
Test du Xiaomi Mi 9
Xiaomi a frappé fort en fin d’année dernière en dévoilant le Xiaomi Mi 9, un flagship bénéficiant d’un rapport qualité/prix difficilement égalable. Après quelques semaines passées en sa compagnie, voici le test complet de ce qui s’impose comme une excellente alternative à tous les appareils haut de gamme du marché.
Xiaomi est devenu en l’espace de quelques années un acteur incontournable sur le marché de la mobilité.
Ce succès, l’entreprise le doit avant tout à sa politique tarifaire. Une politique extrêmement agressive qui lui a permis de se constituer une base fan solide à travers l’Asie, mais également l’Europe.
Le Xiaomi Mi 9 s’inscrit pleinement dans cette stratégie. Avec un prix de vente oscillant le plus souvent entre 350 et 400 €, il est en effet l’un des flagships les plus accessibles du marché.
Et il me tardait évidemment de le tester.
Design & Ergonomie
Le Xiaomi Mi 9 rappelle inévitablement tous les flagships du marché. Comme eux, il hérite ainsi d’un boîtier en verre renforcé par un châssis en métal.
L’ensemble est bien assemblé et le terminal est très agréable en main grâce à sa plaque arrière légèrement incurvée. Rien à dire de particulier non plus au niveau de l’assemblage, le téléphone est bien construit.
Xiaomi a choisi de teindre la plaque arrière avec un coloris bleu irisé. Le résultat est des plus charmants, mais le terminal est également un vrai aimant à traces de doigts, ce qui gênera bien entendu tous ceux qui sont allergiques aux coques et étuis de protection.
L’écran est imposant, avec de fines bordures autour de la dalle. Contrairement au Mi 9T, la firme n’a pas opté pour un design full borderless. L’encoche est donc présente, calée en haut de la dalle. Le menton est pour sa part assez fin, sans pour autant aller aussi loin que sur un iPhone par exemple.
Il y a pas mal de choses à dire au niveau de l’ergonomie. En plus des contrôles du volume et du bouton de mise sous tension, on trouve ainsi un bouton supplémentaire sur la tranche gauche. Il permettra de lancer Google Assistant en un instant et sans avoir besoin de donner de la voix.
En prime, Xiaomi a également placé un lecteur d’empreintes digitales sous la dalle. Il fonctionne correctement, mais il faudra être beaucoup plus précis qu’avec un OnePlus 7 Pro. La pièce est en effet un peu plus petite.
J’ai lu plein de retours négatifs sur ce fameux lecteur d’empreintes. Très négatifs, même. Et c’est vrai qu’au début, c’était pas vraiment ça. Maintenant, entre temps, Xiaomi a déployé plusieurs MAJ et elles ont considérablement amélioré la situation.
Et puis, au pire, on pourra toujours laisser les empreintes de côté pour switcher sur la reconnaissance faciale qui, pour le coup, est extrêmement rapide.
Pas de grosse surprise au niveau de la connectique. Xiaomi a naturellement enlevé la prise casque, mais le connecteur USB Type-C est toujours présent, lui.
Et puis, il faut le souligner, le Xiaomi Mi 9 est équipé d’un émetteur infrarouge situé au niveau de sa tranche. Il sera donc possible de l’utiliser comme une télécommande pour prendre la main sur le téléviseur ou la chaîne HiFi.
Le module photo arrière ne change pas de place. Il est toujours placé dans le coin supérieur gauche et il comporte pas moins de trois capteurs et de trois optiques. L’optique du haut est cerclée de métal, une coquetterie que l’on retrouve sur tous les derniers appareils de la marque. Notamment sur le Redmi 7A.
Beaucoup ont reproché au Xiaomi Mi 9 d’être un peu moins impressionnant qu’un Galaxy S10 ou qu’un OnePlus 7 Pro en termes de finitions.
Pour moi, c’est clairement un faux débat. Ici, on parle en effet d’un téléphone qui est proposé à la moitié du prix de ses concurrents. Et pour ce prix de vente, franchement, on pouvait difficilement faire mieux.
Écran, Processeur & Autonomie
Vous le savez, après le design et l’ergonomie, nous abordons généralement la question de la fiche technique. Le moment est donc venu de nous pencher sur l’écran, le processeur et l’autonomie du Xiaomi Mi 9.
Sur le papier, le Xiaomi Mi 9 a de sacrés atouts à faire valoir. Le terminal est en effet doté d’un écran de 6,4 pouces. La marque a naturellement opté pour une dalle AMOLED et on a une définition de type Full HD+, soit du 2340 x 1080.
