Il y a 200 ans de cela, l’ancien temple égyptien d’Esna a été découvert sur la rive ouest du Nil. Au milieu des années 1900, l’égyptologue français Serge Sauneron a mené des fouilles archéologiques au sein de ce temple pour essayer de percer à jour ses secrets. Les moyens qui étaient à sa disposition à l’époque ne lui ont pas permis d’évaluer à leur juste valeur les inscriptions qui ornent les murs de cette construction âgée de 2 000 ans.
En 2018, une équipe d’archéologues s’est engagée dans un projet ambitieux de restauration pour redonner aux murs du temple leur splendeur d’antan. Ces experts ont pu compter sur le soutien du Ministère du Tourisme et des Antiquités d’Egypte.

Après deux ans de travaux, les archéologues dirigés par le professeur Christian Leitz, de l’Université de Tübingen, ont réussi à révéler les véritables couleurs des inscriptions et des peintures qui tapissent les murs du temple d’Esna.
Une histoire de constellations
Le temple d’Esna est extrêmement bien conservé. Néanmoins, la majeure partie de sa structure a été recouverte de couches de terres, de fientes d’oiseaux et de suie. Cela a compliqué la lecture des inscriptions qui y sont présentes. Grâce à une technologie avancée, les archéologues ont pu retirer toutes les couches qui se sont superposées sur ces murs au fil du temps.
Ils ont alors découvert des inscriptions hiéroglyphiques et des peintures qui révèlent à quel point le peuple égyptien était en avance sur son temps. Certaines de ces inscriptions révèlent les anciens noms égyptiens de certaines constellations. Par exemple, la constellation de la Grande Ourse était appelée « Mesekhtiu. » La constellation d’Orion a, quant à elle, hérité du nom de « Sah. » Les experts ont également découvert l’existence d’une constellation qui était jusqu’ici inconnue et qui a été baptisée « Apedu n Ra. »
Un temple qui n’a pas livré tous ses secrets
Christian Leitz a déclaré que les travaux de Serge Sauneron sont incomplets. L’égyptologue français a étudié les inscriptions alors qu’elles étaient en noir et blanc. Néanmoins, comme le souligne le professeur Leitz, « les détails ne ressortent qu’en les peignant en couleur. »
« Cela signifie que seules les versions préliminaires des inscriptions ont été recherchées. Ce n’est que maintenant que nous avons une image de la version finale », a-t-il indiqué.
Les 15 restaurateurs qui ont participé à ce projet ambitieux ont pris soin de documenter toutes les parcelles du temple qui s’étend sur 37 mètres de long et 20 mètres de large.
Les résultats de ces travaux de restauration sont détaillés dans la revue Phys.Org.