Un élément essentiel à la vie découvert sur une comète

67P / Churyumov-Gerasimenko, ou Tchouri pour les intimes, continue de révéler ses secrets. Une nouvelle étude basée sur les données collectées par Rosetta, une sonde de l’ESA, a ainsi permis une découverte extrêmement importante, soit un élément constitutif de la vie.

Parmi toutes les théories scientifiques cherchant à expliquer l’apparition de la vie sur notre planète, il y en a une qui semble de plus en plus se dégager du lot, à savoir celle de la panspermie.

Une comète filant à vive allure dans le froid spatial
Crédits Pixabay

Contrairement aux idées reçues, cette théorie ne date pas d’hier et le terme est ainsi apparu pour la toute première fois durant l’Antiquité dans les écrits d’un philosophe présocratique – entendez par là né avant Socrate – du nom d’Anaxagore.

La vie viendrait bien d’ailleurs

Ce grand homme, considéré comme le plus grand penseur du Ve siècle avant notre ère, a dédié sa vie à l’étude des phénomènes naturels, mais aussi à la cosmologie.

La panspermie, donc, consiste à penser que l’origine des organismes naturels évoluant sur la Terre, résulte d’une contamination par des corps venus de l’espace. Soit des astéroïdes ou des comètes porteurs d’ingrédients constitutifs de la vie. Des corps qui, en frappant notre planète, auraient favorisé l’émergence de la vie telle que nous la connaissons.

Aussi séduisante et rationnelle soit-elle, cette théorie n’a pas pu être prouvée à ce jour, mais nous avons tout de même fait de nombreuses découvertes qui vont dans son sens durant ces dernières décennies.

Or justement, Esko Gardner, un astrophysicien et ingénieur logiciel de l’université de Turku en Finlande, a réuni une équipe afin d’étudier les relevés effectués par Rosetta lors du survol de la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko, réalisant du même coup une découverte majeure.

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Une histoire de phosphore

D’après l’étude, librement consultable à cette adresse, Tchouri abriterait ainsi du phosphore, soit l’un des éléments constitutifs de la vie telle que nous la connaissons – et donc telle qu’elle s’est formée sur la Terre.

En effet, les biologistes ont identifié cinq éléments bruts sans lesquels la vie n’aurait pas pu se former sur notre planète : le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le soufre. La plupart des molécules présentes sur notre planète se sont formées à partir de la combinaison de ces six éléments chimiques et la vie n’aurait donc pas pu se développer sans elle.

Du moins pas cette vie.

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Une découverte à prendre avec prudence

Au cours des études de ces dernières décennies, les chercheurs ont trouvé pas moins de cinq de ces éléments dans des corps venus de la place et il manquait donc le phosphore à la liste. Enfin, ce n’est pas tout à fait exact. En effet, du phosphore avait été trouvé dans de la poussière de la comète Halley en 1987, mais la découverte n’avait pas fait l’unanimité à l’époque.

Il reste cependant quelques points à éclaircir. La Terre, vous le savez, est protégée par son atmosphère. Lorsqu’un corps extraterrestre tombe sur notre monde, il est donc chauffé à blanc par la friction provoquée par les particules formant ce dôme invisible. Et si l’on ajoute à cela la vague d’énergie résultant d’un impact, on peut légitimement se demander si ces matériaux peuvent réellement subsister à un choc d’une telle violence.

En l’état, les chercheurs appellent donc à la prudence et ils pensent qu’il est nécessaire d’organiser une mission de collecte et de retour d’échantillons pour pouvoir confirmer la découverte.

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