Test de la Pebble

La Pebble s’est faite connaître par l’intermédiaire d’une campagne KickStarter en 2012, une campagne particulièrement rentable puisque son constructeur est parvenu à décrocher un peu plus de 10 millions de dollars en l’espace de quelques jours. Il aura cependant fallu attendre l’année dernière avant qu’elle ne soit commercialisée. Et vous savez quoi ? Elle est accrochée à mon poignet depuis un peu plus de dix jours. Le moment est donc venu de me pencher sérieusement sur son cas.

Et on commence avec les remerciements d’usage puisque la Pebble en question m’a été prêtée par Sylvain, de La Montre Bleue. Si vous vous intéressez aux montres connectées, je vous conseille vraiment d’aller faire un tour sur le site, ou même sur le blog qui l’accompagne. Un blog qui traite d’ailleurs de toute l’actualité touchant à cette thématique. Ah et sinon, il y a 5% de réduction sur la boutique aujourd’hui, pour ceux que ça intéresse.

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La Pebble de face. Discrète et élégante.

Caractéristiques Techniques

Histoire de commencer en beauté, nous allons prendre le temps de passer en revue les principales caractéristiques techniques de la Pebble. Ses concepteurs n’ont pas beaucoup communiqué sur ce sujet mais les fouineurs de Priice sont parvenus à obtenir un certain nombre d’informations portant sur la fiche techniques de la montre.

Et voici un résumé de la fiche en question :

  • Ecran E-Ink non tactile de 1,26 pouces.
  • Résolution de 168×144, pour une densité de pixels de 176 ppp.
  • Processeur ARM Cortex M3 de fréquence inconnue.
  • Bluetooth 2.1 ou Bluetooth 4.0 selon les modèles.
  • Batterie de 130 mAh.
  • Accéléromètre, vibreur.
  • Dimensions : 50,33 x 32 x 8,44 mm.
  • Poids : 36 grammes.
  • Compatibilités : iOS et Android.
  • Coloris : blanc, gris, noir, orange et rouge.

La Pebble embarque un système d’exploitation relativement connu dans le milieu puisqu’il s’agit de FreeRTOS. Il a été créé en 2003 par Richard Barry et sa popularité n’a cessé de croître au fil des années. Si vous voulez en savoir plus sur son histoire, ou sur ses spécificités, vous pouvez aller consulter la fiche associée sur la Wikipédia.

Sans être un monstre de puissance, la petite montre est parfaitement réactive et elle n’a pas donné le moindre signe de faiblesse durant ces dix derniers jours. Je n’ai pas non plus eu à déplorer de quelconques plantages et c’est plutôt impressionnant compte tenu du fait que j’ai rapidement migré sur la dernière version bêta de la plateforme (v2.0-BETA8).

Il est également important d’évoquer l’autonomie de la Pebble puisqu’il s’agit d’un critère déterminant lorsqu’on souhaite acheter une montre connectée. De ce côté-là, la coquine s’est montrée particulièrement bluffante, avec une moyenne située entre six et sept jours d’autonomie. Seul bémol, elle ne prévient pas avant de s’éteindre et il faudra penser à consulter de temps en temps l’état de sa batterie pour éviter la panne sèche.

Côté prix, sachez que la Pebble est proposée à 150€ chez La Montre Bleue, et dans la plupart des boutiques du globe.

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Le dos de la Pebble. Il s’agit de l’édition spéciale KickStarter.
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Le bracelet de la Pebble.

Design & Ergonomie

La Pebble est-elle jolie ? En toute franchise, c’est difficile à dire puisqu’il s’agit d’une question particulièrement subjective. Certains apprécieront ses lignes, d’autres moins. Son principal défaut, de mon point de vue, c’est qu’elle est entièrement faite de plastique et elle donne l’impression de sortir tout droit des années 90. Ce n’est pas forcément une critique, puisqu’elle ne laissera pas indifférent les trentenaires. Quelque part, c’est notre madeleine de Proust rien qu’à nous.