L’écran est également compatible HDR et il est en plus recouvert d’une vitre traitée au Gorilla Glass 6.
En pratique, cet écran s’en sort extrêmement bien et il suffit de lancer la lecture d’une vidéo sur Netflix pour s’en rendre compte. L’image est nette, avec une belle colorimétrie et un contraste bien marqué. Étrangement, je n’ai pas trouvé les couleurs trop vives. Au contraire, la colorimétrie tombe assez juste et c’est suffisamment rare pour être signalé.
L’encoche, pour sa part, n’est pas franchement gênante et on finit même très vite par l’oublier complètement.
Parlons à présent de puissance, et de SoC.
Le Xiaomi Mi 9 est animé par un Snapdragon 855 et donc par la toute dernière puce haut de gamme de Qualcomm. On est donc sur une architecture en Kryo 485 avec pas moins de huit coeurs cadencés à 2,84 GHz. La puce est épaulée par un GPU Adreno 640 et par 6 Go de mémoire vive pour mon modèle. L’espace de stockage atteint quant à lui les 64 Go, en UFS 2.1.
Sans surprise, le Xiaomi Mi 9 est extrêmement véloce et je n’ai pas noté la moindre latence durant ces quelques semaines de test. Le terminal tourne en effet aux petits oignons et AnTuTu confirme d’ailleurs ce point puisque l’appareil a obtenu pas moins de 370 500 points sur la solution.
Xiaomi a également doté le terminal d’une fonction dédiée aux jeux, une fonction baptisée GAME Turbo. L’idée, c’est bien entendu de booster les performances du terminal dans cet usage.
Et ça fonctionne bien. Je ne suis pas un grand joueur, mais j’ai tout de même testé quelques titres sur le terminal, à commencer par l’incontournable PUBG Mobile. Sans surprise, le terminal m’a permis de jouer avec les détails à fond sans la moindre latence.
Le contraire aurait de toute manière été étonnant compte tenu de la puissance de calcul du Snapdragon 855.
Évaluer l’autonomie d’un téléphone n’est jamais facile. Tout dépend en effet des usages de chacun.
En ce qui me concerne, avec un usage mixte basé principalement sur les réseaux sociaux, de la consultation de site web et un peu de multimédia, mon Xiaomi Mi 9 tient en moyenne entre un jour et un jour et demi.
J’ai également fait tourner l’un des benchmarks de PC Mark sur le terminal pour avoir une valeur un peu plus précise. Le test a bien fonctionné et le téléphone a tenu pas moins de 10 heures.
Et le moment est venu de parler du modem, et plus précisément de ses débits.
Comme à chaque fois, je me suis appuyé sur l’outil nPerf pour l’évaluer, et sur une de mes lignes Sosh. Le tout à partir de la région parisienne et à différents moments de la journée afin d’obtenir une moyenne un peu plus représentative.
Le Xiaomi Mi 9 a donc atteint les 115 mbps en réception et les 19 mbps en envoi, avec une latence de 27 ms. Du côté des scores, on est à 95 % en vidéo et à 80 % en web avec un score total de 103 000 points.
Photo, Vidéo & Son
Le moment est bien entendu venu de parler de photo et de vidéo. Et comme nous allons le voir, le Xiaomi Mi 9 propose de jolies choses de ce côté.
Le Xiaomi Mi 9 est le tout premier téléphone de la marque à proposer un module photo triple. Xiaomi est parti sur une configuration solide. Le capteur de 48 millions de pixels est ainsi placé sous un grand angle ouvrant à f/1.75.
Il est également accompagné d’un capteur de 12 millions de pixels avec ouverture à f/2.2 et d’un capteur de 16 millions de pixels accompagné d’un ultra grand angle ouvrant à f/2.2. Le terminal propose aussi un zoom 2x et un mode macro, avec un système de mise au point triple reposant sur le laser, la détection de phase et la détection de contraste.
En parallèle, le terminal bénéficie aussi du hdr et il profite en plus de toutes les fonctions IA habituelles. Il sera donc en mesure de déterminer le type de scène photographiée et d’agir en conséquence.
De jour, le module photo du Xiaomi Mi 9 fait sensation et le téléphone est ainsi capable d’obtenir des images très piquées en grand angle, avec une colorimétrie assez juste en prime. La dynamique est perfectible en revanche, et ce même si les dernières Maj ont tout de même amélioré la situation.
La mise au point est très rapide pour sa part et elle tombe juste. De manière générale, je n’ai pas noté d’effets de pompage ou même de quelconques erreurs sur ce terrain. Et ce même sur des scènes très chargées.
