dongle, une base et un câble micro USB permettant d’utiliser le controller en mode filaire.
Dompter la bête
Le Steam Controller n’est pas une manette comme les autres, loin de là, et c’est son principal défaut. La prise en main se fait dans la douleur, et plusieurs heures de pratique seront nécessaires avant de s’habituer à ce pad singulier.
Et oui, si cette manette vous voulez, réapprendre à jouer vous devrez.
Il faudra notamment se faire aux trackpads, et plus particulièrement à celui qui fait office de stick droit (l’autre servant par défaut de croix directionnelle). Si sa sensibilité permettra une réactivité accrue dans certains jeux, sa précision, toute relative, constituera le principal problème du controller.
N’espérez pas l’utiliser dans des jeux où précision et vitesse sont indispensables, on pensera notamment aux FPS et à leurs parties multi endiablées : le Steam Controller ne vous permettra pas de tirer plus vite que votre ombre.
De longues heures d’apprentissage seront nécessaires pour profiter comme il se doit du pad, qui semble à son aise sur les titres au rythme plus tempéré. Dans The Witcher 3, par exemple, le Steam Controller remplace avantageusement une manette One / 360.
On appréciera ici la sensibilité du trackpad ainsi que la présence des deux palettes qui tombent sous les doigts, bien pratiques comme raccourcis in-game. Pareil pour Dying Light, où le trackpad fait des merveilles. Il est aussi possible de s’essayer aux jeux de stratégie et autres city-builder jusqu’ici jouables au combo clavier/souris.
Dans ces jeux la maniabilité n’est pas optimale, mais le tout reste tout à fait jouable.
Notons que la manette est entièrement reprogrammable via les menus de Steam Big Picture (de préférence). Il est ainsi possible de réattribuer les touches et les trackpads de manière complètement libre, la sensibilité de ces derniers étant également réglable.
Certes, cette étape est fastidieuse (et parfois obligatoire), mais elle nous permet d’adapter le pad à nos envies.
Notons que le retour haptique (système de vibration localisée) est lui aussi dosable ou désactivable, ce qui a le mérite de mettre fin au grincements désagréables qu’il émet.
Toutefois, même en ayant configuré le pad de manière adéquat et en étant rompu à son maniement, on ne pourra s’empêcher de tiquer sur certains points.
Ergonoquoi ?
C’est en effet d’ergonomie dont il est question. La disposition des commandes est inversée par rapport aux manettes Xbox (utilisées par de nombreux joueurs PC), et ça ne facilite pas les choses. On se retrouve très (trop) souvent à chercher les touches ce qui devient vite pénible
Les boutons Y.X.A.B. sont trop petits et le positionnement des palettes sous la manette est discutable (il suffira de serrer un peu trop le pad entre ses doigts potelés et on cliquera sans le vouloir sur ces dernières).
On regrettera aussi le fait que le stick analogique soit de forme convexe à l’image de ceux d’une manette PS3, et pas concaves comme les sticks des manettes next-gen.
Enfin, l’absence de véritable croix directionnelle pose souvent problème, le trackpad gauche n’assurant que très mal cette fonction.
Bref, vous l’aurez compris les défauts s’accumulent et le Steam Controller qui voulait allier souris et manette est loin d’apporter le meilleur de ces deux mondes, et c’est bien dommage.
Sans Steam, point de salut…
Il y a une contrepartie au fait de posséder le contrôleur officiel de Steam, c’est qu’il faut utiliser Steam pour user de leur pad. Il sera également indispensable d’ajouter les jeux non Steam à la bibliothèque, sans quoi la manette sera au mieux mal calibrée, au pire pas reconnue du tout.
Par ailleurs une fois Steam coupé, rideau, la manette est pratiquement inutile. Nous voilà prévenus.
Enfin, précisons que si le suivi logiciel du pad par Steam est exemplaire, les mises à jour peuvent parfois être compliquées à installer, il faudra impérativement passer par le client (encore une fois) pour installer de nouveaux pilotes, sous peine d’avoir quelques complications.
Si le steam controller ne fonctionne bien qu’avec Steam lancé, dommage que vous n’ayez pas précisé que Steam a une option pour ajouter à sa bibliothèque des jeux non achetés et installés par Steam, ce qui est logique vu que Steam est déjà capable de vendre et installer des jeux conçus de base avec le DRM de Rockstar Games comme GTA V ou Uplay comme The Crew…
Je l’évoque dans la dernière partie :)
+12 :p