
Tiangong-1 : la station chinoise risque de s’écraser en Europe ou aux Etats-Unis
Tiangong-1 fait de nouveau parler d’elle. D’après les calculs effectués par l’ESA, la station spatiale chinoise devrait en effet s’écraser en Europe ou aux États-Unis au début de l’année prochaine.
Tiangong-1, comme son nom et son numéro le suggèrent, est la toute première version de la station spatiale imaginée par le CNSA et donc par l’agence spatiale chinoise. Placée dans l’orbite basse de notre planète depuis l’année 2011, elle était censée servir de terrain d’entraînement à la Chine.
Tiangong-1 est évidemment très loin d’égaler l’ISS. Plus compacte, cette station se présente sous la forme d’une structure cylindrique de dix mètres de long et de moins de trois mètres de large.
Tiangong-1, une station spatiale en perdition depuis plusieurs mois
Cette station se compose de deux modules différents : le premier abrite les moteurs et le système de propulsion de l’appareil, le second l’espace de vie et le laboratoire. Plusieurs astronautes chinois ont séjourné à son bord durant ces dernières années, mais la situation a pris une tournure inattendue en mars de l’année dernière.
Le CNSA a en effet brusquement perdu le contact avec Tiangong-1 et la station a commencé à entamer une longue course en direction de l’atmosphère terrestre. L’agence spatiale a tenté à plusieurs reprises de reprendre le contact avec son appareil, mais ses différentes tentatives se sont toutes soldées par un échec et le responsable du département spatial chinois a alors été dans l’obligation de publier un communiqué pour prévenir les autres nations de la catastrophe.
Depuis, plusieurs chercheurs ont tenté de déterminer avec précision le point d’impact de la station, et le moment auquel cette dernière rentrera en contact avec la surface terrestre.
Jonathan McDowell, un astrophysicien travaillant pour Harvard, a mené une étude complète le mois dernier et le scientifique a ainsi réussi à déterminer que la station s’écrasera sur la Terre au début de l’année 2018.
Tiangong-1 est susceptible de frapper l’Europe ou les États-Unis
L’ESA s’intéresse elle aussi à cette délicate question et les ingénieurs de l’agence spatiale européenne ont mené plusieurs simulations afin de déterminer le point d’impact de la station. Holger Krag, le chef du bureau des débris spatiaux de l’organisation, a donc pris la parole en fin de semaine dernière afin de partager les premières conclusions de son équipe :
“En raison de la géométrie de l’orbite de la station, nous pouvons exclure la possibilité que des fragments tombent sur tout point situé plus au nord de 43°N ou plus au sud de 43°S. Cela signifie que la rentrée peut avoir lieu sur n’importe quel point de la Terre entre ces latitudes, ce qui inclut plusieurs pays européens par exemple.”
L’Europe n’est évidemment pas le seul territoire concerné. Les États-Unis se trouvent eux aussi entre ces latitudes et les Américains sont donc concernés par ce problème.
Et c’est un véritable problème. En raison de sa masse, la station spatiale chinoise devrait être en mesure de résister à son entrée dans l’atmosphère terrestre et des débris sont donc susceptibles de toucher le sol.
L’ESA ne compte évidemment pas en rester là et l’agence a ainsi fait savoir qu’elle comptait poursuivre ses simulations dans les mois à venir. Toutefois, Holger Krag a également précisé qu’il était extrêmement difficile de prédire le lieu et l’heure exacte à laquelle la station frappera la surface de la Terre.