Elle est assez massive (pas autant que d’autres montres connectées) mais elle a aussi tendance à se faire oublier. Durant ces dix jours, elle n’a pas quitté mon poignet et je l’ai gardé jours et nuits sans me sentir gêné dans mes mouvements. La vérité, c’est qu’on s’habitue très vite à sa présence rassurante.

Son bracelet est plutôt confortable. Point intéressant, la Pebble est compatible avec la plupart des bracelets et vous pourrez parfaitement passer chez le bijoutier du coin pour le changer si besoin est. Autre particularité, la montre est totalement étanche, et capable de survivre à cinquante mètres de profondeur. Elle pourra donc vous accompagner sous la douche, mais également à la piscine.

La belle embarque quatre boutons : trois sur la tranche latérale droite, un de l’autre côté. Ce dernier nous permettra de revenir en arrière tandis que les autres nous permettront de naviguer dans ses menus. Sur la gauche, on trouve également un connecteur magnétique fonctionnant sur le même principe que le MagSafe d’Apple. Il suffira ainsi de placer l’embout du câble fourni avec la montre à proximité de ces connecteurs pour l’accrocher.

C’est plutôt bien pensé, mais il y a tout de même deux inconvénients majeurs. Le premier, c’est que le câble aura très facilement tendance à se décrocher. Il vaudra donc mieux garder la montre immobile lorsque nous la rechargerons. L’autre truc embêtant, c’est qu’il s’agit d’un connecteur propriétaire. J’aurais préféré du Micro USB.

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Le cadran Mario sur la Pebble.
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Le menu principal de la Pebble.

Fonctions de Base

La première chose à faire, en sortant la Pebble de sa boite, ce sera bien évidemment de l’appairer avec notre smartphone de prédilection. Pour se faire, il suffira de télécharger l’application officielle développée par le constructeur en nous rendant sur l’AppStore ou sur le Play Store. Lorsque ce sera fait, il faudra la lancer et démarrer l’assistant pour suivre ensuite les instructions qui s’afficheront à l’écran.

La procédure est simple, transparente et rapide à mettre en place. Quelques minutes plus tard, votre montre et votre smartphone seront capables de communiquer ensemble et les choses sérieuses pourront alors commencer.

De base, la montre intègre quelques cadrans pour nous permettre de personnaliser l’affichage de l’heure. Des cadrans, ou des “WatchFaces” pour les initiés. En appuyant sur les boutons situés sur la tranche droite de la montre, nous pourrons ainsi changer l’allure de notre Pebble. Amusant, mais ce n’est pas tout car la belle est livrée avec quelques applications natives, accessibles par le biais de ses différents menus :

  • Music : Pour contrôler le lecteur multimédia de notre smartphone. Si besoin est, nous pourrons changer l’application pilotée par l’entremise de la montre. Seul bémol, l’outil ne nous permettra pas de sauter d’une liste de lecture à une autre. Il existe cependant des applications plus complètes mais nous en reparlerons un peu plus loin.
  • Notifications : Une fois la montre correctement configurée, cette dernière affichera automatiquement toutes les notifications de notre mobile sous forme d’alertes. Il sera néanmoins possible d’accéder à l’historique complet en allant fouiner dans ce menu.
  • Alarms : Tout est dans le titre. C’est effectivement ici que nous pourrons paramétrer nos différentes alarmes. Des alarmes silencieuses puisqu’elles s’appuieront sur le vibreur intégré à la montre. Très pratique lorsqu’on doit se lever tôt et qu’on ne veut pas réveiller toute la maisonnée.
  • WatchFaces : Les différents cadrans installés sur notre montre seront tous listés dans cette rubrique. Pas grand chose à dire de plus de ce côté-là.
  • Les paramètres : Lorsque nous aurons besoin de modifier la configuration de notre montre sans passer par l’application installée sur notre smartphone, c’est dans ce menu que nous devrons nous rendre. Là, et bien on pourra activer ou désactiver le Bluetooth, gérer nos notifications, enclencher le mode “ne pas déranger”, modifier la date, changer l’heure, paramétrer le rétro-éclairage de l’écran, afficher la version du firmware de la Pebble et même l’éteindre, ou la réinitialiser. La totale, en somme.

