Test : Olympus OM-D E-M10

Olympus est très en forme depuis quelques années. Après l’OM-D E-M5 début 2012 et l’OM-D E-M1 fin 2013, la marque a fêté la nouvelle année en lançant un troisième boitier positionné sur le secteur des hybrides numériques : l’OM-D E-M10. Avec, au programme, des dimensions ultra compactes, une ergonomie redoutable et des lignes délicieusement rétro. Parce que l’argentique est très à la mode depuis quelques temps.

Comme à l’accoutumée, j’attire votre attention sur le fait que cet article n’a pas pour vocation à sombrer dans la technique pure. Il faut plutôt le prendre comme le récit d’une simple expérience. Avec quelques photos et des vidéos en prime histoire de vous égayer les yeux.

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L’OM-D E-M10 dans toute sa gloire. Petit, mais costaud.

Fiche Technique

Avant d’aller plus loin, et avant de nous pencher en détails sur l’ergonomie et les performances de ce drôle de petit boitier, nous allons commencer par rappeler brièvement ses caractéristiques techniques histoire de vous rafraichir la mémoire. Et aussi parce que c’est quand même bien de savoir de quoi on parle.

Voici donc la fiche technique de l’Olympus OM-D E-M10 :

  • Capteur Live MOS de 16,1 millions de pixels au format 4/3″.
  • Puce de traitement TruePic VII.
  • Autofocus 81 points à détection de contraste.
  • Sensibilité comprise entre 100 et 25 600 ISO.
  • Vitesse d’obturation comprise entre 1/4000 et 60 secondes.
  • Mode rafale à 8 images par seconde (RAW).
  • Stabilisateur 3-axes.
  • Viseur électronique doté d’une définition de 1 440K points (100% de couverture).
  • Ecran LCD tactile orientable doté d’une définition de 1 037 K points.
  • Lecteur de cartes SD/SDHC/SDXC.
  • Microphone interne stéréo.
  • Dimensions : 119,1 x 82,3 x 45,9 mm.
  • Poids : 350 grammes sans batterie et sans carte mémoire.
  • Autonomie : 320 images, norme CIPA.
  • Couleurs : noir ou gris.
  • Prix constructeur : 799 euros avec l’objectif kit (14-42mm f/3.5-5.6).

L’OM-D E-M10 a ainsi droit au capteur de l’E-M5 et à la puce de traitement de l’E-M1. Il perd malheureusement le stabilisateur 5-axes de ses ainés au profit d’un stabilisateur 3-axes. Dommage, mais c’était prévisible compte tenu de son positionnement tarifaire.

Son viseur est à la fois très lumineux et très propre. Son oeilleton a tendance à se décrocher assez facilement, mais il n’en reste pas moins des plus confortables à utiliser. Seul bémol, il est moins réactif lorsque la lumière ambiante commence à manquer.

Détail amusant, l’OM-D E-M10 est le tout premier boitier de la gamme à embarquer un Flash. Il se dissimule sous le faux prisme, soit sous la griffe porte-accessoires.

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L’écran de l’OM-D E-M10.
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La tranche supérieure de l’OM-D E-M10.

Design & Ergonomie

L’OM-D E-M10 hérite des lignes du plus grands de ses frangins, et donc de l’E-M5. En réalité, il en est même très proche avec le même boitier en alliage de magnésium et cette large bande en plastique texturée si chère aux yeux du constructeur. Attention cependant car il ne profite malheureusement pas de sa construction tout temps et il n’est donc pas tropicalisé.

Sans atteindre le poids des réflex, le boitier est assez lourd et il tient bien en main. La préhension est correcte, même si sa poignée n’est pas très marquée. Le repose-pouce doit y être pour quelque chose.

L’ergonomie de l’appareil est un véritable régal pour les yeux, et pour les doigts. Sur le capot supérieur, de gauche à droite, nous allons ainsi trouver la molette de sélection des modes, une première molette placée assez haut, une seconde molette entourant le déclencheur et deux boutons pour accéder à l’enregistrement de vidéo ou à une fonction (Fn2) définie par l’utilisateur.

