Après une décennie passée à grommeler, Andrzej Sapkowski troque la rancœur pour l’action, avocats à l’appui. 60 millions de zlotys polonais (soit un peu moins de 14 millions d’euros), c’est la somme minimale que l’écrivain, auquel on doit l’univers enchanteur de The Witcher, réclame publiquement à CD Projekt, le studio (polonais lui aussi) à l’origine des trois adaptations vidéoludiques de son oeuvre. Cette injonction (qui représenterait 6% des profits réalisés par le groupe grâce à la licence The Witcher) intervient alors que l’intéressé clamait depuis des années avoir été lésé par le studio implanté à Varsovie lors de la cession de ses droits, au début des années 2000.
Le fait est qu’à l’époque, Sapkowski n’avait pas cru au succès des jeux The Witcher et avait par conséquent décliné l’offre des jeunes patrons de CD Projekt, qui lui proposaient alors un pourcentage sur leurs profits futurs. Une décision que l’auteur admettait regretter amèrement lors d’un entretien avec Eurogamer l’année dernière.
“Ils m’ont offert un pourcentage sur leurs profits, et j’ai dit ‘non, il n’y aura pas de profit du tout, donnez-moi mon argent maintenant ! La somme au complet’. C’était stupide. J’ai été stupide de tout laisser filer parce que je ne croyais pas en leur succès. Mais qui aurait pu prédire leur succès. Pas moi“, déclarait-il au dictaphone de Robert Purchese en mars 2017. Un an et demi plus tard, l’heure n’est plus aux lamentations pour Andrzej Sapkowski, mais du côté de CD Projekt, les récentes revendications de l’écrivain passent mal.
CD Projekt face à un Andrzej Sapkowski remonté à bloc
L’auteur et ses avocats mettent en avant deux éléments qui appuient leur demande de compensation financière. Le premier touche à l’article 44 de la loi encadrant le droit d’auteur. Cette clause stipule qu’une somme supplémentaire peut-être réclamée lorsque le montant initialement versé pour la cession des droits d’une oeuvre est trop faible vis-à-vis des bénéfices engrangés grâce à l’exploitation de cette dernière. Le second se rapporte quant à lui à la multiplication des jeux, DLCs et contenus divers produits suite à l’acquisition des droits de la saga The Witcher.
Selon les avocats du romancier, leur client n’aurait signé que pour l’adaptation de son oeuvre au travers d’un seul jeu, le tout premier The Witcher, lancé en 2007. L’accord initial ne s’étendrait donc pas aux suites produites par le studio polonais. Un argument que CD Projekt juge pour sa part “sans fondements“.
Les deux partis assurent toutefois, chacun de leur côté, souhaiter régler ce différent à l’amiable.
“La volonté de l’entreprise est de maintenir de bonnes relations avec les auteurs des travaux qui ont inspiré les créations de CD Projekt RED. Par conséquent, le conseil d’administration fera de grands efforts pour assurer une conclusion à l’amiable de ce conflit”, assure ainsi CD Project dans son communiqué. Les avocats chargés de défendre les intérêts d’Andrzej Sapkowski expliquent, eux aussi, préférer “régler le problème à l’amiable“, et ajoutent de surcroît vouloir y parvenir “rapidement et de manière paisible“.
Tout l’enjeu dans cette affaire est de savoir à quels éventuels compromis les deux partis sont prêts à consentir.
“mais du côté de CD Projekt, on refuse pour l’heure tout paiement supplémentaire.”
Attention, vous vous méprenez. CDRPn’a jamais dit qu’ils ne voulaient pas donner une compensation à Andrzej Sapkowski, juste qu’il fallait trouver un bon compromis. Eux même d’ailleurs n’ont jamais compris pourquoi l’auteur avait refusé leur offre? Il pouvait même prendre une part fixe plus un bénéfice sur les vente. D’ailleurs, 8500€ plus une part des bénéfices était largement négociable de sa part. Il a vraiment fait le con à cette époque.
Vous devriez lire le dernier paragraphe :)
Justement, il faudrait peut être revoir la formulation. les 2 paragraphes se contredisent.
Dans le doute, j’ai légèrement modifié l’article. Bonne journée !