Ubisoft : pour la seconde fois, Yves Guillemot est lauréat du Prix de l’entrepreneur

L’opiniâtreté du clan Guillemot face aux attaques répétées de Vivendi en 2016 et 2017 aura fini par porter ses fruits pour le patron d’Ubisoft, et ses frères. Yves Guillemot, 58 ans, vient en effet d’être gratifié du Prix national 2018 de l’entrepreneur par le cabinet d’audit financier EY. C’est la seconde fois que le dirigeant du premier éditeur français de jeu vidéo est lauréat de ce Prix, qui lui avait déjà été décerné en 2009. Neuf ans plus tard, la fierté face au chemin parcouru est toujours de mise pour l’intéressé, qui s’est exprimé vendredi auprès de Ouest France.

Je reçois ce prix avec la même fierté que la première fois, car ce prix est pour moi le prix de l’équipe de l’année“, a-t-il entre autres déclaré, mettant ainsi l’accent sur ce qui aura été l’une des grandes forces d’Ubisoft durant ces deux années d’opposition farouche aux forces vives de Vincent Bolloré : l’esprit d’équipe.

Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, a été élu jeudi entrepreneur de l’année par le cabinet d’audit financier EY. Un titre que le dirigeant du premier éditeur français de jeu vidéo avait déjà décroché en 2009.

Après être revenu sur les valeurs propres à son groupe, des valeurs forgées dès les débuts d’Ubisoft, Yves Guillemot s’est brièvement confié sur le combat mené – et remporté – face à Vivendi. “Cet épisode a eu le mérite de nous obliger à encore mieux anticiper l’avenir. Là encore les valeurs du groupe ont servi de socle“, a-t-il estimé, rappelant par la suite avoir pris des mesures pour “verrouiller” au mieux le capital d’Ubisoft. “Les salariés d’Ubisoft ainsi que ma famille sommes grimpés à 18 % du capital. Le chinois Tencent est arrivé dans le capital à hauteur de 5 %“, a-t-il ajouté. Une “décision stratégique” ayant également pour objectif de “continuer à croître sur cet immense marché chinois“.

De l’importance du “Game as a service” pour rester leader sur le jeu vidéo en 2018

Reste que pour conserver sa place parmi les acteurs les plus influents du marché du jeu vidéo en 2018, Ubisoft et Yves Guillemot misent sur un concept en vogue, celui du “Game as a service”, dont Assassin’s Creed Odyssey (lancé début octobre) – et son contenu prévu pour s’étaler jusqu’en 2019-, est un parfait exemple.

Ces dernières années, nous avons (…) énormément accentué la collaboration avec les communautés de joueurs. L’idée est de lancer moins de jeux, mais de les enrichir et de les faire évoluer en permanence avec les joueurs, afin de répondre au mieux à leurs besoins“, a-t-il expliqué à Ouest France tout en pointant que le développement d’un jeu de l’envergure d’Assassin’s Creed Odyssey mobilisait une équipe totale de 800 développeurs, pendant plusieurs années, et pouvait requérir un investissement de plus de 100 millions de dollars.

Autre point marquant de l’interview, Yves Guillemot a tenu à réaffirmer la volonté d’Ubisoft d’investir dans l’Hexagone. “En France, nous rassemblons 3000 collaborateurs sur plusieurs sites. Nous sommes présents à Paris, Montpellier, Lyon, Annecy ou Bordeaux. Et à Carentoir bien sûr [commune morbihannaise dans laquelle l’aventure Ubisoft a commencé en 1986, NDR]. Et nous allons continuer à recruter fortement en France dans les années à venir”.

Crédit illustration : Wikimedia

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