Tout quitter pour vivre dans des tunnels de lave sur Mars

La Terre est foutue. Le changement climatique s’aggrave d’année en année, la faune est en train de disparaître, les cultures ne suffisent plus à nourrir tout le monde et l’humanité doit en plus composer avec des virus de chauve-souris. Bref, la situation est critique, mais nous n’avons pas de souci à nous faire puisque nous allons bientôt tous déménager sur Mars.

Mais voilà, si la planète rouge a le mérite d’être vide, elle n’est pas non plus le lieu le plus hospitalier de l’Univers.

Mars comme nous l'avons rarement vue. Crédits : NASA
Mars comme nous l’avons rarement vue. Crédits : NASA

Le principal problème de Mars, outre ses températures glaciales, son absence de vie et son air irrespirable, vient en effet de son absence de magnétosphère.

Mars, une planète sans magnétosphère

Car si la Terre est une planète aussi chouette et agréable, c’est principalement grâce à cet immense bouclier magnétique invisible. Un bouclier qui protège la flore et la faune des radiations de l’espace et qui nous empêche donc de finir aveugles, stériles et avec un ADN complètement explosé.

La magnétosphère est donc notre amie, mais elle n’est pas présente partout et seules les planètes disposant de leur propre champ magnétique ont donc droit à cette carte bonus.

Mars en est actuellement dépourvu et la surface de la planète est donc en permanence balayée par des radiations cosmiques. Ce qui n’est, comme nous l’avons vu un peu plus haut, pas très bon pour la santé.

Et c’est un problème. C’est un problème, car si la NASA a les compétences pour pallier au manque d’oxygène, d’eau et de nourriture, elle n’est pas encore capable de proposer des solutions efficaces pour éviter aux premiers colons martiens de frire sur place lorsqu’ils poseront le pied sur la planète.

Les radiations, un frein à la colonisation de Mars

Plusieurs solutions sont cependant envisagées. Certains planchent sur des habitats blindés et protégés, un peu à la manière de ce que propose l’ISS, mais d’autres pensent plutôt à exploiter la topologie des lieux.

Car si la surface de Mars est balayée par les radiations cosmiques, il n’en va pas de même pour ses profondeurs.

Et justement, si vous vous intéressez un peu à la géologie martienne, alors vous savez peut-être que la planète comporte de nombreux tunnels de lave, des tunnels qui ont le mérite d’être beaucoup moins exposés aux radiations.

Mais il y a mieux. D’après une étude récente, il existerait une zone idéale pour établir une première colonie martienne : Hellas Planitia.

Hellas Planitia, futur berceau de la colonie martienne ?

Derrière ce nom plutôt poétique se cache en réalité un bassin d’impact. Un bassin atteignant les 7 152 mètres de profondeur exactement. Et ce détail est loin d’être anodin, puisque les chercheurs ont réalisé que le fond du bassin était moins exposé aux rayonnements. Ils parlent même d’une réduction de l’ordre de 50 %, ce qui est déjà une belle victoire en soi.

Ou plutôt une demi-victoire. Toujours d’après les mêmes chercheurs, si un colon devait se placer dans le fond du bassin, alors il serait exposé à environ 342 microsieverts par jour, contre 547 à la surface de Mars.

Sur le papier, ce n’est pas mal, mais cette dose reste tout de même suffisante pour entraîner des dommages sur notre organisme.

Toutefois, Hellas Planitia a une autre particularité intéressante : une montagne présente dans le coin nord-est de la zone.

Or Hadriacus Mons, c’est au nom, ne s’est pas formé comme ça par hasard. D’après les études menées, cette montagne se serait en réalité formée suite à l’éruption d’un volcan… et elle abriterait donc un certain nombre de tunnels de lave. D’ailleurs, pour une fois, le conditionnel n’est pas de mise. Ces tunnels ne sont en effet pas hypothétique et l’étude des images prises par les sondes placées dans l’orbite martienne a confirmé leur existence.

La croûte martienne pour remplacer la magnétosphère ?

Et là, vous devez comprendre où je veux en venir. La croûte martienne pourrait aussi limiter la quantité de radiations reçues par les colons. Et selon les calculs de nos chercheurs, une personne se trouvant dans l’un de ces tunnels de lave ne recevrait que 61,64 microsieverts par jour, ce qui est déjà beaucoup plus acceptable.

Mais la vie dans les tubes de lave martiens n’aurait pas pour unique avantage de nous protéger des radiations. Ils nous permettraient aussi d’éviter que des micros météorites ne nous tombent sur le coin de la figure tout en nous exposant moins à la poussière martienne.

Alors bien sûr, nous ne sommes pas encore prêts à fouler le sol martien, mais si nous le faisons un jour, alors il y a de bonnes chances que nous finissions dans un de ces tubes de lave. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une étude évoque cette piste si vous voulez tout savoir.

Au final, elle n’est pas si mal notre planète, non ?

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