
TikTok fait l’objet d’une enquête pour espionnage
L’étau se resserre autour de TikTok. Alors que l’application de médias sociaux est dans le collimateur de plusieurs pays et est menacée de bannissement, elle fait désormais l’objet d’une enquête pour espionnage de journalistes.
La section des fraudes de la division criminelle du ministère de la Justice coordonne avec le FBI et le procureur américain du district oriental de Virginie cette mission. Ils étudient comment les employés de ByteDance, la société mère de TikTok, ont pu accéder à ces données personnelles.

TikTok fait son mea culpa
Cette enquête pour violation de la vie privée des utilisateurs a été ouverte après que certains employés aient utilisé l’application pour espionner des journalistes basés aux États-Unis. Cette dernière fait suite à une enquête interne menée par ByteDance, en décembre dernier. En effet, la maison mère de TikTok a admis avoir découvert que certains de ses employés avaient accédé aux données des comptes TikTok de journalistes américains. Après cette investigation, les employés impliqués ont fait l’objet d’un licenciement immédiat. Deux d’entre eux faisaient partie des opérations de l’entreprise en Chine, ainsi que Chris Lepitak, chargé de superviser l’équipe responsable de la surveillance. TikTok a publiquement condamné cet acte, affirmant que les employés avaient « abusé » des données des utilisateurs.
Emily Baker-White, journaliste chez Forbes, fait partie des journalistes concernés par cet espionnage. Elle a alors déclaré que le propriétaire de l’application avait utilisé son compte TikTok pour suivre sa position dans le but de dénicher ses sources.
TikTok préconise une autorégulation
Ces dernières révélations surviennent une semaine avant le témoignage du PDG de TikTok devant le Congrès. Ceci ne va pas arranger ses affaires. L’administration Biden continue de mettre la pression afin que ses propriétaires chinois vendent leur participation dans l’application.
En guise de réponse, Maureen Shanahan, son porte-parole , soutient que « Si la protection de la sécurité nationale est l’objectif, le désinvestissement ne résout pas le problème : un changement de propriétaire n’imposerait aucune nouvelle restriction sur les flux ou l’accès aux données ». L’application de médias sociaux préconise que le gouvernement américain autorise une entreprise basée en Chine opérant aux États-Unis à s’autoréguler. Pour atténuer les inquiétudes, TikTok a lancé l’initiative baptisée « Project Texas ». Celle-ci consiste à stocker les données des utilisateurs américains au niveau national et à soumettre l’entreprise à un processus d’audit mené par le géant américain de la technologie Oracle.