Olympus a également intégré trois autres boutons sur la bordure du capot : un pour déclencher le Flash intégré, un autre pour accéder à une fonction (Fn1) et un dernier pour lancer la lecture des images capturées. Point intéressant, ces boutons sont accessibles en toute occasion, y compris lorsque notre oeil se trouve dans le viseur.

Enfin, à l’arrière du boitier, nous allons trouver encore quelques boutons, dont un pour accéder au menu, un autre pour afficher des informations additionnelles, un autre pour supprimer le cliché en cours de visualisation et le fameux commutateur pour la mise sous tension. Le tout trônant fièrement aux côtés de l’écran inclinable et de la croix habituelle.

Les deux ports du E-M10 (Micro USB et mini HDMI) se situent sur la tranche droite, protégés par une simple languette en plastique. La trappe donnant accès à la batterie et à la carte mémoire se trouve pour sa part sous l’appareil, non loin du pas de vis qui nous permettra de l’accrocher à un trépied.

Autrement dit, vous devrez à chaque fois le dévisser lorsque vous souhaiterez changer de batterie ou de carte mémoire.

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, bien sûr, mais l’OM-D E-M10 m’a fait forte impression dès sa sortie de la boite, bien plus que les DSLR traditionnels. Ses lignes et ses finitions sont exemplaires, aux antipodes de ce que l’on trouve habituellement sur ce segment et l’ergonomie s’avère finalement très intuitive. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps avant d’être pleinement opérationnel.

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L’OM-D E-M10 de face, avec son flash et son objectif déployés.

Qualité des images

L’OM-D E-M10 a été testé avec l’objectif livré en kit, et seulement avec ce dernier. Et cela ne l’a pas empêché d’obtenir de très bons résultats.

Les clichés délivrés par l’appareil sont extrêmement fins, avec un beau piqué et des images très homogènes. Le stabilisateur 3-axes est très efficace, y compris pour les photos prises à l’arrache. Inutile de préciser que les couleurs sont, comme toujours avec Olympus, particulièrement bien restituées, avec une atmosphère propre aux appareils de la marque.

Mais que vaut l’autofocus sur le terrain ? Il y a du bon, et du moins bon. Lorsque les conditions lumineuses sont idéales, il est redoutable d’efficacité avec une mise au point presque immédiate et ultra précise. Le constat n’est malheureusement pas le même en intérieur, ou dans des ambiances feutrées.

Là, il manque parfois de précision. Cela se joue à peu de choses, quelques centimètres tout au plus, mais c’est largement suffisant pour louper une photo et pour passer à côté d’une belle image.

C’est d’autant plus regrettable qu’il est capable de véritables prouesses sur les hautes sensibilités.

Sur ce terrain encore, l’OM-D E-M10 m’a beaucoup impressionné avec des clichés nets et propres jusqu’à 3 200 ISO, et quelques artefacts gênants qui commencent à apparaître à partir de 6 400 ISO. Le tout en RAW. Je ne suis pas certain que le 100D fasse mieux, malgré un capteur légèrement plus grand.

Alors c’est vrai, les adeptes du plein format ricaneront sans doute à la lecture de ces quelques lignes, mais il faut reconnaître que ces petits capteurs ont pas mal évolué ces dernières années. Et dans le bon sens. Il suffit d’ailleurs de voir ce dont est capable un Panasonic GH4, par exemple, pour comprendre que la taille ne fait pas tout en matière de photo non plus.

Plutôt que de vous décrire en long, en large et en travers les photos qu’il est possible de prendre avec le boitier, voici une petite galerie photo qui vous permettra de vous faire une idée plus nette de ce dont il est capable. Et si vous voulez scruter chaque pixel à la loupe, sachez que les originaux sont disponibles dans ma Dropbox.

Qualité des vidéos

Olympus n’a jamais accordé beaucoup d’importance à la vidéo, mais l’OM-D E-M10 propose tout de même quelques modes de prise de vue avec, dans le lot, du Full HD 1080p et du HD 720p à 30 images par seconde, le tout dans du MOV.

L’image est plutôt propre, y compris lorsque la lumière ambiante laisse à désirer. Pas de bruit, pas d’artefact, peu de déformations au niveau des lignes, le bougre s’en sort plutôt bien. Même chose pour le microphone qui offre une bonne restitution sonore.

