Tout le monde ne peut pas compter les moutons

Pour trouver le sommeil, on nous conseille parfois de compter les moutons. On peut penser qu’une tâche aussi simple est à la portée de tout le monde. Toutefois, pour certaines personnes, c’est impossible à faire. Il existe en effet des gens qui sont incapables de visualiser des images dans leur esprit.

Cette catégorie d’individus souffre de ce qu’on appelle l’afantaisie. Cette pathologie, également connue sous le nom de cécité du cerveau, a été décrite pour la première fois au 19ème siècle. Elle n’a été reconnue par la communauté scientifique qu’en 2015. À l’heure actuelle, il n’existe qu’une poignée d’études qui traitent de cette maladie. Depuis sa découverte, de nombreuses personnes vivant avec cette condition particulière ont partagé leur expérience à travers

Crédits Pixabay

Blake Ross, le cofondateur du navigateur Mozilla Firefox, en fait partie :

« Je n’ai jamais visualisé quoi que ce soit dans ma vie. Je pensais que compter les moutons était une métaphore. J’ai 30 ans et je n’ai jamais su comment un humain pouvait faire cela. Et ça me fascine. »

Une pathologie qui n’affecte pas la créativité

Une fois qu’ils ferment les yeux, les personnes qui vivent avec l’afantaisie ne voient que le noir complet.

« Je n’ai jamais rien vu – juste le noir. J’ai compté silencieusement dans l’obscurité pendant des années », a déclaré Serena Puang au micro du New York Times.

Niel Kenmouir, quant à lui, a compris dès son plus jeune âge qu’il souffrait d’une condition particulière :

« Je ne pouvais voir aucun mouton sauter d’une clôture, il n’y avait rien à compter. »

D’après les chercheurs, l’afantaisie n’affecte en rien la créativité et l’imagination d’une personne. Dans certains cas, elle entraîne juste des anomalies au niveau de la mémoire visuelle. La plupart des patients qui en souffrent ne s’en rendent même pas compte et ne découvrent leur différence qu’à l’âge adulte.

Mieux comprendre l’afantaisie

Les chercheurs tentent actuellement d’en savoir plus sur cette pathologie. La dernière étude en date révèle que les afantaisistes n’ont aucun mal à décrire ou à reconnaître un visage ou un endroit. Cela suggère que leur condition n’a pas d’impacts sur leur imagination verbale et leur mémoire spatiale.

Pour en arriver à cette conclusion, ils ont mené une étude sur 103 participants avec et sans afantaisie. En ce moment, les chercheurs essayent de savoir ce qui pourrait être à l’origine de cette pathologie. Selon eux, les afantaisistes pourraient présenter, à certains niveaux, des similarités avec les personnes souffrant de cécité congénitale.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Cortex.

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