D’autres entrées seront ajoutées au menu principal de la montre en fonction des applications que nous installerons.

Si la Pebble est dépourvue d’écran tactile, la navigation au sein de ces différents menus n’en est pas moins des plus accessibles et on s’habitue très vite aux différentes commandes supportées par la montre.

On termine avec une vidéo de présentation qui met en avant la montre, bien sûr, mais également quelques applications compatibles avec la première version du SDK.

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Encore un des menus de la Pebble.

Ecosystème

Le principal atout de la Pebble face aux montres concurrentes, c’est son écosystème. La belle a effectivement rencontré très vite le succès auprès des développeurs et elle a ainsi vu émerger un certain nombre d’applications dédiées, des applications particulièrement variées et qui se déclinent finalement en deux groupes :

  • Les WatchFaces : Comme évoqué un peu plus haut, ces dernières se présentent sous la forme de cadrans permettant de modifier l’allure de la montre. Il y en a évidemment pour tous les goûts et on trouve ainsi des centaines de WatchFaces différentes. Certaines plutôt sobres, d’autres résolument futuristes, il est impossible de ne pas trouver chaussure à son pied.
  • Les applications : Cette fois, les choses sont un peu différentes puisque les applications ont pour vocation à modifier le comportement de la montre en lui ajoutant des fonctionnalités. Le choix est un peu plus restreint, mais il suffit de fouiner un peu pour dénicher quelques perles.

Et comment installe-t-on des WatchFaces ou des applications ? En réalité, tout dépend de la version de votre Pebble. Certains d’entre vous le savent peut-être mais les concepteurs de la montre ont récemment déployé un nouveau SDK, un nouveau firmware et une nouvelle version de leur outil maison. Cette dernière a la bonne idée d’intégrer une boutique particulièrement complète, une boutique accessible et ergonomique.

Pour installer de nouveaux contenus, il suffit ainsi de se rendre dans la rubrique dédiée (WatchFaces ou applications) et de taper sur l’outil de notre choix. Nous trouverons alors un bouton qui nous permettra de pousser l’application associée sur notre montre.

La première version de l’outil était beaucoup moins pratique puisqu’il n’intégrait rien en dehors de quelques cadrans. Il fallait donc passer par une application tierce comme Pebble Apps ou par des sites dédiés comme MyPebbleFace pour trouver de quoi enrichir notre montre.

Je n’ai pas testé toutes les applications disponibles sur le marché, mais il y en a certaines qui ont retenu mon attention comme l’excellent Glance. Plus qu’un simple outil, ce dernier s’impose comme une trousse à outils regroupant un certain nombre de fonctionnalités. Par son entremise, il est assez possible d’envoyer des SMS pré-configurés (en anglais), d’avoir des infos sur ses actions et même d’afficher à l’écran les notifications en attente pour les courriers électroniques, les SMS et les appels.

Parmi les outils incontournables, on trouve aussi le Pebble Notifier. Comme son nom l’indique, ce dernier permet de gérer finement les notifications de la montre, et de choisir les applications qui auront le droit de se faire entendre. Pebble Adventure Navigation m’a pas mal bluffé aussi. Pour faire simple et pour le présenter en quelques mots, ce dernier va vous permettre de transformer votre montre en… GPS. Il faudra lancer l’application, définir votre destination, choisir votre moyen de locomotion et valider le tout pour que les instructions apparaissent à l’écran, en anglais.

Difficile aussi de ne pas citer Pebble Torch, Watch Trigger, Pebble BikePebble Calendar ou Music Boss. Des applications téléchargeables directement sur le Play Store, ou depuis la boutique intégrée à la nouvelle version de l’application.

Si vous avez envie de voir à quoi ressemble cette dernière, voici une petite vidéo de démonstration.

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Les trois boutons principaux de la Pebble.

Mettre à jour la Pebble sur Android

Pour mettre à jour la Pebble, il existe deux solutions : attendre la mise à jour officielle, ou procéder à une installation manuelle et opter ainsi pour une version bêta. J’ai eu l’occasion de tester cette méthode et il faut avouer qu’elle est plutôt simple à mettre en place.

