Un bouclier celtique vieux de deux millénaires a été retrouvé dans le Leicestershire

Un ancien bouclier a été trouvé par hasard dans un champ du Leicestershire. Il a permis aux archéologues de comprendre la manière dont les Celtes se sont battus, il y a deux mille quatre cents ans. L’objet a été fabriqué à partir d’une écorce pour assurer une extrême légèreté. De cette façon, les guerriers étaient capables de se battre avec fluidité et rapidité.

Cette trouvaille révèle une autre vision de la guerre préhistorique.

Celtes
Crédits Pixabay

À cette époque, l’équipement de guerre était lourd. Les armes et les armures étaient faites de métal ou de bois massif. Le bouclier mesurait 67 x 37 centimètres. Il a été retrouvé en 2015 à environ cinq kilomètres au sud-ouest de Leicester, par les archéologues de l’University of Leicester Archaeological Services. Les experts l’ont étudié durant plus de trois ans.

« Cet artefact vraiment étonnant et sans précédent nous a donné un aperçu de la technologie préhistorique que nous n’aurions jamais pu deviner », a déclaré Mike Bamforth, de l’Université d’York.

Une matière résistante et facilement maniable

L’objet archéologique a été soigneusement conçu avec un rebord en bois. L’extérieur a été marqué et peint en décor de damier rouge. Cinq lattes de bois très minces ont été utilisées pour rigidifier la structure. La datation au radiocarbone a révélé qu’il a été fabriqué entre 395 et 255 av. J.-C., en plein âge de fer.

L’écorce provient probablement de saules ou d’aulnes. Aucun bouclier de ce genre n’a jamais été trouvé auparavant. Il pèse près de 0,6 kilo et comporte quelques traces d’impact causées par une lance ou des épées métalliques. Chaque marque donne un indice fascinant sur ses propriétés défensives lors d’une bataille.

Les études ont démontré que cette matière est plus résistante que le métal ou le bois. Les coups d’épée et les flèches ont tendance à rebondir en se heurtant à lui. En effet, l’arme qui a touché le bouclier du Leicestershire a laissé des marques répétées parallèles de cinq centimètres de long avec une distance de quelques millimètres.

De nombreuses techniques de pointe ont été utilisées pour l’analyse du bouclier. L’imagerie par transformation de réflectance a permis d’identifier les marques d’impact. Par ailleurs, la spectroscopie d’identification de molécules a été utilisée pour déterminer la composition chimique de la peinture. Les chercheurs ont aussi recouru à la tomodensitométrie et à l’impression 3D.

Sa courbe naturelle a été inversée

L’écorce est naturellement composée de caoutchouc. Les concepteurs auraient utilisé des techniques très sophistiquées pour aboutir à un tel résultat. Lors du séchage, ils auraient induit une tension dans l’écorce et l’ont plié dans la direction opposée à sa courbe naturelle. Ainsi, la face interne est devenue la face externe qui absorbe les impacts. Cette inversion de courbe confère au bouclier ses qualités protectrices en plus de sa nature ultralégère.

À cette époque, l’écorce était généralement utilisée pour fabriquer des boîtes, des bols et autres petits contenants. Personne n’aurait pensé, jusqu’à présent, que ce matériau trop fragile pouvait servir d’arme défensive.

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