L’autofocus marche très bien. Vraiment très bien. Et il ne perd pas la mise au point en cas de mouvement. S’ajoute à cela le fameux stabilisateur 3-axes qui marchent mieux que le stabilisateur optique de mon Canon EOS 100D, par exemple. Même le Sony NEX-7 ne faisait pas aussi bien de ce côté-là.

Non, c’est certain, l’E-M10 se débrouille aussi très bien en vidéo, mais il n’est pas non plus parfait pour autant et son plus gros défaut se situe finalement au niveau de sa connectique puisqu’il est totalement dépourvu de prise casque, et d’entrée micro. Les vidéastes, les vrais, risquent donc de rester sur leur faim.

Remarquez, ils pourront toujours se tourner vers le Panasonic GH4.

Envie d’en voir plus ? Voici une petite vidéo composée de plusieurs séquences tournées en extérieur et en intérieur. Juste histoire que vous puissiez voir ce dont est capable le coquin.

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L’OM-D E-M10 sous tension.

Réactivité & Autonomie

Les boitiers proposés par Olympus sont généralement très réactifs et l’OM-D E-M10 ne déroge pas à la règle avec seulement quelques millièmes de seconde d’attente entre deux clichés.

Attention cependant car ses performances dépendront aussi de la carte mémoire utilisée. Si cette dernière n’est pas de toute première fraicheur, elle risque de ralentir le boitier. Avec ma Sandisk Extreme Pro de 32 Go (95 MB/s), par exemple, il devient une véritable mitraillette.

Du moins lorsqu’il est allumé, et son objectif déplié. Si ce n’est pas le cas, alors vous devrez attendre pas moins de deux secondes avant de pouvoir commencer à shooter. C’est peu dans l’absolu, mais c’est beaucoup lorsque vous souhaitez immortaliser la nouvelle expression du petit dernier, par exemple.

Comme évoqué un peu plus haut, l’autonomie annoncée par le constructeur est de 350 clichés, norme CIPA. Le pari est-il respecté ? Assurément, et l’OM-D E-M10 se paye même le luxe de faire encore mieux que prévu puisqu’il est parvenu à dépasser les 400 clichés sans sourciller. Il m’a effectivement accompagné durant toute une journée, à l’occasion de la première édition du J-1 et il n’a montré aucun signe de faiblesse.

Ceci étant, il vaudra peut-être mieux investir dans une seconde batterie, juste au cas où, et surtout pour ceux qui font beaucoup de vidéo. Là, l’autonomie du boitier a effectivement tendance à fondre comme neige au soleil, ce qui n’est d’ailleurs pas très surprenant.

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Le capot du OM-D E-M10 avec le flash et la griffe porte-accessoire.
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Les deux molettes principales du OM-D E-M10. La seconde intègre le déclencheur.

Conclusion

Le moment du verdict est enfin arrivé.

En toute franchise, à la base, je m’attendais à me retrouver avec un boitier d’entrée de gamme entre les mains. Le genre de boitier pensé pour les néophytes et pour toutes les personnes souhaitant s’initier doucement à la photographie.

Et en fait, ce n’est pas du tout le cas. Le truc, c’est que les finitions de l’OM-D E-M10 sont tout bonnement irréprochables, et cela vaut autant pour son design (vraiment très plaisant) que pour son ergonomie. De ce côté-là, c’est bien simple, il n’y a rien à dire. Les deux molettes situées sur le capot du boitier remplissent parfaitement leur office.

Alors, un sans faute ? Pas complètement. En dehors de la connectique un peu limitée, le plus gros défaut du OM-D E-M10 finalement, c’est son écran tactile puisque ce dernier est malheureusement sous-exploité. Le pire étant que les menus de l’appareil, eux, sont d’une densité extrême. Si bien qu’il est parfois difficile de mettre la main sur les réglages dont on a besoin.

Si Olympus s’était un peu plus appuyé sur l’écran tactile du boitier, alors je pense que le boitier aurait été encore plus agréable à utiliser. Ceci étant, la bonne nouvelle, c’est que c’est typiquement le genre de bévue qui pourra être corrigée par le biais d’une mise à jour logicielle.

Quoi qu’il en soit, si vous cherchez un boitier compact, accessible et joli à regarder, alors c’est sûr, vous pouvez difficilement trouver mieux à l’heure actuelle.

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