Si vous voulez en faire de même chez vous, suivez simplement les étapes suivantes :

  • Rendez-vous à cette adresse depuis votre terminal.
  • Descendez sur la page et cliquez sur le bouton orange.
  • Identifiez-vous à l’aide de votre compte si vous en avez un.
  • Répondez par l’affirmative au message d’alerte qui apparaît dans un bandeau.
  • Le téléchargement du fichier APK associé va démarrer.
  • Attendez qu’il se termine.
  • Rendez vous dans le centre de notifications.
  • Tapez sur le fichier APK que vous venez de télécharger.
  • Une nouvelle fenêtre s’ouvre.
  • Tapez sur le bouton “Installer” situé en bas.
  • Attendez la fin de l’installation.
  • Tapez sur “Ouvrir” pour lancer l’application.
  • Connectez-vous à votre Pebble.

A ce stade de l’aventure, la dernière version de l’application  a été installée sur votre terminal, avec toutes les nouveautés qu’elle apporte. La partie n’est pas encore terminée puisque vous allez également devoir installer la dernière version du firmware de la montre pour que tout fonctionne correctement. Là encore, la marche à suivre n’est pas très compliquée et vous devriez vous en sortir sans trop de problème.

  • Prenez votre Pebble en main et retournez-la.
  • Regarder son numéro de série.
  • S’il commence par un chiffre, alors téléchargez ce firmware.
  • S’il commence par la lettre “Q”, alors téléchargez ce firmware.
  • S’il s’agit de la Pebble Steel, alors téléchargez ce firmware.
  • Attendez la fin du téléchargement.
  • Vérifiez que votre Pebble est bien connectée à votre smartphone.
  • Rendez vous dans le centre de notifications.
  • Ouvrez le firmware que vous venez de télécharger.
  • Attendez la fin de l’installation.

Et voilà, l’affaire est dans le sac, félicitations !

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Le connecteur magnétique de la Pebble.
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La Pebble autour du poignet.

En conclusion

Le moment du verdict final est enfin arrivé. En terme de design, c’est certain, la Pebble ne sera pas du goût de tous. Certains trouveront peut-être même que ses finitions laissent à désirer. Bien heureusement, ils auront désormais la possibilité de se diriger vers la Pebble Steel.

En ce qui me concerne, le seul truc qui m’a agacé, finalement, c’est le connecteur propriétaire. Mine de rien, ça fait encore un câble de plus à transporter, un câble qui viendra s’ajouter au chargeur de la 3DS, à celui de la Vita, à celui du smartphone, à celui de l’appareil photo et à celui de l’ordinateur portable lorsque nous devrons quitter nos pénates pour une semaine de vacances. Gonflant.

Bon, mais qu’en est-il des fonctionnalités de la montre. Là, sincèrement, et bien on a l’embarra du choix et c’est plutôt une bonne chose car toutes les montres connectées du marché ne peuvent pas se vanter d’avoir un écosystème aussi riche que celui de la Pebble. La seconde version du SDK devrait d’ailleurs donner vie à de jolies créations puisque les développeurs auront la main sur davantage de paramètres.

La Pebble est un bon produit, c’est certain et son atout maitre, finalement, c’est son autonomie puisqu’elle pourra tenir le coup durant toute une semaine là où les autres montres du marché peinent souvent à dépasser les trois jours.

Mais voilà, derrière tout ça, il y a aussi la question du prix et là, c’est une toute autre histoire puisque le modèle de base est proposé à 150 euros. C’est beaucoup trop cher compte tenu des matériaux utilisés, de son écran et de ses spécifications techniques. A cinquante euros de moins, je pense que j’aurais pu me laisser tenter. Reste évidemment la Steel, qui sera proposée pour sa part à… 250 euros.

Là encore, le prix risque d’être un frein et c’est bien dommage. Après, il ne faut pas non plus perdre de vue le fait que la plupart des bracelets connectés sont vendus au delà des 100 euros, tout en offrant moins de fonctionnalités que la Pebble.

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