Tous les virus ne sont pas néfastes et certains peuvent même protéger leur hôte

On nous répète souvent que les virus ont des impacts négatifs sur leur hôte. Une étude réalisée par le virologue Santiago Elena Fito, de l’Institute for Integrative Systems Biology (I2SysBio), nous apprend que ce n’est pas forcément le cas. Ce dernier a mené des recherches sur des virus qui attaquent généralement les plantes appartenant à la famille des choux.

Il a découvert que la présence de ces virus pouvait en fait profiter à leur hôte. Santiago Fito a expliqué que ces agents pathogènes offraient une protection aux plantes durant les périodes de sécheresse. Pour confirmer son hypothèse, il s’est concentré dans un premier temps sur le cas du navet.

Une plante qui pousse dans un gobelet plastique
Credits Pixabay

Ses observations ont révélé que le virus du navet pouvait modifier l’horloge circadienne de son hôte pour limiter sa perte d’eau.

Des virus qui garantissent la survie des plantes ?

Santiago Fito a ensuite reporté son attention sur une espèce de plante connue sous le nom d’Arabette des dames, ou encore Arabidopsis thaliana. Il a noté le fait qu’après avoir été infectée par une variante particulière de ce virus, la plante était 25% plus susceptible de survivre à un stress hydrique important. Selon lui, le temps y serait pour quelque chose.

« Dans des conditions normales, le virus adopte la vision classique d’un pathogène en tuant les plantes qui sont arrosées. Cependant, les plantes infectées qui ont été soumises à des conditions de stress dues à la sécheresse sont restées en vie », explique Santiago Fito.

Des changements génétiques au niveau des plantes

Des chercheurs ont effectué des recherches plus approfondies pour comprendre ce qui est à l’origine d’un tel changement. Ils ont alors infecté des plantes en bonne santé en utilisant des variantes de virus qui ont évolué dans des conditions extrêmement sèches et d’autres agents pathogènes qui se sont formés dans des climats plus humides. Certaines plantes ont été arrosées normalement. D’autres ont été asséchées.

Cette expérience a permis de mettre en avant la différence de comportements entre ces deux variantes de virus. Celles qui ont évolué dans des conditions humides ont rendu les plantes malades. Celles qui se sont développées dans des environnements plus secs se sont montrées moins agressives avec les plantes, même lorsqu’elles ont reçu de l’eau.

Ces recherches ont montré que les virus ayant évolué dans des conditions arides provoquent des changements au niveau de la transcription génétique de leur hôte pour les aider à survivre. Selon les experts, ces changements génétiques sont liés à l’horloge circadienne des plantes qui influencent leur utilisation d’eau.

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