Uber s’est mis à dos les Philippines

Uber se trouve dans une position très délicate en ce moment. L’entreprise enchaîne en effet les scandales à un rythme soutenu. Pire, elle a même été prise pour cible par une campagne de boycott en ligne organisée autour de fameux hashtag #DeleteUber. Il faut croire qu’elle n’a pas appris de ses erreurs passées, car elle vient de se mettre à dos les Philippines suite à la publication d’un tweet malhabile.

Ce hashtag est apparu sur Twitter un peu plus tôt dans l’année, à la suite des manifestations organisées contre le décret anti-immigration de Trump.

DeleteUber
Uber n’apprendra visiblement jamais de ses erreurs.

L’entreprise n’avait effectivement pas trouvé mieux que de mettre en place un tarif réduit pour compenser la grève des taxis à l’aéroport de New York.

Uber enchaîne les polémiques depuis plusieurs mois

Très vite, les critiques avaient fusé et de nombreux internautes avaient alors accusé l’entreprise de chercher à profiter de cette grève pour se remplir les poches. Pour ne rien arranger, Travis Kalanick, son PDG, faisait à l’époque partie du groupe de grands patrons monté par Donald Trump.

Cette campagne a été massivement relayée et elle a débouché sur la création de ce fameux hashtag. En tout, plus de 200 000 personnes ont demandé la fermeture de leur compte en moins d’une semaine.

Uber s’est donc pris une belle claque et l’entreprise a été contrainte de présenter des excuses publiques. En parallèle, elle a aussi annoncé la création d’un fonds de trois millions de dollars pour venir en aide à ses conducteurs. Du moins à ceux touchés par le décret du président américain.

Manque de chance pour l’entreprise, un nouveau scandale a éclaté au début du mois de février. Susan Fowler, une ingénieure informatique et une ancienne employée de la société, a effectivement publié un long message sur son blog pour dénoncer son sexisme.

Dans son article, elle reproche notamment aux ressources humaines d’avoir sciemment ignoré ses plaintes pour harcèlement sexuel.

Une fois encore, Travis Kalanick est monté au créneau et il a présenté ses excuses à l’ensemble de ses salariés tout en reconnaissant les erreurs commises par la société.

Quel est le lien avec les Philippines, alors ? Il est simple, en réalité.

Une nouvelle gaffe sur fond de Jeepney

Les chauffeurs de Jeepney ont lancé en début de semaine une grève de transport à l’échelle nationale afin de protester contre les mesures prises par le gouvernement. Ces véhicules sont très répandus sur l’ensemble du territoire et ils sont même devenus le transport en commun le plus populaire de tout le pays. Cela n’a d’ailleurs rien de surprenant vu leur histoire.

Après la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont laissé derrière eux des centaines de Jeeps. Les Philippins les ont récupérées et ils les ont transformées afin de pouvoir transporter leurs concitoyens.

Le gouvernement ne l’entend cependant pas de cette oreille et il a choisi d’interdire les modèles les plus anciens sur l’ensemble du territoire. Une décision qui n’a pas vraiment fait l’unanimité dans le pays.

Fidèle à ses habitudes, Uber a donc lancé une offre promotionnelle sur l’ensemble du territoire pour compenser. Cet élan de générosité n’a évidemment pas été bien perçu par les internautes philippins et plusieurs d’entre eux ont ainsi accusé l’entreprise de chercher une nouvelle fois à tirer profit d’une grève.

L’entreprise a été assez prompte à réagir et elle a immédiatement supprimé le message. Reste que les Philippins n’ont pas goûté la plaisanterie, eux.

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