En intérieur, le terminal est un peu moins à l’aise, mais il sera tout de même capable de sortir des photos avec une belle sensation de netteté. La colorimétrie reste correcte et la balance des blancs tombe assez juste.
J’avais peur de voir des artefacts surgir dans les ombres, mais la montée en sensibilité est bien maîtrisée.
Comme indiqué un peu plus haut, le Xiaomi Mi 9 propose trois focales différentes. En plus du grand angle, on a donc un ultra grand angle et un zoom.
Je vais être honnête avec vous, je suis surtout resté sur le grand angle.
L’ultra grand angle est sympa, mais il est aussi très sujet aux déformations. Si l’effet peut avoir de l’intérêt pour de la photo d’architecture, il posera problème aux portraitistes ou même aux amateurs de photo de rue. Pour ne rien arranger, en raison de la faible ouverture de l’optique, les performances de l’ultra grand angle chuteront dans les conditions lumineuses les plus difficiles.
Le téléobjectif, pour sa part, est uniquement intéressant en pleine lumière. Dès que la luminosité tombe, les performances s’écroulent et du bruit apparaît sur les photos.
L’application est assez classique. Globalement, l’ergonomie est bonne et ce même si certaines fonctions manquent de logique et de praticité. Le meilleur exemple reste d’ailleurs celui des focales.
Pour passer du grand angle au zoom, il suffira en effet de taper sur le bouton 1x ou 2x placé au milieu en bas. L’ultra grand angle est de son côté accessible par le biais d’un autre bouton, placé complètement sur la gauche.
Pour moi, cette différenciation n’est pas forcément logique et je pense que la plupart des utilisateurs passeront du coup à côté de l’ultra grand angle.
Et le moment est venu de parler de son
Inutile de la chercher, la prise casque est absente. Le seul moyen de brancher un casque filaire sera donc de passer par un adaptateur usb type c.
La situation n’est pas fameuse du côté du haut-parleur. Il n’y en a effectivement qu’un seul et on ne pourra donc pas profiter du son stéréo. Résultat des courses, la spatialisation sera tout bonnement y absence.
Fort heureusement, il suffira de brancher un bon casque pour régler le problème.
En Conclusion
Ce test touche à sa fin. Alors c’est vrai, je n’ai pas évoqué la partie logicielle. C’est un choix totalement voulu et assumé. J’avais en effet pas mal parlé de MIUI dans mon test du Redmi Note 7 et ce qui vaut pour cet appareil vaut aussi pour le Mi 9.
Globalement, le Xiaomi Mi 9 est plutôt convaincant. Le terminal est en effet joli à regarder et même s’il ne bénéficie pas du niveau de finition d’un Huawei P30 Pro, par exemple, il a droit à une construction solide et robuste.
Il y a peu à dire sur la partie technique. L’écran est confortable, on est en plus sur de l’OLED et il est bien calibré. Le SoC est monstrueux et on a en plus une autonomie des plus correctes.
Le Mi 9 a aussi des arguments à faire valoir sur le terrain de la photo. Sans aller aussi loin qu’un Galaxy S10, un iPhone XS ou un P30 Pro, il sera tout de même en mesure de sortir de belles photos. L’ultra grand angle et le téléobjectif ne m’ont pas totalement séduit, mais le grand angle est plutôt bon pour sa part.
La seule faille, de mon point de vue, se trouve au niveau de l’audio. Un seul haut-parleur, ça laisse un goût de trop peu. Maintenant, pour ce prix de vente, il fallait inévitablement faire des concessions.
Des concessions que l’on fait aussi sur le plan logiciel d’ailleurs. MIUI n’est pas désagréable, mais les bloatwares sont un peu trop nombreux à mon goût et la plateforme manque de fonctions différenciantes.
Malgré tout, le Mi 9 est une excellente surprise. Je ne pensais pas avoir droit à tout ça sur un téléphone proposé à ce prix.
“MIUI n’est pas désagréable, mais les bloatwares sont un peu trop nombreux à mon goût et la plateforme manque de fonctions différenciantes.”
Pour info, Xiaomi permet de facilement rooter son smartphone et le forum XDA propose pas mal de différentes ROM sans bloatware. Perso je suis passé sur mon Mi 8 à une ROM Pixel Experience et tout fonctionne parfaitement.
Merci de ton retour, je ne connaissais pas la Rom Pixel Expérience, mais je pense que ça va vite changer :)
J’en ai tester pas mal et c’est ma préférée, notamment parce qu’elle est légère et gère le mieux Google assistant et le OK Google.